du 13 janvier 2005 |
ÉDITO |
Cent fois sur le métier
Lors de l'exercice imposé des voeux présidentiels à toutes les
catégories de gens importants, le président de la République n'a pas manqué de
marteler sa volonté de réduire les prélèvements que l'État opère sur la richesse
nationale. Louable intention qui est devenue, hélas, un 'classique' depuis que la France
est montrée du doigt par les instances internationales pour sa perte de compétitivité,
son obésité étatique et son incapacité chronique à réformer ses finances publiques.
Il est vrai que l'exercice n'est pas simple : d'un côté, il faut limiter les
prélèvements, de l'autre, assurer les équilibres budgétaires pour rester dans les
critères du trop fameux 'pacte de stabilité' européen, monnaie unique oblige, sans pour
autant trop faire crier la gent bureaucratique très soucieuse du maintien de ses
sacro-saints avantages acquis.
Bref, promettre une nouvelle baisse de l'impôt sur le revenu des personnes
physiques est une excellente nouvelle pour tous les intéressés, surtout si elle est
suivie d'effet - ne soyons pas mauvaise langue, ce fut le cas en 2002,2003 et 2004 -,
même si l'année en cours est au régime sec de ce côté-là. Mais la fiscalité, ce
sont aussi les impôts indirects, en clair, la géniale invention de la IVe
République qu'est la TVA. Depuis, on a changé de Constitution, mais le subtil mécanisme
mis en place en 1955 a été amélioré, étendu, et loin de disparaître, continue de
prospérer, et pour cause. Pour tout gouvernement, de droite comme de gauche, la TVA est
une merveilleuse pompe à fric, pratiquement indolore pour le consommateur qui règle la
facture sans s'en apercevoir, et qui ne souffre aucune exception d'aucune sorte, genre
'niche fiscale' comme le législateur a cru bon d'en inventer par ailleurs.
Or, dans toutes les déclarations les plus récentes des responsables de nos
finances publiques, pas un mot à propos de la TVA sur la restauration, dont le taux est
normalement censé passer de 19,6 % à 5,5 % à la fin de l'année. C'est pourquoi la
manifestation organisée lundi prochain par le Club TVA (lire la déclaration de Jacques
Borel dans L'Hôtellerie Restauration du 6 janvier) devra être attentivement
suivie par les instances professionnelles. L'assourdissant silence présidentiel sur ce
thème essentiel à l'avenir des métiers de la restauration doit inciter à un regain
d'information et d'explication, tant au niveau national qu'européen, qu'il s'agisse de la
baisse des prix, de la hausse des salaires ou
de la relance des investissements dont la profession a tant besoin.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration
n° 2907 Hebdo 13 janvier 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE