du 28 avril 2005 |
ÉDITO |
Vive l'Europe
Rassurez-vous, il n'est pas question ici d'intervenir dans un
débat électoral déjà largement pourvu en prises de position diverses et d'inégal
intérêt,
tout appel au suffrage universel se traduisant généralement par une déferlante de
n'importe quoi. Passons.
L'Europe, la vraie, présente d'autres intérêts que la profession devrait suivre avec grande attention : ainsi, la semaine dernière - à Bruxelles, bien sûr -, Euro-Toques proposait aux parlementaires européens un superbe buffet dit 'du Patrimoine culinaire en danger', afin de sensibiliser les élus communautaires aux risques encourus par nos meilleures traditions face à une uniformisation mal maîtrisée.
Et les dirigeants d'Euro-Toques ont su habilement jouer la carte de la solidarité européenne en associant les chefs de 13 pays à cette opération promotionnelle qui connut un franc succès auprès des parlementaires souvent condamnés à de tristes nourritures dites de nécessité. Le président de la commission Agriculture et Environnement du Parlement en a profité pour inciter les restaurateurs des 25, bientôt 27, pays membres de l'Union à se joindre aux actions menées pour la protection des produits originaux du Vieux Continent.
En effet, la
situation exige aujourd'hui des actions concertées et vigoureuses pour maintenir et
développer la culture de produits authentiques profondément enracinés dans les
traditions des régions et dans les modes culinaires. Pour éviter une banalisation qui
risquerait de voir disparaître les qualités intrinsèques de nos richesses agricoles,
les restaurateurs ont un rôle éminent à jouer, c'est l'objectif premier d'Euro-Toques.
Et c'est à chaque professionnel de prendre conscience de son intérêt bien compris, face
à une exigence de plus en plus forte des consommateurs : le client du restaurant est de
plus en plus souvent curieux de découvertes qui le changeront de son ordinaire, lui
apporteront des satisfactions différentes de son quotidien un peu répétitif. Tout en
respectant à la fois la nécessaire transparence sur l'origine des produits et
l'authenticité de ses origines : attention aux excès parfois relevés d'appellations
fantaisistes. Le veau fermier du Rouergue n'est pas censé provenir d'un élevage
biélorusse, ni la tomate de Provence cueillie dans une serre andalouse. En revanche, la
promotion des produits et la protection de leur origine peut très bien transcender nos
frontières, y compris culinaires : un très bon Stilton vaudra toujours mieux qu'un
mauvais camembert usinier, et un excellent Pata negra remplacera avantageusement un jambon
issu d'un porc de batterie. Vive l'Europe
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2922 Hebdo 28 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE