Depuis l'ouverture de son piano bar en septembre 2013, Kein Cross, propriétaire et directeur du Club rayé, un piano bar situé en voie piétonne à l'angle de la rue Saint Sauveur et de la rue Dussoubs, dans le quartier de Montorgueil, a effectué plusieurs demandes d'autorisation d'installer une contre terrasse devant son établissement. La mairie lui répond pour la première fois, par une décision en date du 1er juin 2015 en lui refusant de l'autorisation d'installer une contre terrasse devant son établissement.
Le 16 juillet 2015, la société Rayé par l'intermédiaire de son avocat maître Philippe Meilhac fait un recours en référé devant le tribunal administratif de Paris afin de demander l'annulation de cette décision. En réponse à cette action, par arrêté du 27 juillet la Mairie de Paris retire la décision attaquée. C'est donc sans grande surprise, que le tribunal administratif déboute la société Rayé au motif que la ville de Paris ayant retiré sa décision explicite de refus du 1er juin, par conséquent le recours devenait sans objet et qu'il n'y avait pas lieu de statuer. « C'est trop facile. Vous prenez un arrêté et quand on en conteste sa validité devant le tribunal, vous le retirez » déclare l'avocat Philippe Meilhac.
Une décision qu'a du mal à comprendre, Kein Cross, cet architecte d'intérieur qui a fait carrière à New-York avant de s'installer à Paris pour créer de toute pièce son établissement. Le local sur lequel il jette son dévolu est un squat délabré. Six mois de travaux seront nécessaires à sa remise en état. Période pendant laquelle il connaitra aussi les méandres de l'administration pour obtenir toutes les autorisations nécessaires à l'exploitation de son club Rayé. Dés l'ouverture, en septembre 2013 il demande à la ville de Paris l'autorisation d'installer une contre terrasse sur le trottoir en face de son établissement, afin d'y installer 3 tables, chacune avec trois fauteuils le tout agrémenté d'objets de décoration. La mairie ne répond pas à sa demande. Elle n'est pas tenue de répondre, car après un délai de deux mois, l'absence de réponse vaut rejet implicite de la demande. Il refait alors demande septembre 2014, et cette fois c'est en juin 2015 que la mairie lui répond pour lui notifier un refus. Kein Cross ne comprend cette décision. Contrairement à certains exploitants qui ont des problèmes de voisinages à cause de leur terrasse, il est soutenu par les habitants du quartier. Plus d'une centaine d'entre eux ont d'ailleurs signé une pétition pour réclamer la mise en place de cette terrasse. Car avant l'installation de celle-ci, ce coin du trottoir servait de dépotoir. Habitant au-dessus de son établissement, il veille aussi à respecter la vie du quartier en maintenant un niveau sonore bas de son établissement, à ne pas dépasser l'horaire réglementé et à faire la police aux clients bruyants à l'extérieur de son établissement. Cette autorisation de contre terrasse est nécessaire à l'activité de son établissement, non pas en raison des couverts supplémentaires qu'elle lui permet de proposer, mais par la superbe vitrine qu'elle constitue pour attirer la clientèle à l'intérieur de l'établissement. « Sans cette contre terrasse, je perds 70% de mon activité et je ne pourrais pas garder mes 12 salariés » déclare Kein Cross. Son avocat doit faire un nouveau recours à la fin du mois d'août.
Publié par Pascale CARBILLET