L’histoire a débuté à Paris, dans le quartier de la gare Saint-Lazare où un duo sans nom mais pas sans visage pousse la porte d’un restaurant asiatique. L’expérience est si horrible que les jeunes gens décident de la chroniquer et la diffuser. Leurs proches, plutôt habitués à scroller les avis dithyrambiques sur des restaurants réputés par des influenceurs appointés ou nourris gracieusement, sont emballés par l’originalité de la démarche. L’engouement est tel que les vidéastes anonymes lancent le compte “On ne reviendra pas” sur les réseaux. Dès lors, ils traquent les pires avis sur Google où se voient livrer les plus mauvaises expériences en matière de restaurants mais aussi d’hôtels. Récemment, par exemple, les tiktokeurs visitaient les trois plus mauvaises adresses de Lille, uniquement sur des recommandations éclairées.
Des millions de vues
Ces aventuriers de la critique n’hésitent donc pas à fréquenter les tables les plus sordides et à mettre leur santé en danger pour faire triompher la vérité. Mais, comme des justiciers, ils leur arrivent de redresser des torts. Ce fut le cas dans une pizzeria de Pontoise (Val-d’Oise) comme dans une enseigne bien connue de la place de la Bastille à Paris. Pour cette dernière, lors de leur visite, images à l’appui, le menu semble imprimé sur un papier digne d’une notice de médicament, l’appareil pour payer par carte ne fonctionne étrangement pas, les prix sont plutôt élevés, les WC délabrés, le service lent… Pour autant, le pain perdu est excellent, l’entrée est de bonne facture alors les Zorro 2.0 posent constat en total opposition avec les avis en ligne : “C’est le premier restaurant que l’on fait qui n’était vraiment pas dégueu !”
Leurs vidéos hébergées sur TikTok et Instagram connaissent un succès fulgurant avec, en peu de temps, plus de 50 000 followers. Certaines de leurs visitent peuvent être visionnées plus d’un million de fois. L’angle est original, les vidéos parfois drôles, le ton sincère, même si l’objectif est flou. Le duo filme en caméra cachée mais visage apparent. Il se targue de ne pas communiquer les adresses de ces “pires restaurants” et de flouter tous les éléments qui permettraient de les identifier, sans doute pour apaiser les menaces dont ils feraient l’objet de la part de restaurateurs qui se seraient reconnus. Le couple internationalise désormais son concept en visitant dernièrement les hôtels et restaurants de sinistre réputation au Canada.
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Publié par Francois PONT