Avec Paris-Nice en
3h30 Le TGV Côte
d'Azur, un enjeu majeur pour l'hôtellerie
Côte d'Azur La région traverse actuellement une
période essentielle pour son avenir. L'enjeu apparaît véritablement historique.
Il y a plus d'un siècle, l'arrivée du
chemin de fer à Nice avait marqué le début de l'expansion du tourisme sur la Côte
d'Azur. Depuis 50 ans, l'Aéroport International Nice-Côte d'Azur a été le principal
outil économique des Alpes-Maritimes. Désormais, le développement de la Côte d'Azur
n'est possible que par un TGV reliant Nice à Paris en 3 h 30. L'union sacrée s'est faite
autour de ce projet. Point de départ : la création, il y a 3 ans, d'une association TGV
Provence-Côte d'Azur avec, comme membres fondateurs, les élus, institutionnels,
socioprofessionnels, et notamment la CCI et le Syndicat des hôteliers de Nice-Côte
d'Azur.
Le travail de lobbying réalisé par cette association a déjà porté ses fruits puisque
la LGV Côte d'Azur a été retenue au titre des grands projets d'aménagement français,
et le débat public préalable à toute décision de réactualisation est ouvert depuis le
21 février et sera clos le 21 juin prochain.
Mais le plus dur reste à faire.
En effet, le TGV Côte d'Azur est l'un des 8 projets de TGV sur les rails en France. Il
est évident que l'État ne pourra pas financer la totalité des projets. Le TGV Côte
d'Azur est en concurrence avec Lyon-Turin, Dijon-Mulhouse, Tours-Bordeaux-Espagne,
Bretagne-Pays de la Loire, ou encore l'interconnexion Est-Allemagne.
Dans ce contexte, la mobilisation des Azuréens, la force de leur volonté, une unité
exemplaire, seront déterminantes. Pour toutes ces raisons, la CCI de Nice-Côte d'Azur a
décidé de lancer une pétition s'appuyant sur 5 priorités afin de relier la Côte
d'Azur au réseau à grande vitesse européen : "Temps de trajet Nice/Paris
en 3 h 30, connexion directe avion/TGV, mise en service en 2015, respect de
l'environnement, de la qualité des sites et du cadre de vie de la Côte d'Azur".
Dans le cadre de cette pétition, les hôteliers comptent faire entendre leur voix.
Christian Roussel zzz70
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Hôteliers 'Très Grands Vainqueurs'
Michel Tschann, président du Syndicat des
hôteliers de Nice-Côte d'Azur et membre élu de la CCI, a décidé d'être très
présent dans le débat public.
"L'intégration de la Côte d'Azur dans le réseau européen à grande vitesse est
un enjeu majeur pour l'hôtellerie azuréenne. Le développement de l'aéroport
international Nice-Côte d'Azur et notamment celui des low costs ne suffit plus. Les
Alpes-Maritimes souffrent d'un isolement par rapport à Paris et les professionnels du
tourisme perdent régulièrement des parts de marché. Les hôteliers azuréens sont en
concurrence avec des pays où la main-d'uvre est 10 fois moins chère qu'en France,
et dans ces conditions, seules les liaisons rapides et sûres permettront à l'avenir de
lutter contre cette concurrence et de continuer à faire vivre les Alpes-Maritimes en
termes d'emplois, d'impôts, d'animation et de qualité de vie."
Mais mobilisation, volonté et unité ne suffiront pas. En effet, il faut éviter que ne
se reproduisent les dissensions entre les Alpes-Maritimes, Var et Bouches-du-Rhône, qui
avaient fait échouer un premier projet en 1992 et arrêter le TGV à Marseille. Pour
Dominique Estève, le nouveau président de la CCI Nice-Côte d'Azur, l'avenir des
Alpes-Maritimes se joue bien aujourd'hui dans le dossier du TGV Côte d'Azur : "Il
faut saisir cette ultime chance, elle ne se représentera plus jamais." Il reste
tout de même un point-clé dans l'analyse : celui des coûts et du financement, soit 5 à
7,5 milliards d'euros selon les tracés envisagés. Réseau Ferré de France ne prenant à
sa charge que 10 à 15 % de ce coût, l'économie azuréenne devra assurer la majeure
partie de cet investissement qui pourtant s'avérera rentable avec un objectif de 3
millions de passagers supplémentaires par an. Le prix à payer pour que la Côte d'Azur
reste sur les rails du développement économique.
C. R. zzz70 zzz36v |