La transformation digitale a bouleversé les habitudes alimentaires des consommateurs et celle des restaurateurs. L’apparition de nouveaux modèles (livraison de plats de chefs, click&collect, box culinaires…) répondent à de nouveaux usages liés au numérique. Lors de ce débat organisé par Edenred et baptisé Let’s talk food, trois spécialistes du secteur ont livré leur vision de cette digitalisation.
La situation en France
Julien Tanguy, directeur d’Edenred France - groupe qui a inventé en 1962 le concept du titre-restaurant - a rappelé l’importance du digital sur l’évolution des métiers. Selon lui, deux révolutions expliquent ces nouvelles habitudes alimentaires : “la FoodTech -ces entreprises et start-up qui innovent sur les produits, la distribution, le marché alimentaire - et la Fintech, qui désigne les nouveaux actes de paiement.”
UberEats fait partie des nouveaux acteurs incontournables de l’alimentation. “Nous sommes une application mobile, une technologie réunissant 15 000 restaurants qui livrent des repas à domicile. Cela représente 14 000 coursiers qui travaillent pour la plateforme”, explique Stéphane Ficaja, directeur général d'UberEats France. Cette façon de déjeuner ou de dîner sans avoir à bouger, ni à cuisiner transforme le système. “Désormais, la consommation devient pulsionnelle”, clame Danièle Gerkens, rédactrice en chef d’Elle à table qui précise que cette digitalisation est, avant tout, un phénomène urbain.
Des économies pour les professionnels
Durant ce débat d’une heure animé par la journaliste Anette Burgdorf, les professionnels du secteur ont évoqué les conséquences de ces mutations. “La digitalisation offre plus de transparence et de traçabilité sur les produits consommés, pense le DG d’UberEats. De plus, la dématérialisation débouche également sur une économie d’échelle importante pour les professionnels.” Pour Julien Tanguy, nous ne sommes qu’au début d’un phénomène de très grande ampleur. “Le digital va permettre de trouver des solutions efficaces pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Au niveau de la livraison, des emballages consignés et réutilisables vont également engendrer des coûts en moins pour les restaurateurs.”
Enfin, ceux qui croient que le digital 'vide' les salles de restaurants se trompent. Dans les grandes villes, les restaurants sont pleins, confirment les intervenants. Mais, à l’avenir, “les restaurateurs devront joueur la carte de la transparence et dire ce qu’ils ont mis dans l’assiette au niveau des produits et des calories”, souligne Danièle Gerkens. Le digital, source d’opportunités ? Les spécialistes disent oui sans hésitation !
Publié par Stéphane POCIDALO