À trois jours du premier tour des élections législatives, Rachel Kéké est matinale afin d’entamer une visite, dès 4 heures du matin, au marché d’intérêt national (MIN) de Rungis (Val-de-Marne) auprès des fournisseurs de l’hôtellerie-restauration, un secteur qu’elle connaît bien pour y avoir travaillé pendant dix-sept ans. Originaire de Côte-d'Ivoire et naturalisée en 2015, elle se définit comme une combattante. Entrée comme femme de chambre à temps partiel à l’Ibis des Batignolles (Paris, XVIIe) en 2003, elle y est devenue gouvernante, seize ans plus tard. Une évolution de carrière positive qui n’exclut pas un constat plus amer sur ses conditions pour y parvenir : “C'est un métier qui détruit le corps. Il y a des syndromes du canal carpien, des tendinites, des maux de dos...”, confiait-elle à l’AFP.
Une femme de chambre face à l’ancienne ministre des Sports
Rachel Kéké s'est fait connaître pendant la plus longue grève de l’histoire de l’hôtellerie, en 2019. En compagnie de 27 autres femmes de chambre, elle participe à une grève très médiatisée qui s’achèvera vingt-deux mois plus tard par une augmentation de salaire, le paiement des heures supplémentaires et une prime de repas, sans pour autant mettre fin à la sous-traitance que les grévistes dénonçaient. C’est à l’occasion de cette lutte qu’elle rencontre le député LFI, Eric Coquerel. Ce dernier voit en cette mère de cinq enfants une figure magnétique. Il va lui insuffler le goût de la politique et lui obtenir, pour les prochaines législatives, l’investiture de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) dans la circonscription où elle réside, à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), face à l’ancienne ministre des Sport, Roxana Maracineanu.
Toujours en activité à l’hôtel Ibis des Batignolles, elle s’est mise en disponibilité pour se consacrer pleinement à une campagne décrite comme joyeuse et active. Si elle était élue le 19 juin prochain, elle serait la première femme de chambre à entrer à l’Assemblée nationale, où elle compte bien défendre les petites mains des CHR, celles qu’elle nomme les “invisibles”. Son coordinateur de campagne, Olivier Guillotin, y croit dur comme fer : “L’accueil sur le terrain et les sondages sont très positifs”.
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Publié par Francois PONT
lundi 20 juin 2022