du 27 janvier 2005 |
HÉBERGEMENT |
ÉTUDE EXCLUSIVE L'HÔTELLERIE RESTAURATION - COACH OMNIUM
LES CHAÎNES HÔTELIÈRES INTÉGRÉES TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU EN 2004
Après une année 2003 plutôt difficile, les hôtels de chaîne ont vu leur activité s'améliorer au terme du dernier exercice. Une amélioration relativement modeste qui tient pour l'essentiel à la hausse des prix moyens chambre.
Campanile (Louvre Hotels). |
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Finalement, l'exercice 2004 n'aura pas été si
mauvais que cela pour les chaînes hôtelières intégrées. Alors qu'elles avaient
observé une chute de la demande de 3,3 % l'an passé, l'étude de Coach Omnium pour L'Hôtellerie Restauration révèle en effet que ces dernières
- toutes catégories confondues - ont terminé l'année en affichant un taux d'occupation
de 67,1 %. Autrement dit, elles ont réalisé un nombre de nuitées supérieur de 0,4 % à
2003 (+ 0,3 point de taux d'occupation). Ce n'est certes pas une évolution spectaculaire.
Loin s'en faut ! Mais il semble au moins que l'hémorragie de clientèle constatée au
cours des dernières années ait été jugulée.
Évidemment, les différentes gammes d'hôtels n'ont
pas toutes été logées à la même enseigne. En fait, ce sont principalement les
établissements haut de gamme qui ont gagné en fréquentation augmentant leur niveau de
remplissage de quelque 5 points (à 61,3 %), à comparer avec les - 4 points observés en
2003-2002. "Les effets de septembre 2001, qui ont surtout fait du tort à
l'hôtellerie de luxe, se sont estompés, même si en fin d'année la baisse du dollar
face à l'euro n'a pas aidé", souligne Mark Watkins, p.-d. g. du cabinet Coach
Omnium.
À l'inverse, les catégories dites économiques se sont moins bien comportées en termes
d'occupation avec une petite érosion de - 0,6 point pour les 0/1 étoile et de - 0,1
point s'agissant des 2 étoiles. Reste que là aussi, les chaînes se sont éloignées des
reculs de plus de 2 points remarqués en 2003. Pour autant, il faut noter les scores
annuels de fréquentation proche des 73 % attribués à l'ensemble des hôtels
superéconomiques. Ce qui signifie bien que ce type d'hébergement, qui représente 34 %
de la demande hôtelière vers les chaînes, continue de séduire un grand nombre de
clients.
55,3
millions de chambres louées
Si, d'une manière générale, le
volume de nuitées traitées a plus ou moins stagné pour l'ensemble des chaînes
hôtelières intégrées (sauf pour les 4 étoiles) avec plus de 55,3 millions de chambres
louées, les prix moyens chambre en amélioration ont en revanche permis - une nouvelle
fois - de sauver un peu la mise. La progression de ces derniers a ainsi atteint 1,8 % en
moyenne pour la totalité du parc. Une progression qui a le mérite d'exister, mais qui
demeure malgré tout modérée. En attendant, ce mouvement haussier a donné les moyens
aux opérateurs hôteliers de flirter avec le taux d'inflation de 2 % en 2004, selon
l'Insee.
Après analyse, il apparaît bien sûr que la bonne
tenue des prix moyens chambre n'a pas profité à tout le monde de la même façon. En
réalité, c'est surtout l'hôtellerie économique qui a enregistré une croissance
significative de ses prix moyens de 3,6 %. Hausse qui équivaut au final à celle
appliquée aux prix affichés puisque, dans cette gamme d'établissements, la différence
entre prix moyen et tarif public est réduite. "Une tendance que l'on observe
d'ailleurs depuis 5 ans dans l'entrée de gamme. Face à une légère diminution de la
demande, les tarifs régulés à la hausse sont là pour compenser les pertes de nuitées,
explique Coach Omnium. Pour le moment la clientèle suit encore ce mouvement. Ce
qui ne l'empêche pas de commencer à trouver que l'hôtellerie superéconomique n'est
plus aussi bon marché que par le passé, d'après nos dernières enquêtes."
Pour ce qui concerne les établissements haut de gamme, ils ont, eux, par contre, été
conduits à lâcher pas mal de lest
sur leurs prix de chambre au profit de la remontée de la clientèle. En attendant de
faire mieux plus tard
Autant d'éléments qui aboutissent à une hausse
générale sur les 12 mois de 2004 de 2,3 % du revenu par chambre disponible (RevPar) à
46,10 E. Toutes les catégories ont profité de cette amélioration, les 3 étoiles un peu
moins que les autres.
La fin de l'année par conséquent ne se termine pas trop mal, compte tenu du manque de
visibilité du contexte économique et conjoncturel ambiant. "En dépit de cela,
les groupes hôteliers peuvent être un peu déçus", estime le cabinet Coach
Omnium. D'autant plus que "le premier semestre était globalement meilleur au
cumul des résultats d'activité que la fin d'année avec une progression des taux
d'occupation de 1,3 % et un RevPar à la hausse de 3,7 %". Ce mouvement haussier
ne s'est hélas pas poursuivi au même rythme sur l'ensemble de l'exercice.
De fait, la demande s'est essoufflée dès le début du second semestre, et surtout depuis
la rentrée 2004. "Tout ceci confirme que les pronostics les mieux documentés
sont désormais contestables, et que les cycles réguliers n'existent plus dans notre
secteur", affirme Mark Watkins. Il n'en demeure pas moins vrai que cette reprise,
symbolique mais néanmoins effective, de la demande hôtelière est encourageante. Cela
prédispose sans doute à une année 2005 que tous voudraient plus dynamique.
À noter en outre : les chaînes
hôtelières intégrées, bien qu'elles ne représentent que 16 % des hôtels classés en
France, devraient dépasser les 50 % de parts de marché par rapport à l'hôtellerie
indépendante, selon les estimations de Coach Omnium.
Claire Cosson avec Coach Omnium zzz36i zzz20h
L'étude de l'activité 2004-2003 des chaînes hôtelières intégrées en France, réalisée en exclusivité par Coach Omnium pour L'Hôtellerie Restauration, porte sur un échantillon représentatif de 2 643 hôtels, soit 94 % de l'offre totale en nombre de chambres en France, à périmètre comparable. Il s'agit des données officielles et définitives des chaînes hôtelières que Coach Omnium traite depuis 14 ans.
Activité des chaînes hôtelières intégrées en France - cumul 2004-2003 | ||||||
TO 2004 | Variation
2004-2003 (en points) |
Prix moyen 2004 | Variation 2004-2003 | RevPar 2004 | Variation 2004-2003 | |
0 & 1 étoile | 72,6 % | - 0,6 pt | 32,30 E | + 3,6 % | 23,50 E | + 2,8 % |
2 étoiles | 67,6 % | - 0,1 pt | 57,30 E | + 2,2 % | 38,80 E | + 2,1 % |
3 étoiles | 62 % | + 0,5 pt | 87,10 E | + 0,7 % | 54 E | + 1,4 % |
4 étoiles & luxe | 61,3 % | + 4,8 pts | 162,80 E | - 1,8 % | 99,80 E | + 2,9 % |
Total | 67,1 % | + 0,3 pt | 68,80 E | + 1,8 % | 46,10 E | + 2,3 % |
Source : Coach Omnium/LHôtellerie Restauration - Données officielles définitives des chaînes hôtelières |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2909 Hebdo 27 janvier 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE