• 21 heures : Niché à deux pas du quartier des Gobelins, l'hôtel Best Western-La Demeure (Paris, XIIIe) offre un cadre authentique et douillet à ses clients. Fraîchement rénové, l'établissement dispose de 42 chambres. C'est ici que Mateuz Kielt a décroché un poste de veilleur-réceptionniste de nuit, après avoir débarqué de Pologne, un bac en poche. Motivé, le jeune homme a appris l'anglais en trois mois. Dans la foulée, il est embauché en tant que plongeur dans un bistrot du Quartier latin. "D'emblée, j'ai senti que j'étais dans le bon secteur d'activité", explique le jeune homme de 26 ans, qui est rapidement devenu bagagiste puis veilleur de nuit. "Si vous êtes sérieux et motivé, l'hôtellerie vous donne votre chance."
À peine arrivé dans cet établissement du group Paris-Inn, Mateuz Kielt débute sa nuit de travail en vérifiant sa caisse et en imprimant les mouvements financiers de la journée. Il prend ensuite connaissance des consignes pour la soirée : réveil d'un client, réparation d'un téléviseur, réglage d'une climatisation en chambre et recherche d'un lit bébé en urgence.
• 22 heures : Tout en procédant au check-in des clients, il répond à quelques demandes de réservation reçues par e-mail. Il contrôle ensuite les notes de toutes les chambres. "Montant de la nuit, taxes de séjour, petit déjeuner… Je vérifie que rien n'a été oublié", détaille t-il.
• 23 h 30 : Mateuz Kielt complète le cardex, ce petit répertoire indispensable reprenant toutes les informations des clients. Il imprime ensuite les annulations du jour.
• 1 h 45 : L'heure de la clôture. Le veilleur-réceptionniste de nuit relève le taux d'occupation des chambres.
• 3 heures : À cette heure-ci, le réceptionniste se mue en veilleur de nuit. "J'enfile mon autre casquette, qui consiste à assurer la sécurité des clients", résume t-il. Tranquillement, il fait le tour du lobby, des cuisines, de la salle des petits déjeuners. Il monte ensuite dans les étages, vérifier qu'aucun bruit suspect ne se fait entendre, qu'aucune fenêtre n'est ouverte, que les portes sont bien fermées. Pour ce faire, il n'utilise jamais l'ascenseur et se munie toujours d'une lampe torche.
• 3 h 45 : Revenu à son poste, Mateuz Kielt procède au contrôle des arrivées du lendemain. "Le calme est propice à la concentration, je passe ainsi à la loupe les dates de séjour, les garanties de paiement, les instructions pricing, l'attribution des chambres…" Si le relationnel est important dans ce métier d'accueil, il faut aussi être rigoureux et très organisé. Évidemment, une bonne hygiène de vie est indispensable pour pouvoir travailler de nuit.
• 5 h 20 : Ses premiers collègues du matin arrivent à l'hôtel. Mateuz Kielt vérifie que la salle des petits déjeuners est en ordre. Il imprime ensuite le planning des femmes de chambres et vérifie les recouches et arrivées. Il remplit également les tableaux de la blanchisserie. De par sa spécificité et ses horaires décalés, le veilleur-réceptionniste de nuit est à la croisée de plusieurs postes dans l'établissement. "Cela fait du veilleur de nuit un professionnel très polyvalent", se félicite le jeune homme.
• 6 heures : La vie reprend son cours dans l'hôtel, les arrivées et les départs se font plus fréquents à la réception. Annuler les CB invalides sur les sites de réservation, déposer les journaux du jour à la réception, veiller à la propreté du lobby, lancer la cuisson des viennoiseries…
• 8 heures : Fin de la nuit de travail. Motivé et dynamique, il y a fort à parier que le veilleur-réceptionniste de nuit gravisse ainsi rapidement les échelons.
Publié par Mylène SACKSICK