du 10 février 2005 |
VINS |
DÉGUSTATION
Un millésime 2003 hors norme en vouvray
Paris (VIIIe) Le syndicat de Vouvray a présenté aux professionnels de la capitale son millésime 2003. L'occasion d'un repas de haute volée réalisée par l'équipe du Crillon.
Une horizontale de vins de Vouvray secs, demi-secs et moelleux du millésime 2003 a eu lieu dans les salons de l'Hôtel de Crillon à Paris, à l'initiative de Philippe Brisebarre, président du Syndicat des vins d'appellation vouvray. Une dégustation guidée par David Biraud, chef-sommelier de l'Hôtel de Crillon et Meilleur sommelier de France 2000, à laquelle participaient 2 Meilleurs sommeliers du monde, Philippe Faure-Brac et Olivier Poussier. L'opération a été suivie d'un repas réalisé par Jean-François Piège. Au menu : Royale de foie blond selon Lucien Tendret, version 2005 avec un vouvray sec 2002, Domaine d'Orfeuilles. Noix de Saint-Jacques, céleri, truffe noire avec un vouvray sec 2002 Domaine Sylvain Gaudron et un vouvray sec 1996 Vignoble Philippe Brisebarre, Casse-croûte de homard, épinards, lard et truffe avec un vouvray demi-sec 2002 Domaine de la Fontainerie et un vouvray demi-sec 1995 Domaine de Margalleau, Fourme d'Ambert avec un vouvray botrytisé 1990 Domaine François Pinon, Comme un vacherin, passion, banane, coco avec un vouvray moelleux 1996 Domaine des Lauriers et un vouvray 1945 Domaine Huet Le Haut Lieu (2e tri). Du grand art.
Ce qu'ils pensent du millésime 2003
Olivier Poussier
"Ce millésime 2003 présente une qualité
d'ensemble très intéressante. On distingue 2 types de vignerons : ceux qui ont subi le
millésime, et ceux qui ont essayé de le maîtriser. Le potentiel de puissance est
toujours présent sur 2003, et l'on sait que sur ce millésime on a la maturité d'alcool, et pas forcément
phénolique. Sur certains vins présentés, c'est la vivacité fermentaire qui apportait
des arômes. On a noté un certain décalage entre des vins ayant une parfaite cohérence
entre l'aspect visuel, la maturité aromatique et une bonne tenue de bouche, et ceux qui
n'étaient pas mûrs au niveau aromatique avec, cependant, une bonne tenue en bouche. Il
faut effectivement que les vins reflètent leur millésime. 2003 n'a pas de grandes tenues
acides. Il n'en reste pas moins 4 à 5 vins
d'émotion, en particulier les 3 derniers." (Domaine de la Fontainererie,
Le Clos Naudin Moelleux réserve et le Domaine Huet cuvée Constance.)
Philippe
Faure-Brac
"Cette dégustation, avec la montée en puissance dans la sucrosité, a révélé
un millésime effectivement hors norme, marqué par une teneur en sucre élevée et des
acidités relativement basses, et toujours une minéralité apportant cette touche
rafraîchissante dont on a besoin. Néanmoins, ce millésime a montré des équilibres
exceptionnels. Il est vrai que l'appellation vouvray se caractérise par
sa diversité de styles, une diversité accentuée par le millésime. Ces beaux
équilibres étaient réalisés sans aller vers l'extrême concentration. Il peut
s'avérer difficile pour nous, sommeliers, d'expliquer et de commenter ces vins à nos
clients. En revanche, ce qui est formidable avec vouvray, c'est la diversité des
réponses qu'il nous offre. Sec et tendre, plus ou moins moelleux, il se prête à toutes
les situations de table : l'apéritif, le repas, le dessert. Il y a aussi des vins qui se
dégustent tout seul. Pour ce qui est de la garde, ce sont peut-être les plus évolués
aujourd'hui qui arriveront à maturité le plus rapidement. Il faudra être prudent. On ne
peut pas schématiser avec cette appellation, et encore moins avec ce
millésime-là." zzz46f
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L'Hôtellerie Restauration n° 2911 Hebdo 10 février 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE