Dès le premier trimestre 2018, de fortes chutes de neige ont perturbé l’économie, affectant particulièrement la restauration commerciale. Un recul endigué grâce à un deuxième et un troisième trimestre forts, qui ont bénéficié d’une embellie climatique et de la victoire de l’équipe de France lors de la Coupe du monde de football. Les voyants sont alors au vert jusqu’au début du mouvement social des «gilets jaunes» qui, dès le 17 novembre 2018, commence à perturber la fréquentation des centres commerciaux et des restaurants —les établissements situés en périphérie étant particulièrement impactés par les blocages routiers. Le marché finira l’année sur une croissance totale de 1% en valeur, tous circuits confondus et 56,1 milliards d’euros dépensés —soit une performance moins bonne qu’en 2017 (+1,8% en valeur), mais équivalente à 2016. De son côté, la fréquentation a progressé de 0,6% tandis que le ticket moyen a augmenté de 0,4%, atteignant la valeur de 5,6€ (tous circuits et tous moments de consommation confondus).
Restauration rapide et pause snacking : deux maillons forts en 2018
La restauration rapide a réussi à progresser de 1,2% en visites sur l’année en maintenant une croissance constante sur les quatre trimestres, y compris le dernier, particulièrement difficile (+0,5%). Par comparaison, la restauration à table affiche un recul de 0,5% en visites sur toute l’année.
Le créneau snacking profite de la mutation des habitudes de consommation qui semblent s’orienter plus vers des périodes «hors repas» en matinée ou au cœur de l’après-midi. En 2018, ces collations «entre deux» enregistrent la meilleure progression en termes de visites. Par comparaison, les visites du soir stagnent et la fréquentation à l’heure du déjeuner est en recul de 4% sur l’année.
«Avec le développement du télétravail en France et la déstructuration des repas, certains consommateurs optent pour un petit déjeuner plus copieux, suivi d’un snack dans l’après-midi, faisant ainsi l’impasse sur le déjeuner classique, remarque Maria Bertoch, Industry Expert Foodservice, The NPD Group. Bien sûr, le déjeuner reste toujours le moment de consommation le plus important en restauration hors domicile, toutefois nous constatons une érosion lente de ce dernier et une migration des consommateurs vers les moments annexes souvent moins chers ou mieux adaptés à leurs rythmes journaliers».