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du 10 mars 2005
L'ÉVÉNEMENT

SURPRISE ET DÉCEPTION

LES CHAÎNES HÔTELIÈRES ÉCONOMIQUES RAYÉES DU GUIDE MICHELIN

Le cru 2005 du Michelin France est sans grande surprise côté restauration. Par contre, il restera gravé dans la mémoire des hôteliers notamment 2 étoiles, arborant des enseignes commerciales. Leur nom n'y figure quasiment plus.

Promis, on ne l'a pas fait exprès ! Et loin de nous l'idée de polémiquer. Il n'empêche : après avoir feuilleté la dernière édition du Michelin, il semble que des décisions inattendues ont bel et bien été prises, cette année, avenue de Breteuil. Comme celle en particulier de la disparition quasi-totale des chaînes d'hôtels commerciales 2 étoiles. La preuve. Sur 127 Ibis figurant dans le guide 2004, seuls 12 sont parvenus à se maintenir dans la sélection 2005.
Campanile n'échappe pas au phénomène. Apparemment, aucune de ses unités (sauf erreur de notre part, il y a 9 000 adresses à vérifier) n'a été retenue par la 'bible rouge' alors qu'un grand nombre d'hôtels était recensé l'an passé dont Auxerre, Blois Vineuil, Chalons-en-Champagne, Nevers… De son côté, Kyriad se trouve également fort 'dépourvue' avec la perte d'établissements sur Nantes, Lyon, Marseille, Montbéliard, Moulins, Montargis, Melun, Nice… S'agissant de Comfort Inn, marque certes moins représentée que les trois précédentes, elle observe aussi des 'départs' : gare du Nord, Rosny-sous-Bois, Grenoble…
Évidemment, la chose a de quoi étonner. Un étonnement qui se transforme en stupéfaction pour beaucoup d'intéressés. "C'est incroyable ! À Rodez, le guide a carrément viré les 3 hôtels de chaîne : Kyriad, Ibis et Campanile. Cela signifie-t-il que ces maisons ont plus démérité que les autres", se demande un hôtelier du
cru, souhaitant conserver l'anonymat. "J'ose croire que c'est une erreur d'appréciation", commente Patrick
Jacquier, président des hôteliers de chaîne de l'Umih Côte-d'Or, propriétaire et franchisé entre autres de deux Ibis à Dijon.
 

Priver le lecteur d'un bon rapport qualité/prix
"Voilà plus de 20 ans que mon hôtel apparaissait dans le Michelin. Cette année, plus rien ! Pourquoi ? Pourquoi 12 Ibis en 2005 et 127 en 2004 ? C'est à croire que les dirigeants du guide ne veulent plus d'hôtels économiques de chaîne. Si oui, qu'ils le disent franchement", lance Éric Faivre, patron de l'Ibis Montbéliard. L'incompréhension frappe tout autant les états-majors des différents groupes hôteliers. "Nous sommes surpris ! Plutôt que de nous interroger nous-mêmes sur les raisons de ces disparitions, nous avons posé la question aux responsables du guide et attendons avec impatience leur réponse", indique Guy Dano, directeur général délégué, marketing, ventes et distribution pour Louvre Hotels. "Sur plus de 700 hôtels dans le monde, nous comptons des maillons faibles. Que Michelin fasse une sélection, bravo ! Mais pourquoi autant d'Ibis supprimés dans le cru 2005 ?", s'interroge André Carvois, responsable marketing pour l'ensemble de la chaîne Ibis. "Nous n'avons pas l'esprit à polémiquer. Mais, tout de même ! Ibis est la première enseigne 2 étoiles certifiée ISO 9001. La certification environnementale ISO 14001 est en cours de déploiement. Nous sommes les seuls à proposer au client un contrat satisfait ou invité. Vraiment, c'est priver le lecteur d'un bon rapport qualité/prix," surenchérit-il.
C'est aussi lui enlever l'occasion de visiter des petits coins de France sympathiques.

La suppression d'hôtels entraîne la disparition de bourgades
Égletons, charmante bourgade de Corrèze ne fait plus ainsi partie des destinations sélectionnées par Michelin parce que l'hôtel de la commune (Ibis) n'a pas retenu son attention. Idem pour Landivisiau dans le Finistère (Kyriad). Plus chanceuse, Senlis demeure dans la nouvelle édition. Aucun hôtel n'y est toutefois recommandé. "Ces décisions vont porter préjudice économiquement parlant aux villes et aux hôteliers concernés. Il ne faut pas oublier que nous accueillons une clientèle de loisirs qui se déplace en général avec le Michelin", souligne Jean Dalaudière, président de l'Association des franchisés Ibis (AFI). Et d'ajouter : "Même si nous ne remettons pas en cause la sélection du guide, le couperet est tombé ! Et ça fait mal. Nous devons au plus vite retrouver notre visibilité dans le Michelin, via son site internet par exemple. Sur la Toile, l'espace n'est pas limité comme sur le papier."
Claire Cosson zzz36v zzz36i zzz82

Jean-Luc Naret : "Les chaînes hôtelières disposent chacune de leur propre guide."

Le directeur du guide Michelin n'est pas homme à se défiler. Loin s'en faut ! Contacté par nos soins et questionné sur les raisons de la disparition de nombreux hôtels de chaîne 2 étoiles dans la dernière édition, il nous a répondu de manière simple et directe. L'homme a tout d'abord rappelé en substance : "La sélection des établissements s'effectue en toute indépendance et dans le seul intérêt du lecteur." Il a ensuite précisé qu'il n'y a "aucune volonté politique de supprimer les Ibis et autres Campanile, mais que le rôle du guide consiste à procurer au lecteur les nouvelles et meilleures adresses."
Par ailleurs, Jean-Luc Naret a souligné que "les chaînes hôtelières concernées disposent chacune de leur propre guide répertoriant leurs établissements. Ce qui signifie que le lecteur n'a pas besoin de Michelin pour trouver les hôtels en question." Enfin, cet ancien élève de l'école hôtelière de Paris a évoqué un souci majeur auquel lui et ses inspecteurs sont confrontés : "Gagner de la place dans le guide."

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L'Hôtellerie Restauration n° 2915 Hebdo 10 mars 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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