du 03 février 2005 |
HÉBERGEMENT |
AVEC PRÈS DE 50 % DE CAPACITÉS D'ACCUEIL SUPPLÉMENTAIRES
Les hôteliers dénoncent la concurrence déloyale des résidences de tourisme
Lyon (69) La multiplication de ce type d'hébergement défiscalisé freine-t-elle le développement de l'hôtellerie lyonnaise ? C'est en tout cas l'avis des professionnels, qui dénoncent une concurrence déloyale et se disent prêts à "aller au conflit".
Roland Bernard, président de l'Umih 69 :"La concurrence déloyale d'une hôtellerie déguisée." |
Alors que le nombre de chambres en hôtellerie traditionnelle est resté pratiquement stable à Lyon entre 2001 et 2003 - aux alentours de 11 000 -, celui des studios en résidence de tourisme a augmenté de près de 50 % sur la même période, passant de 1 500 à 2 200. C'est la CCI de Lyon qui pointe du doigt le phénomène dans l'étude Le tourisme urbain dans la région lyonnaise qu'elle a publiée en novembre 2004. Des chiffres qui commencent à préoccuper suffisamment les autorités locales, puisque la communauté urbaine du Grand Lyon a commandé une étude au cabinet PKF "afin de mieux cerner le développement des résidences et intégrer cette réflexion dans les orientations du schéma de développement hôtelier de l'agglomération lyonnaise". Car d'autres projets sont en cours : livraison de L'Empire Part-Dieu, résidence de tourisme 4 étoiles de 142 chambres, réalisée par le groupe Cardinal ; ouverture, courant 2006, d'une résidence 3 étoiles de 100 appartements à la Cité internationale De quoi inquiéter les hôteliers lyonnais. L'annonce de la construction de résidences hôtelières dans le IXe arrondissement aurait même provoqué l'annulation de deux projets hôteliers dans ce quartier en plein renouveau.
Programmes
immobiliers défiscalisés
Et les nombreux programmes
immobiliers en cours sur Lyon comprennent souvent une résidence hôtelière, dont les
appartements défiscalisés sont pratiquement tous vendus sur plan. Roland Bernard,
président de la chambre de l'industrie hôtelière et touristique du Rhône, n'en démord
pas : "C'est une concurrence déloyale de la part de produits immobiliers qui
bénéficient de défiscalisation en pratiquant de l'hôtellerie déguisée. Nous ne
contestons par leur utilité pour des séjours longs, mais dans les faits, ils vivent
aussi sur les courts séjours." Chiffres à l'appui, les défenseurs des
résidences hôtelières argumentent que leurs taux d'occupation sont plutôt meilleurs
que ceux de l'hôtellerie classique : 71,80 % contre 66,60 % en 2003 (source : CCI de
Lyon), ce qui prouverait que ces modes d'hébergement comblent certains manques de
l'hôtellerie classique. "C'est un dévoiement de la loi, rétorque Roland
Bernard. Mais il y a pire : en favorisant ces projets qui n'apportent aucune valeur
ajoutée à l'offre lyonnaise, on décourage les investisseurs qui ne peuvent pas lutter
avec les mêmes armes. Si ça continue, nous serons obligés d'aller au conflit."
Matthieu Massip zzz22v
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2910 Hebdo 3 février 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE