Déjà en 2018, 7 Français sur 10 souhaitaient partir en voyage ‘durable’, selon une étude Harris Interactive. Un an plus tard, Booking faisait état de 87 % de Français prêts à voyager de manière plus responsable et 67 % disposés à payer leur séjour au moins 5 % plus cher, si cela était bon pour l’environnement. Ce qui se cache derrière ce ‘tourisme vert’ ? Une sensibilité de la clientèle pour la protection d’une biodiversité, les économies d’eau, la chasse au gaspillage alimentaire, la gestion des déchets ou encore la valorisation de circuits courts et savoir-faire locaux.
Avec la crise sanitaire, cette tendance n’a fait que croître. Ainsi, depuis l’été 2020, les Français redécouvrent la France. Une nouvelle donne qui contraint hôteliers et restaurateurs à s’adapter. Lors d’un récent webinaire organisé par l’Ordif (Observatoire régional des déchets), département de l’institut Paris Région, des pistes ont été évoquées pour aider les professionnels de l’hébergement touristique à raisonner durable, à l’heure où le secteur se réinvente.
- Quelles sont les attentes des voyageurs ?
Ils partent moins loin et veulent renouer avec une certaine authenticité, au plus près de richesses locales préservées. “Ils redeviennent touristes dans leur propre région”, observe Emmanuel Blum, responsable de la communication institutionnelle au sein du Comité régional du tourisme (CRT) Ile-de-France. Résultat : le comité francilien cherche à élargir le nombre de destinations à visiter, au-delà du centre de Paris, de Versailles, Roissy et Marne-la Vallée. Il souhaite promouvoir “les espaces naturels locaux, tout en développant les circuits courts, notamment dans le domaine de la restauration”, souligne Emmanuel Blum. Un parti pris pour redynamiser une région qui a perdu 33 millions de touristes en 2020 et la préparer à 2024, année des jeux Olympiques.
“Les 25-45 ans sont plus conscients de l'impact environnemental du tourisme. Ils cherchent de plus en plus des expériences en immersion, des hébergements atypiques, avec des prestations de qualité”, constate, en marge du webinaire, Jean-Pierre Nadir, fondateur de la plateforme de réservation FairMoove. Si bien que les cabanes dans les arbres et autre ‘glamping’ (contraction de glamour et camping) ont la cote.
- Quels avantages peuvent découler de l’obtention d’un écolabel ?
Décrocher l’écolabel européen ou une Clef verte, par exemple, c’est avant tout faire savoir à sa clientèle que l’on préserve la biodiversité et la destination touristique où l’on est installé. “C’est aussi mettre en lumière un engagement à économiser l’eau, l’énergie, limiter les émissions de gaz à effet de serre, développer une responsabilité sociétale, fédérer les équipes, renforcer son ancrage dans le territoire”, complète Nathalie Bel Baussant, directrice des programmes Tourisme durable au sein de l’association Teragir. Enfin, être labellisé, c’est aussi un outil de communication. Faire savoir son engagement peut rassurer la clientèle d’habitués, mais aussi en attirer une nouvelle, sensible aux vertus du développement durable. Et, pour cela, les réseaux sociaux sont l’un des meilleurs relais du moment. En particulier auprès des moins de 35 ans.
- Quelles sont les aides financières pour s’engager dans le durable ?
Deux dispositifs existent. Le premier, européen, a été baptisé Tourisme. Il s’adresse aux PME et leur propose des ateliers de formation pour faire évoluer leur pratique, des rencontres et échanges avec l’Italie, l’Espagne et Chypre, ainsi qu’un accompagnement en vue d’acquérir un écolabel. Pour accéder à ce programme, il faut constituer un dossier de candidature d’ici au 15 septembre 2021 (pour en savoir plus : tourisme-project.eu). Puis, une sélection sera faite et les résultats annoncés mi-octobre. Chaque PME retenue pour participer au programme, étalé sur un an, bénéficiera d’une aide allant de 6 000 à 7 000 €.
Quant au fonds de tourisme durable de l’Ademe, il dispose d’une enveloppe de 50 M€ pour la période 2021-2022. Les PME et TPE du secteur de l’hôtellerie-restauration, installées en zone rurale, peuvent postuler dès à présent pour obtenir un soutien financier, plafonné à 10 000 €. Ce coup de pouce vise à faciliter la concrétisation d’un projet en lien avec la transition écologique ou avec le ‘slow tourisme’ (pour en savoir plus : https://cutt.ly/rn45VD8)
tourisme #cleverte# #ecolabel# #teragir# #EmmanuelBlum# #NathalieBelBaussant#
Publié par Anne EVEILLARD