Pascal et Véronique Droux : 20 ans à la tête des Trésoms
Annecy
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En 1998, le couple a repris l'hôtel-restaurant, alors en grande difficulté. Ils en ont fait un fleuron de l'hôtellerie annécienne.
Publié le 19 mars 2018 à 12:08
Pascale et Véronique Droux parcourant l'album de leur 20 ans à la tête des Trésoms
Toute l'équipe des Trésoms devant l'entrée de l'hôtel
Il y a vingt ans, Véronique et Pascal Droux
(réciproquement 28 ans et 33 ans) passent un week-end à Annecy (Haute-Savoie). L'envie
prend ce couple de Parisiens de changer d'orientation professionnelle pour bénéficier
d'une meilleure qualité de vie. De retour à Paris, ils
se renseignent pour reprendre un établissement en redressement judiciaire. En
moins de quinze jours, grâce à leurs recherches sur le Minitel, ils
obtiennent un rendez-vous avec un administrateur judiciaire qui leur présente
deux affaires. Ils jettent alors leur dévolu sur les Trésoms. Édifiée en 1860,
cette demeure d'architecture savoyarde a pris un cachet Art nouveau lors de travaux d'agrandissement dans les années 1930. L'établissement possède aussi
un atout indéniable avec sa vue exceptionnelle sur le lac d'Annecy
et ses massifs montagneux.
Une semaine plus tard, un premier dossier sous le
bras, ils se retrouvent face au
représentant du propriétaire, qu'ils doivent convaincre de la faisabilité de la
reprise. Fort de son expérience de directeur d'hébergement de plusieurs
établissements puis au service marketing dans le groupe Accor, Pascal Droux présente
un dossier solide et bien argumenté. Mais la partie est loin d'être gagnée. L'établissement
a déjà fait l'objet de deux redressements judiciaires coup sur coup. Le dernier
exploitant a jeté l'éponge et laissé les treize salariés gérer l'hôtel-restaurant.
Mais surtout, deux propositions financièrement plus intéressantes sont faites
au vendeur. Une riche Italienne, qui souhaite en faire sa résidence privée, et
un homme d'affaires, qui veut convertir l'hôtel en appartements. Pour sa part,
le couple Droux propose la continuité de l'affaire et la reprise des treize
salariés. Le projet a les faveurs du banquier. "Au tribunal d'Annecy on nous
dit petits joueurs. Notre offre amuse la galerie. Mais à la surprise générale,
le propriétaire préfère notre projet. S'ensuit une négociation tendue entre l'administrateur
et notre avocat. Le délibéré est immédiat : nous obtenons le fonds de
commerce dans l'instant", se
souvient Véronique Droux. Le 4 février 1998, le couple récupère le fonds
de commerce. Pendant six mois, Pascal reste en poste à Paris et fera les allers
et retours tous les week-ends. Véronique, elle, s'installe à Annecy.
Les premières semaines sont dures, avec notamment des
refus pour ouvrir un compte en banque au nom de l'établissement. L'hôtel-restaurant
est très vétuste. La nuit, pendant que les clients dorment, le couple colorie
la moquette avec des feutres pour effacer les traces de javel... C'est le temps
de la débrouille.
De Paris, Pascal Droux téléphone afin de connaître le
nombre de couverts par jour. Pour ne pas le décourager, son épouse répond 3 ou
4, même quand il n'y en a aucun. Heureusement, avec les beaux jours, la
clientèle revient. La banque leur donne également un coup de pouce en ne leur
réclamant pas de loyer pendant un an, ce qui leur permet de se constituer une
trésorerie. Le couple retrouve le moral. Des travaux de rénovation sont
nécessaires, la banque accepte de les financer. En novembre, alors que les
premiers coups de pelleteuse viennent d'être donnés, la banque fait volte-face
et refuse de financer les travaux plus avant. L'hôtel est à moitié détruit.
Pour obtenir un financement, le couple doit racheter les murs. Ce qu'il fait en
prenant un crédit sur vingt ans.
Une dimension environnementale et sociétale
À l'été 1999, la belle saison est là, l'établissement
est enfin lancé. Véronique et Pascal Droux remportent le concours de la CCI
dans la catégorie meilleure reprise d'entreprise. Aujourd'hui, ils se
retrouvent à la tête d'un établissement de 52 chambres, avec deux
restaurants, un spa et un parc de 1,5 hectare. Le couple ne s'est pas contenté
de rénover et développer l'établissement, une dimension environnementale et
sociétale lui a été ajoutée. Cela se traduit avec l'obtention du label Clef
verte pour leur démarche environnementale performante.
Dès 2004, 90 m² de
capteurs solaires sont intégrés dans la toiture leur permettant d'assurer 70 %
du chauffage de l'eau sanitaire. Sont également installés une chaudière à
condensation et une cuve de récupération des eaux de pluie. Les équipes sont
sensibilisées à la gestion du linge, des produits et des déchets. L'établissement
est aussi équipé de trois bornes pour charger les véhicules électriques. En
cuisine, Erik Prowalski, le chef
Maître restaurateur applique la même démarche : approvisionnement en
circuits courts et respect des saisons.
Vingt ans après la reprise, l'équipe des Trésoms
compte désormais 70 salariés. Pour célébrer cet anniversaire, Véronique et
Pascal Droux ont rassemblé, le 4 février dernier, 250 collaborateurs, anciens
et actuels, pour une soirée festive.
Bravo à eux! Nous y étions ce week-end c'est un magnifique établissement. Nous en sommes encore loin à la Verniaz**** Evian que nous avons reprise il y a 2 ans, les temps sont durs et cela nous donne du beaume au coeur de lire cette expérience !
dimanche 5 janvier 2020