du 28 avril 2005 |
VIE PROFESSIONNELLE |
TVA : SUR LE TERRAIN, LES PROFESSIONNELS DE LA CPIH SE SENTENT LÂCHÉS PAR LE GOUVERNEMENT
UNE LETTRE À JACQUES CHIRAC ET UNE PÉTITION POUR ÉVITER UN VOTE SANCTION
Paris (XVIIe) Une lettre au président de la République associée à une pétition : la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie réclame elle aussi une réponse écrite sur l'avenir de la TVA au 1er janvier 2006. Jean-François Girault et Claude Izard craignent un vote sanction le 29 mai.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
C'est lors du congrès de Chaumont que Jean-François Girault et Claude Izard ont entériné le principe de cette lettre, accompagnée d'une pétition nationale. |
Jean-François Girault,
président de la CPIH : "On a une réelle poussée des professionnels qui
veulent voter non à la Constitution européenne. Je viens de le constater une nouvelle
fois lors de l'assemblée générale de la Charente qui s'est déroulée le week-end du 24
avril. Sur le terrain, les gens ont la sensation que le gouvernement les a laissé tomber.
Ils ne croient plus dans la baisse de la TVA. Ils sont désabusés, ils ne croient plus en
l'avenir. Et ce ne sont pas seulement les restaurateurs, ce sont tous les professionnels
qui se sentent oubliés dans l'affaire.
Comme vous le savez, nous avons pris la décision,
lors du congrès de Chaumont, d'adresser une lettre au président de la République pour
lui demander de prendre une position officielle quant à l'issue du dossier le 1er
janvier prochain. En parallèle, nous avons lancé une pétition auprès de l'ensemble de
nos adhérents : plus de 20 000 pétitions ont été envoyées et nous demandons aux
professionnels de la retourner signée à l'Élysée. Nous diffusons aussi cette pétition
de manière plus large dans les cash. Avec cet envoi, les professionnels vont marquer leur
opposition ou leur volonté de pression auprès du gouvernement. Ils approuvent cette
initiative mais estiment qu'elle n'est pas suffisante. Le risque est qu'ils en fassent une
affaire de personne
Le vote sanction n'est malheureusement pas impossible et ce
serait, je crois, la pire des choses. Notre but est d'aller vers le progrès et de nous
donner les moyens d'obtenir, à terme, une TVA plus juste, ce qui est la première
préoccupation du secteur. Il faut comprendre que la TVA n'est pas une fin en soi mais
que, si nous ne l'obtenons pas, le parc des établissements va diminuer : 15 à 20 % des entreprises vont fermer, et c'est
la disparition assurée des toutes petites entreprises."
Claude Izard, vice-président de la CPIH et
président de la branche restaurateurs : "Nous voulons agir parce que c'est
une promesse qu'on nous a faite. Effectivement, le vote sanction est dans l'esprit des
gens. Or, l'Europe n'est pas le problème, puisqu'il n'y a pas dans ce dossier de
concurrence avec les autres pays membres. Nous insistons dans cette lettre sur
l'harmonisation du taux entre l'achat et la vente, la distorsion a toujours été notre
cheval de bataille. La restauration traditionnelle a besoin de main-d'oeuvre pour continuer d'exister, et nous devons
aussi proposer des tarifs adaptés à la clientèle : si la clientèle ne peut pas suivre
parce que nos charges sont trop élevées et que nous ne pouvons pas exercer notre
métier, nous allons droit dans le mur ! En outre, je constate que les aides transitoires
qui ont été accordées ont surtout profité aux grands groupes, qui ont beaucoup de
salariés. Et ces aides, de toute évidence, sauf disposition contraire, vont prendre fin
au 31 décembre 2005." zzz74v
Lettre adressée à
Jacques Chirac le 13 avril 2005, cosignée par Jean-François Girault et Claude Izard : "Lors
de notre congrès annuel qui s'est déroulé à Chaumont (Haute-Marne), les 78 présidents
départementaux de notre organisation ont souhaité réaffirmer leur attente quant à
l'harmonisation du taux de TVA à 5,5 % à l'achat et 5,5 % à la vente au plus tard le 1er
janvier 2006. Cette mesure est aujourd'hui attendue avec beaucoup d'impatience par une
profession en proie à de graves difficultés, notamment les petites entreprises du monde
rural qui constituent le tissu économique si nécessaire à l'activité touristique. La
mesure transitoire de baisse de charges est certes positive, mais notre profession étant
à 90 % composée d'entreprises de moins de 5 salariés, le bénéfice de cet aménagement ne compense pas du tout le changement de taux de TVA. C'est pour toutes ces raisons que nous vous renouvelons notre attachement à votre engagement électoral. Nous souhaitons une réponse favorable de votre part, qui réaffirme votre volonté d'aboutir à cette disposition pour que nous puissions la diffuser à nos 25 000 adhérents avant le 15 mai prochain." Texte de la pétition : "Je fais partie d'une profession qui attend avec un grand espoir la concrétisation de votre promesse électorale sur le taux de TVA à 5,5 % pour la restauration consommée sur place au plus tard pour le 1er janvier 2006. Cette mesure est aujourd'hui vitale pour nous. Votre réponse positive, avant le 15 mai, confirmera votre volonté d'aboutir." |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2922 Hebdo 28 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE