Fortement impacté par la crise sanitaire causée par le Covid-19, le marché de la restauration hors domicile affiche des pertes de 35 % en visites et 37 % en dépenses sur les huit premiers mois de l’année, en comparaison de l’année précédente, explique le cabinet d’études The NDP Group dans une enquête publiée le 29 septembre.
La restauration à table - qui a fonctionné à 15 % seulement de sa capacité normale en dépenses entre mars et mai - est le secteur le plus impacté, avec une chute de près de 45 % en visites et en valeur. Le recul est moindre pour la restauration rapide, avec des pertes d’environ 25 % sur la période allant de janvier à août. Pendant les trois mois du confinement, le secteur de la RHD a perdu environ deux tiers des visites et des dépenses par rapport à la même période en 2019, avec 64 % de visites et 70 % de dépenses en moins.
Le circuit de la restauration rapide a su tirer son épingle du jeu, mais en divisant malgré tout par deux ses recettes de mars à mai. Trois segments ont su s’adapter, en misant notamment sur la livraison et la vente à emporter : les grandes et moyennes surfaces, avec les repas et snacks prêts à consommer, les boulangeries et les pizzerias. Grâce à la livraison et à la vente à emporter, ils ont pu maintenir une activité, sachant que la consommation nomade compte traditionnellement pour 80 % à 90 % de leurs visites.
Concernant les moments de consommation, le déjeuner a été le plus durement impacté par le confinement : il enregistre la plus forte perte en fréquentation (70 %) de mars à mai et sur les huit premiers mois (40 %).
Une reprise très variable selon les segments
Sur les trois premiers mois de réouverture des restaurants (juin, juillet et août), le marché retrouve seulement 70 % de sa valeur par rapport à l’été 2019. Affichant une reprise beaucoup plus nette, la restauration rapide perd seulement 16 % en valeur en comparaison de l’été 2019. Les segments pizza à emporter et burgers effectuent quant à eux une remontée fulgurante, démontrant que les options rapides, à emporter et appréciées par un public jeune portent le dynamisme du marché. La reprise est plus lente pour la restauration à table : le circuit ne retrouve que 70 % de la valeur de 2019.
Le moment du dîner, qui semble avoir mieux résisté pendant le confinement grâce à la livraison (- 64 %), affiche une reprise de la fréquentation en juin, juillet et août, avec un recul de 29 % des visites par comparaison avec l’été 2019.
Fracture générationnelle
En ce qui concerne les profils, les chiffres de l’été révèlent clairement une fracture générationnelle : les plus de 55 ans sont moins retournés au restaurant (baisse des visites de 40 % en comparaison de l’été 2019) que les générations plus jeunes (moins 20 % en visites). Les femmes se sont également montrées moins enclines que les hommes à fréquenter de nouveau les restaurants. L’effet Covid-19 » se ressent aussi au niveau des motivations et des critères de choix des consommateurs
D’après la dernière étude de The NPD Group, les consommateurs affirment à près de 75 % que le respect des normes sanitaires et la mise en place d’un protocole précis au sein du restaurant jouent un rôle important dans le choix du point de vente.
Enfin, si les Français ont moins fréquenté les établissements de restauration à table durant l’été 2020, ils n’ont pas pour autant renoncé à se faire plaisir, comme l’indique la progression de 8 % du ticket moyen lors des dîners, grâce à la consommation de produits additionnels comme les desserts, les alcools en apéritif, etc.
Maria Bertoch, experte Foodservice France au sein de The NPD Group, analyse la crise sanitaire comme un révélateur de tendances : “La livraison, le Click & Collect et le drive ont vu leur croissance s’accélérer et ont permis de limiter les pertes sur l’ensemble du secteur. Ces trois circuits ont continué de s’affirmer comme les seuls dans le vert pendant les mois d’été, avec une croissance en visites de 30 % pour le Click & Collect, 34 % pour les commandes livrées et 40 % pour le drive.”
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