du 03 février 2005 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LE PUY-DE-DÔME EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
TOUS 'PATCHÉS' CONTRE LA TVA à 19,6
Thiers (63) Un autocollant spécialement imprimé pour rappeler le compte à rebours menant à la baisse de la TVA au 1er janvier 2006 et la volonté de grimper à 900 adhérents d'ici là, contre 700 actuellement. L'Umih 63 'en veut'.
De gauche à droite : Jean-louis Putet (trésorier), Jésus Moreno (secrétaire général), Didier Muller (président), André Daguin, Thierry Deglon (maire de Thiers) et Marie Trébuchon. |
Le succès de Serge Vieira, Bocuse d'or 2005, était bien sûr dans
tous les esprits. L'enfant du pays a tenu promesse, et sa réussite a été largement
saluée lors de l'assemblée générale de l'Umih 63, qui s'est tenue lundi 31 janvier à
Thiers. Autre réalité : la TVA. La profession a lancé le compte à rebours. Derrière
André Daguin, invité d'honneur de la séance, une large banderole affichait J - 334.
Nombre de jours séparant le secteur de la baisse de TVA promise par le gouvernement. Pour
marquer le coup, un autocollant avait été imprimé. Chacun l'arborait en signe d'action.
"C'est notre patch anti-TVA", a lancé dans un demi-sourire Jésus
Moreno, secrétaire général du groupement. Dans la salle, peu de chaises vides : les
adhérents ont besoin de concret. "Le tourisme devrait créer 25 millions
d'emplois dans les 5 ans", lance André Daguin. Seulement, il faut "aller
chercher les touristes et savoir 6 mois avant ce que sera la saison", reconnaît
le président national de l'Umih. Un casse-tête qui n'est pas inextricable : la
profession a des atouts, à elle de les mettre en avant, estime le chef de file de la rue
d'Anjou. Grâce aux accords sociaux, "l'édifice a été bâti. Nous
avançons", insiste-t-il. La campagne de promotion 'Des métiers, un avenir'
s'inscrit dans le projet. André Daguin souhaite également que le prochain président de
Maison de la France soit un hôtelier. La baisse de la TVA n'est pas "une demande,
mais un contrat. On a topé. Elle est bonne pour sauver les salaires, les comptes
d'exploitation, les fournisseurs et créer des emplois. [
] Nous sommes des
chefs d'entreprise, et ce n'est pas parce qu'on est petit qu'il ne faut pas être chef
d'entreprise. Chez nous, on travaille trop, on ne gagne pas assez, petits patrons compris".
Plusieurs messages, un seul objectif
Didier Muller confirme son échelon : "Ensemble,
bâtissons nos métiers de demain." 700 adhérents en portefeuille. "Je
souhaite que nous puissions avoisiner les 900 adhérents à la fin de l'année 2005."
Ambitieux mais pas irréaliste, selon certains. Dans le sillage, le regroupement des
syndicats d'Ambert et de Thiers, peut-être sous la coupe de Lionel Dailloux, jeune
restaurateur du cru. Des élections auront lieu dans les mois qui viennent, sous la
bannière de l'Umih.
L'Umih-Elles 63, qui a fait ses premiers pas
officiels durant la réunion, veut également s'engager dans cette voie.
Elles revendiquent leur différence
Marie Trébuchon tient le bar-brasserie Quai
des Brumes à Clermont-Ferrand. Vice-trésorière du bureau de l'Umih 63, elle vient de
rendre effective la première cellule départementale d'Umih-Elles. "Nous sommes 3
femmes au conseil d'administration, sur 29 membres. Il serait bon que la gent féminine
soit mieux représentée", sourit-elle. 1er objectif donc : davantage
de femmes dans la représentation syndicale du Puy-de-Dôme. "Nous allons nous
réunir une fois par mois. Nous voulons enrôler les épouses qui travaillent dans les
entreprises et qui méritent une autre reconnaissance, travailler et réfléchir à
l'équité, à la condition de la femme dans notre profession, et que soit mis en place le
statut de conjoint-collaborateur, qui nous touche principalement." À ses
côtés, Agnès Valleix, qui veille sur le bar et le camping de la Haute-Sioule depuis
1991. Les affaires ont été créées par son père en 1975. "Il y a beaucoup de
femmes qui dirigent seules des bistrots. Je trouve que Umih-Elles 63 est un excellent
moyen pour nous de suivre l'actualité professionnelle et partager nos expériences."
5 autres professionnelles se sont ralliées à la cause depuis le début de l'année :
Andrée Colly, Restaurant de la Place à Saint-Babel ; Sylvie Dailloux, restaurant Chez La
Mère Depaul à Thiers ; Françoise Gigot, restaurant Le Petit Bonneval à Pérignat ;
Marylène Moreno, restaurant Le Coutelier à Thiers ; et la secrétaire du syndicat,
Nathalie Valanchon. En prélude à l'assemblée du département, André Daguin a demandé
à Marie Trébuchon de faire partie des "100 femmes restauratrices" qui
doivent être reçues le 10 mars prochain à Paris par Nicole Ameline, ministre de la
Parité et de l'Égalité professionnelle. À suivre.
Sylvie Soubes zzz74v
TROIS QUESTIONS À
Didier Muller, président de l'Umih 63
Récemment élu à la tête de l'Umih 63, Didier Muller, patron de la Taverne de Maître Kanter de Clermont-Ferrand, fait le point avec nous sur son département.
Propos recueillis par Sy. S.
L'Hôtellerie Restauration : Votre syndicat est inquiet devant l'augmentation des taxes régionales
annoncées. Qu'en est-il exactement ?
Didier Muller : On nous promet de beaux jours avec
une hausse de 30 % sur le bâti et la taxe professionnelle. Un dialogue doit s'instaurer
avec la région car les professionnels ne vont pas pouvoir payer. Nous devons bénéficier
d'aménagements. Prenons l'exemple des saisonniers : d'un côté, on leur demande de se
mettre à des normes drastiques, qui représentent des obligations énormes pour de toutes
petites entreprises. Les aides qu'on leur accorde couvrent à peine 20 à 25 % des
travaux. Si, en plus, les taxes grimpent en flèche, je ne vois pas comment ils vont
pouvoir faire. À Clermont-Ferrand s'ajoute l'augmentation du prix des terrasses. Il y a 5 ans, la municipalité avait
établi une hausse de 800 % ! Bien sûr, ça a été négocié, discuté. En fait, 3 zones
de taxation ont été définies pour la ville. Le barème pour 2005 prévoit des
augmentations qui vont de 30 à 63 %. Chez moi, qui suis en plein centre, le prix au
mètre carré passe de 25,40
à 41 E ...
À moyen
et plus long terme, quels sont les chantiers que vous souhaitez aborder durant votre
mandat ?
La mise en place d'une meilleure coordination entre les chambres de commerce et
d'industrie, l'Institut des métiers et les écoles hôtelières et CFA en faveur de
l'apprentissage me paraît essentielle. C'est un chantier important. Les jeunes doivent
voir nos métiers sous un autre jour. Ce sont des professions où l'on crée et qui offrent des possibilités de
carrière. Le 12 mars, nous accueillerons le bus de la campagne 'Des métiers, un avenir'
à Clermont-Ferrand. Les présidents de branche du département vont intervenir. Ils vont
expliquer leur cursus, parler de leur expérience. L'opération sera relayée dans les
médias clermontois, télévision et papier. D'autre part, nous avons un manque d'hôtels
haut de gamme à Clermont-Ferrand. Il nous faut au moins un 4 étoiles et nous n'avons pas
assez de 3 étoiles. Des 2 étoiles se montent en périphérie, mais ils se destinent
davantage à des personnes en transit. Il faut que nous gardions les gens 2 jours, 3
jours
Nous avons le potentiel culturel et naturel. Il faut que les investisseurs
croient un peu plus dans notre région.
Comment
voyez-vous l'activité touristique du Puy-de-Dôme ?
En été, nous avons pas mal de touristes avec des
clientèles étrangères de Hollande, d'Italie, d'Espagne
L'effet Vulcania semble
toutefois retomber un peu trop vite. Je crois qu'il serait bon que la profession se
mobilise pour avoir une autre écoute de la part des responsables du parc. Nous devrions
envisager ensemble des circuits touristiques. Ce serait dans l'intérêt de tous. L'hiver,
si Vulcania est fermé, nous avons de belles stations de ski, à 50 km. Nous pensons que
le viaduc de Millau attirera une nouvelle clientèle. J'ai été récemment contacté par
un représentant de l'OT de Sète qui souhaitait faire connaître sa cité aux Auvergnats.
L'inverse est tout aussi possible et attractif.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2910 Hebdo 3 février 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE