APRÈS LILLE
2004La culture à fond
Lanimation culturelle jointe à la rénovation urbaine et à une bonne
accessibilité internationale est la meilleure alliée de lhôtellerie et de la
restauration à Lille. Du moins en centre-ville.
Les lampions sont éteints, Lille métropole a tourné la page de Lille 2004,
capitale européenne de la culture. Pour une bonne part des professionnels, leffet a
été supérieur à lattente. Selon les organisateurs, les CHR sont les grands
bénéficiaires de Lille 2004. Lemploi du secteur commerce hôtel-restauration
et culture a progressé de 7 % à Lille intra-muros, contre + 1,5 % pour la
région Nord-Pas-de-calais, et +1,1 % pour la France entière. Les nuitées en
hôtellerie de Lille intra-muros ont augmenté de 21 %. Le TAO moyen à Lille a crû
de 63 % à 70,3 % avec une pointe à 79,3 % au second trimestre, porté par
lexposition Rubens. Les restaurants de Lille intra-muros, ont progressé de 7 à
13 % en chiffre daffaires, selon une étude de lIfresi (Institut
fédératif de recherche sur les économies et sociétés industrielles) menée avec le
concours notamment de lassociation de restaurateurs Les tables gourmandes de Lille.
"Du 6 décembre 2003 à fin décembre 2004, nous avons eu près de
8 millions de visiteurs à Lille. Beaucoup ont visité nos établissements, avec une
prime évidente pour les restaurants situés en centre-ville", constate Jean-Luc
Germond, président des Tables Gourmandes. Lexposition Rubens (une centaine de
jours) a provoqué une hausse de chiffre daffaires de 30 % du début à la fin
dans la restauration à proximité. Le chiffre daffaires de la belle restauration
métropolitaine, périphérie comprise, sest au total maintenu sans plus "alors
quil reculait de 15 % en France", observe Jean-Luc Germond. Les
Tables Gourmandes, en partie par manque de confiance, en partie par difficulté à
embaucher, nont pas créé demploi en 2004. Marc Lelieur, patron de
restaurants à gros débit et de brasseries à la parisienne, par ailleurs président de
Lille Events, association qui réunit huit métiers liés à lindustrie de
lévénement, parle dune année "absolument extraordinaire",
qui "confirme ce que nous constatons depuis 5 ou 6 ans : Lille est bien
devenue une destination touristique. On ne cessera plus désormais de parler de Lille
comme dune ville agréable et intéressante". "Mes propres affaires ont
gagné 20 % dactivité avec Lille 2004", calcule-t-il. Hubert
Vanquaethem, directeur du Novotel Lille centre, et président du club hôtelier fait ses
comptes : + 4,5 % de taux doccupation au club, tous segments de
confort confondus, centre et périphérie. Le taux doccupation moyen des hôtels du
club en centre-ville sest hissé à 73,7 %. Le TO des 4 étoiles, partant
il est vrai de très bas pour cause douvertures très récentes a progressé de
43 %. Tout autant quen restauration, Rubens a été une locomotive. Au-delà de
ces résultats immédiats, "nous voulions surtout faire connaître Lille",
commente Hubert Vanquaethem, "nous voulions que ces nouveaux clients deviennent
nos ambassadeurs. Nous naurons pas les mêmes résultats en 2005. Mais il faut
capitaliser sur cette connotation culturelle de la ville".
Le début 2005 est quelque peu languissant. "Nous reviendrons sans doute à
latmosphère de 2003", pronostique Jean-Luc Germond. Mais les acteurs ont
appris à travailler ensemble, et dautres échéances intéressantes
sannoncent : la prolongation du TGV Thalys vers Cologne et Amsterdam, quelques
gros congrès, en dépit dune concurrence européenne féroce, et louverture
probable dun casino en 2006. Sous langle culturel, la création à
loccasion de Lille 2004 des Maisons Folies lieux de mémoire souvent industrielle
reconvertis en centre dexpositions et événements devrait soutenir leffort.
En attendant la prochaine grande exposition au musée des Beaux-Arts.
Alain Simoneau zzz70923j32 |