du 17 février 2005 |
ÉDITO |
Nuages
Lors de la conférence de presse qu'il vient d'organiser afin de
présenter les orientations économiques et budgétaires de la France pour 2006, Hervé
Gaymard, nouveau titulaire de Bercy, n'a pas une seule fois prononcé le mot 'TVA', en
tout cas pas pour envisager d'en modifier les taux.
Cet assourdissant silence est-il une simple distraction - cela serait surprenant de
la part d'un ministre - ou bien est-il révélateur d'un futur acte manqué, au sens
psychanalytique du terme ?
Bien sûr, il faut optimisme garder et ne pas se livrer exagérément à l'interprétation
des silences gouvernementaux, la compréhension de la parole ministérielle étant déjà
suffisamment aléatoire.
Il n'empêche qu'il est impossible de ne pas s'interroger sur les véritables intentions
des pouvoirs publics dans un domaine extrêmement sensible pour l'ensemble de la
profession. Dans ses perspectives pour l'an prochain, M. Gaymard s'est attardé sur la
croissance de l'emploi, sempiternelle ritournelle rarement suivie des effets attendus, sur
la réduction du déficit budgétaire - autre 'classique' du genre - et, c'est nouveau par
rapport à Nicolas Sarkozy qui avait fait l'impasse sur le sujet, a envisagé de nouvelles
baisses de l'impôt sur le revenu, encore que la formule retenue risque fort d'avoir peu
d'effets sur la relance économique. Passons
En revanche
pas un mot, pas la moindre allusion, pas le plus mince signe en direction de tous ceux
qui attendent toujours et encore une baisse de la TVA, pour laquelle le précédent
locataire de Bercy a fait preuve d'un remarquable activisme.
Certes, l'horizon économique de l'Europe s'éclaircit lentement alors que les nuages de
la stagnation mettent beaucoup trop de temps à se dissiper et donc à redonner aux
responsables des finances publiques les marges de manoeuvre nécessaires à l'allégement
des prélèvements qui plombent toute perspective de reprise franche et massive.
Voilà pourquoi il est indispensable pour l'ensemble de la profession de rester mobilisé
sur le thème de la baisse de la TVA en restauration, après les enthousiasmes et les
espoirs soulevés à la fin de l'an dernier, notamment lors du congrès de l'Umih à
Strasbourg.
Au-delà des
propos de tribune et des emballements d'un jour, il y va de l'avenir de milliers
d'entreprises confrontées en même temps aux exigences de la modernisation sociale, à la
faiblesse de la demande, à la perte de rentabilité et à la nécessité d'une
perpétuelle modernisation. Tout cela fait beaucoup pour ne pas solliciter l'attention
d'un ministre.
Afin de se rappeler au bon souvenir des pouvoirs publics en cas de défaillance de la
mémoire.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2912 Hebdo 17 février 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE