Adrien et
Caroline Chauvin ont dépassé la trentaine quand ils décident de s'installer à
leur compte. « Autour de nous, tous
nos amis s'étaient lancés. Nous avions aussi envie de nous poser pour profiter
davantage de la vie de famille » confient-ils. Adrien a travaillé chez
Richard Coutanceau à La Rochelle, à
La Côte Saint-Jacques à Joigny ou encore au Ritz à Paris avant de prendre en main les fourneaux du Café de l'Alma, dans le XVIème arrondissement. Caroline, quant à elle, a été directrice
du restaurant du Radisson Paris, avant d'intégrer la Sodexo. Elle y restera 9 ans dont 7 dans la branche
événementielle. Leur projet ? Un restaurant gastronomique qu'ils veulent
pouvoir façonner à leur idée. « Nous
avons visité plusieurs affaires à Bayeux, Pont-L'Evèque, près du
Mont-Saint-Michel, dans le Perche… Nous n'étions pas fixés sur une ville ou une
région en particulier. Nous voulions une affaire de taille moyenne, autour de
40 couverts. En dessous, on s'ennuie, et
au-dessus, si on est seul en cuisine, on n'a plus de vie à côté »
explique le chef. Le couple va tomber sous le charme d'un restaurant situé à la
sortie d'Alençon, direction Le Mans, à 3 km du centre-ville. « La bâtisse avec sa grande cheminée et
ses différents espaces aménageables nous a tout de suite séduits, la cuisine
était en bon état et l'endroit bénéficiait d'une zone de stationnement proche.
Nous sommes également près d'un hôtel. Alençon n'avait pas, en outre, de
restaurant gastronomique». L'acquisition va bénéficier de l'accompagnement
pratique des services de
la CCI d'Alençon. « On se sent moins seuls face à l'administration ou dans
la recherche d'aides potentielles » sourit le couple. L'Escargot doré est rebaptisé l'Alezan –
couleur d'une robe de chevaux – un hommage aux origines du lieu, d'anciennes
écuries, et au département, terre équestre par excellence. La thématique
chevaline est d'ailleurs reprise par touches dans la nouvelle décoration,
volontairement épurée. Des tables dressées avec élégance et sans ostentation,
bien espacées les unes des autres, dans deux salles différentes. L'entrée a été
repensée avec l'aménagement d'un vestiaire. L'été, une terrasse bucolique
ajoute au dépaysement.
Faire plaisir et se faire plaisir
« J'avais déjà fait des ouvertures quand j'étais salariée. Chez moi, j'ai refait la même chose" sourit Caroline. Savoir gérer une équipe est toutefois
précieux « surtout quand les clients
viennent d'abord par curiosité. Ils ne nous connaissaient pas et nous devions
dès le début être le plus au top possible ». Résolument décidé à faire
plaisir et se faire plaisir, Adrien joue la carte des produits frais, du fait
maison et des producteurs locaux. « Il
y a tellement de beaux produits et une telle diversité dans la région, pourquoi
aller chercher plus loin ? ». En avril 2016, le couple fêtera le
deuxième anniversaire de son installation, sans regrets. « Bien sûr, nous restons dans des métiers très prenants mais ce
n'est pas la même chose quand on est patrons. Il y beaucoup de responsabilités
mais nous sommes libres de mettre en place ce que nous avons envie. Même si nous sommes occupés, nous avons nos enfants sur place. Nous profitons d'une autre qualité de vie aujourd'hui ». Le ticket
moyen de l'établissement tourne autour de 40 euros le soir, moitié moins le
midi. Sur son site web, L'Alezan propose par exemple l'Invitation
gastronomique, une carte cadeau 'au montant de votre choix'. Parmi les commentaires postés sur les
plateformes, retenons celui-ci : une jeune mariée les remercie
chaleureusement d'avoir fait porté un plateau-repas du menu de noce à sa
grand-mère qui était hospitalisée.