Claude Daumas : Les fêtes ne se sont pas trop mal passées, avec différentes politiques selon les établissements. Certains ont choisi de répondre à la clientèle française avec des réservations allant du 24 au 31, d'autres ont privilégié les Belges avec un décalage des période de réservation comme du 31 décembre au 7 janvier. Globalement, les professionnels sont satisfaits et malgré les intempéries. Quand il y a beaucoup de neige, il y a malheureusement toujours des difficultés d'accès. Les domaines skiables se sont livrés aux clients progressivement.
Les vacances de février approchent. Dans quel état d'esprit ?
C. D. : L'hiver 2012 tient promesse pour l'instant. Les réservations sont là. Les 4 semaines des vacances scolaires de février à mars, et la période du 10 au 17 mars sont pratiquement complètes. L'activité en janvier est bonne et les réservations se poursuivent début février. Il y a beaucoup de pic les week-ends avec des séjours de trois jours. Mais l'hôtellerie traditionnelle est fragilisée par l'énorme concurrence des gros hébergeurs qui cassent les prix. Et puis les gens dépensent moins, ils font des choix à l'intérieur du budget qu'ils ont… Comme toutes les années d'élections, nous sommes dans l'attente de savoir à quelle sauce nous allons être mangés. L'incertitude ne favorise pas les affaires. Nous savons, par habitude que nous sommes des cibles privilégiées… Nous n'allons pas quitter la France, nous ne délocalisons pas. Nos professionnels ont la sensation d'être corvéables à merci. Pour que les jeunes nous succèdent, il faut un regain de dynamisme et qu'on cesse d'attaquer notre secteur, histoire de l'attaquer !
Dans quelles conditions s'est fait le recrutement en 2011/2012 ?
C. D. : Vous savez, nous n'avons pas trop de difficultés, l'hiver, à recruter des saisonniers. Ce qui pose problème, c'est le manque de qualifications ou de qualification adaptée. Les saisonniers formés l'ont été sur leur lieu d'origine et non en station. Le travail et les besoins sont souvent différents. Quant à ceux qui sont immédiatement efficaces, ils n'ont pas forcément envie d'être d'une année sur l'autre dans la même entreprise. Ils ont le choix et ils iront là où ce sera pour eux le plus intéressant. Il y a une surenchère qui est compréhensible mais problématique pour certaines stations et entreprises. Nous avons par exemple beaucoup de mal à trouver des pâtissiers ou de vrais chefs de rang.
Le logement des saisonniers est aussi un problème récurrent…
C. D. : L'accueil des saisonniers est très important. Il faut distinguer les saisonniers qui ont contracté un contrat de travail en amont de la saison et là, soit ils ont leur logement, soit on leur trouve. Et ceux qui montent en station pour trouver du travail, que ce soit dans les boutiques de sport, sur les pistes, dans nos établissements... Ces jeunes trouvent très difficilement à se loger. Car il y a bien sûr très peu de logements disponibles et ceux qui le sont, sont hors de prix. C'est là qu'on assiste à des saisonniers qui dorment dans leur voiture ou s'entassent dans un studio, malheureusement.
Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes