du 03 mars 2005 |
COURRIER DES LECTEURS |
La Journée de solidarité peut être prise sur un jour de repos hebdomadaire
Dans notre entreprise, en application de la loi sur la Journée de solidarité pour les personnes âgées, il a été décidé de supprimer un jour de congé hebdomadaire (semaine du 2 au 8 mai). Je pensais que cela devait être un jour férié. En revanche, notre direction vient de fixer les 3 jours fériés (en plus du 1er mai). N'est-ce pas un de ces jours qui devrait être concerné ? (U. U. par courriel)
La
loi laisse toute liberté à l'employeur pour fixer ce jour, qui peut effectivement
être pris un jour de repos hebdomadaire, car il
s'agit d'un jour de repos conventionnel.
La loi du 30 juin 2004, qui a posé le principe d'une Journée de solidarité pour les
personnes âgées et les personnes handicapées, prend la forme d'une journée de travail
non rémunérée pour les salariés.
La loi prévoit que cette journée peut être fixée par un accord soit de branche, soit
d'entreprise mais, à défaut, elle est prévue le lundi de Pentecôte. Dans la profession
des CHR, le dernier accord sur le temps de travail conclu le 13 juillet 2004 ne contient
pas de disposition concernant ce jour. En conséquence, il appartient aux employeurs d'en
fixer la date.
L'employeur peut choisir de faire travailler ses salariés le lundi de Pentecôte, mais il
peut aussi fixer un autre jour et choisir que cette Journée de la solidarité sera au
choix :
un jour férié qui n'était pas travaillé (mais cela ne peut pas être le 1er
mai) ;
un jour de réduction du temps de travail dans les entreprises qui appliquent un
dispositif de réduction du temps de
travail sous forme de journées de repos ;
ou toute autre modalité qui permet le travail d'un
jour précédemment non travaillé en application de dispositions conventionnelles comme,
par exemple, des congés payés conventionnels.
En
conséquence, cette journée ne peut être prise ni le 1er mai ni sur les
congés payés prévus par la loi. Mais, en dehors de ces deux cas, l'employeur peut
prendre cette journée sur tous les jours de repos conventionnels (par exemple l'un des 6
jours ouvrables accordés par l'avenant du 13 juillet 2004) ou sur un autre jour férié.
Voire, ce jour peut être pris sur un des deux jours du repos hebdomadaire, car la loi
n'en prévoit qu'un par semaine, le 2e étant accordé par les conventions
collectives.
Une circulaire DRT n° 2004/10 concernant les dispositions sur la Journée de solidarité
est d'ailleurs venue rappeler ce principe en précisant dans le mode de fixation du jour "tout
autre jour précédemment non travaillé tel par exemple un samedi
". zzz60o
Le droit à congés payés s'exerce en nature
Mon cuisinier ne souhaite pas prendre ses congés, et il voudrait à la place que je les lui paye. Mais mon comptable me dit que je n'ai pas le droit. Pouvez-vous me confirmer cette information ? (R. M. de Nantes)
Les
salariés doivent prendre leurs congés. Le droit à congé doit s'exercer en nature
et ne peut être remplacé par le paiement d'une indemnité.
En effet, les congés sont un droit, et doivent permettre aux salariés de se reposer de
leur travail, ce qui impose qu'ils doivent cesser de travailler. Cette règle posée par
le Code du travail est d'ordre public, ce qui veut dire que l'employeur et le salarié ne
peuvent décider le contraire, même d'un commun accord. La jurisprudence est même venue
préciser que, "dans la mesure où l'indemnité de congés payés a pour but
d'assurer au salarié des ressources équivalentes au salaire perdu pendant la durée des
congés, elle ne peut se cumuler avec son salaire" (Cass. soc. 4.4.1990 n°
1275). Il est vrai qu'il existe des exceptions à ce principe.
Dans certains cas, il est permis de verser une indemnité compensatrice de congé
destinée à remplacer le congé effectif. Il s'agit notamment des hypothèses suivantes :
Lorsque le contrat est rompu (licenciement ou
démission) avant que le salarié ait pu faire valoir son droit à congé ;
Pour certaines catégories particulières de salariés, comme les intérimaires,
les salariés en CDD ou les saisonniers.
Votre salarié n'étant pas dans ce cas, il est donc obligé de prendre effectivement ses
congés.
En ne respectant pas ces dispositions, vous risquez une amende contraventionnelle
de 5e classe (1 500 E). Cependant, sachez que les 6 jours de congés
conventionnels prévus par l'avenant du 13 juillet 2004 à la convention collective
peuvent être soit donnés, soit payés. Mais uniquement ces jours conventionnels, et pas
les jours de congés payés légaux. zzz60o
Où trouver le formulaire de demande de classement des hôtels ?
Je voudrais obtenir le classement de mon hôtel dans la catégorie 3 étoiles. J'avais lu un article qui donnait l'adresse d'un site internet grâce auquel il était possible de se procurer le document nécessaire pour formuler cette demande. Pourriez-vous me donner l'adresse de ce site internet ? (R. P. de Paris)
Pour
faire une demande de classement de votre hôtel, vous devez vous procurer le
formulaire Cerfa n° 12000*01 de 'demande de classement d'un établissement hôtelier dans
la catégorie hôtel de tourisme'. Vous pouvez effectivement vous procurer ce formulaire
sur le site de l'administration (où vous pouvez retrouver une grande partie des
formulaires administratifs), www.cerfa.gouv.fr, mais vous pouvez aussi le trouver sur le site du
ministère du Tourisme www.tourisme.gouv.fr - sachant que sur ce site vous trouverez aussi des
conseils.
Une fois ce formulaire rempli avec les pièces demandées,
vous devez l'adresser par courrier auprès de la préfecture du lieu d'implantation de
votre établissement, c'est-à-dire, dans votre cas, à la préfecture de Paris.
Un agent du service des fraudes viendra vérifier la
conformité de votre établissement. Puis la décision de classement sera prise par
arrêté du préfet après avis de la Commission départementale de l'action touristique. zzz66c
Comment réviser le loyer d'un bail commercial
Nous souhaiterions avoir connaissance de nos droits concernant la révision triennale de notre bail commercial (bail 3-6-9 avec échéance décembre 2006). Celui-ci aurait dû être révisé en 2004. Or, notre propriétaire venant de s'apercevoir de cet oubli, il nous adresse un courrier dans lequel il nous réclame le règlement des 'arriérés' de l'année 2004 Voici mes 2 questions : notre propriétaire est-il en droit de nous faire un rappel concernant 2004 ? Et quels sont les indices qu'il doit prendre en compte ? (L. M. d'Avallon)
Le
législateur a prévu la possibilité pour le propriétaire de demander la révision
triennale ou légale des baux en fonction de la variation de l'indice trimestriel du coût
de la construction, conformément à l'article L. 145-38 du Code de commerce. Mais lors de
la codification du décret de 1953 sur les baux commerciaux dans le Code de commerce,
certaines dispositions doivent encore faire l'objet de précisions par décret. Dans
l'attente de ces textes, et en conformité avec les principes dégagés par la
jurisprudence, il faut donc se référer au régime
prévu par le décret de 1953 qui devrait être repris dans les décrets.
En ce qui concerne la forme que doit respecter le propriétaire pour faire sa demande de
révision, l'article 26 du décret précisait que "la demande en révision peut
être formulée par exploit d'huissier ou par lettre recommandée avec avis de
réception". Le propriétaire doit donc respecter ce formalisme.
Il doit en outre faire sa demande dans un délai de 3 ans au moins après la date
d'entrée en jouissance du locataire ou après le point de départ de la dernière
révision. Votre propriétaire a donc fait sa demande de révision hors délai. Dans ce
cas, l'article 26 prévoyait que "le nouveau prix est dû à dater du jour de la
demande, à moins que les parties ne se soient mises d'accord avant ou pendant l'instance
sur une date plus ancienne ou plus récente". Ce qui implique concrètement que
la révision peut être demandée à n'importe quel moment au-delà du délai de 3 ans, mais elle ne prendra effet qu'à
compter du jour de la demande faite par le propriétaire -qui ne peut pas, par
conséquent, vous demander des arriérés pour l'année dernière.
En outre, l'article 26 prévoyait que la demande doit préciser à peine de
nullité le montant du loyer demandé. Quant à l'augmentation du loyer demandé, le
propriétaire doit prendre en compte l'indice du trimestre au cours duquel a pris effet le
loyer précédent et l'indice au cours duquel la demande de révision a été faite.
En résumé, votre propriétaire doit faire la
demande de révision au moins par lettre recommandée et préciser le montant du loyer
demandé. Ce dernier ne pourra être révisé qu'à partir de la demande et il ne peut
donc y avoir de rétroactivité. Les indices à prendre en compte sont ceux de la
dernière fixation, révision, renouvellement du loyer et indice applicable au jour de la
demande. zzz62
Rubrique animée par Pascale Carbillet.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2914 Hebdo 03 Mars 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE