Une véritable vocation : voilà comment Avni Jupolli, bagagiste au Meurice (Paris, Ier) depuis près de quinze ans, définit son métier. “Mon job, c’est faire vite, toujours bien, et essayer de ne jamais dire non”, explique cet homme de 46 ans, né à Pristina, au Kossovo, réfugié en France à l’aube des années 2000. Son bac en poche, il tape à la porte de l’hôtel du Jeu de Paume à Paris (IVe). Chasseur puis bagagiste, il assure trouver sa voie et s’épanouir dans ses nouvelles fonctions. “Rendre service, sans jamais être dans la servitude, c’est très plaisant. L’hôtellerie, c’est un monde en mouvement perpétuel. Si les tâches évoluent peu, chaque client est différent. Je ne m’ennuie jamais !”
Depuis qu’il a décroché un CDI au Meurice, en 2004, il ne se passe pas trois minutes sans qu’une petite sonnerie vienne lui rappeler qu’ici, il faut déposer un bagage en chambre, ou là, en chercher un autre.
Une mécanique bien huilée
Paquets à livrer, VIP dans l’hôtel, clients en départ, messages, courrier, réservations, taxis, empaquetage des bagages… “Ici, il y a toujours quelque chose à régler en urgence.” Dès lors qu’un client arrive, les équipes de la bagagerie s’activent : le voiturier annonce le nouveau client, un bip arrive dans la foulée sur le téléphone du bagagiste. Avni Jupolli sort alors de l’hôtel, avec un petit chariot. Il accueille le client à sa descente de voiture, échange quelques mots, puis charge les baluchons. Parfois, c’est lui qui dirige son hôte jusqu’à la réception.
Cette mécanique bien huilée demande de solides qualités. Première d’entre elles, la forme physique. “Un jour, l’équipe bagagiste [une brigade de six gros bras, NDLR] a porté jusqu’à 1 500 bagages ! ” D’autres qualités sont fortement recommandées : disponibilité, débrouillardise et sens du contact. “Nous devons tout faire pour que le client se sente le mieux possible. Certains passent presque plus de temps dans l’hôtel que chez eux, c’est donc une deuxième maison. Pour cela, nous mémorisons leurs goûts, leurs petites envies, leurs habitudes. Les habitués sont d’ailleurs souvent ravis qu’on les gratifie d’un accueil personnalisé, en les appelant par leur nom. La convivialité. C’est finalement ça, le luxe.”
De belles opportunités
Exercer le métier génère du stress. La réactivité à toute épreuve et les horaires en coupure ne sont pas de tout repos. Avni Jupolli endosse son costume de bagagiste, tantôt de 7 heures du matin à 14 heures, tantôt de 14 heures à 22 heures : “Je préfère travailler en matinée, d’autant que cela me permet d’être davantage présent pour ma famille. Concilier vie personnelle et vie professionnelle n’est pas facile, mais cela vaut pour tous les métiers de service.”
Si le salaire d’un bagagiste n’est généralement pas très évolutif, il peut être doublé par les pourboires des clients. Le métier offre également de belles opportunités pour évoluer parfois en réception ou conciergerie.
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Publié par Mylène SACKSICK