du 17 mars 2005 |
ÉDITO |
Danger
Les périodes électorales (et Dieu sait si nous votons
souvent
) sont propices aux prises de position les plus affligeantes, aux
promesses les plus inconsidérées et aux lâchetés les moins reluisantes.
Ainsi, alors que nos vaillants syndicats de fonctionnaires organisent, le jour de visite
du Comité de sélection des Jeux olympiques de 2012, une grandiose manifestation
fourre-tout comme ils en ont le secret, le gouvernement annonce dans la foulée des
négociations sur les salaires des agents de l'État ! Incontestablement, le contribuable
va encore une fois apporter sa collaboration inépuisable à l'accalmie des revendications
sans fin des fonctionnaires.
Après tout, il s'agit des deniers publics, et l'on sait bien que la vache sacrée de la
bureaucratie ne doit subir aucune contrariété, surtout à la veille d'un référendum
dont le résultat est loin d'être acquis.
Mais là où
les bornes sont franchement dépassées, c'est lorsque les responsables politiques de
tout bord se mêlent de la gestion des entreprises privées, y compris des plus petites
dont les comptes ne sont pas particulièrement florissants. Là encore, il est tellement
facile de cultiver les amalgames les moins recevables : il suffit que quelques-unes de nos
grandes entreprises réalisent l'an dernier des profits substantiels, et au lieu de les
féliciter, elles sont quasiment montrées du doigt comme des exploiteurs du prolétariat,
des fauteurs de vie chère et autres considérations d'un âge que l'on croyait révolu !
Alors, messieurs les Ministres, chefs de parti, syndicalistes et autres budgétivores
patentés, laissez un peu d'air à ces milliers d'entreprises qui continuent d'innover,
d'investir, d'exporter et d'alimenter les finances publiques.
Pour en revenir à la profession des CHR, il est particulièrement malvenu de la part des pouvoirs publics d'inciter à de nouvelles hausses salariales après les efforts conséquents consentis l'an dernier - sous l'amicale fermeté de Bercy, il est vrai. La réduction du temps de travail et les hausses de rémunération doivent maintenant être absorbées avant d'envisager toute autre charge qui mettrait en péril un fragile équilibre. Les représentants de la profession ne peuvent accepter de nouvelles pressions qui mettraient en péril des établissements confrontés à une conjoncture incertaine.
La liberté
d'entreprendre ne doit pas être confisquée par un interventionnisme permanent,
particulièrement pesant dans la vie quotidienne. Un message en ce sens s'impose auprès
des dirigeants de la nation après les déclarations les plus autorisées voulant
intervenir dans la gestion des entreprises, ce
qui risque de produire des effets contraires à l'objectif.
L. H. zzz80
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2916 Hebdo 17 mars 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE