Selon Régis Marcon, chef triplement étoilé à l'initiative du permis de former entré en vigueur le 1er août 2013, le dispositif est un réel succès. "En 2013, il y a eu 2 105 formations au permis de former, et 3 440 depuis le début de l'année 2014. Au 1er septembre, 850 sont en cours de traitement." Ce permis peut autant être vécu par les professionnels comme un "boosteur si la formation est bien conduite et de qualité, qu'un passage obligé voire une contrainte". En règle générale, il y a de "très bons retours". Les professionnels se sentent en effet engagés et bénéficient de conseils dans l'accueil et l'accompagnement du jeune au sein de leur entreprise, le dispositif créant une véritable relation avec l'école. Cela permet aux formateurs et aux professionnels de se concerter sur le parcours du jeune tout au long de son contrat, qu'il soit en alternance ou en apprentissage.
"Montrer l'engagement d'une profession"
Si la voie de l'apprentissage est plébiscitée pour susciter des vocations, jamais elle n'avait connu en vingt ans une baisse du nombre de signatures de contrats (- 8,14 %). Est-ce dû à la mise en place du permis de former ? "Non, répond d'emblée le chef. C'est juste qu'on demande de plus en plus de disponibilité et d'engagement au tuteur. Il ne s'agit pas d'une simple période de stage qui ne nécessite aucun vis-à-vis avec les parents. Le code du travail est strict avec un apprenti mineur. Il y a peut-être un climat de ras-le-bol. Mais ce permis de former montre tout de même l'engagement d'une profession." Si l'on compte ceux qui étaient tuteurs avant ce dispositif, ce qui était obligatoire pour les contrats pro, il y a aujourd'hui 8 000 tuteurs et maîtres d'apprentissage en France.
Publié par Hélène BINET