du 19 mai 2005 |
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Êtes-vous pour l'interdiction totale du tabac dans les CHR ?
Auvergne
Jean-Henri Cluzel
Hôtel-restaurant Cluzel, Maurs (15)
Nous avons complètement interdit de fumer dans la grande
salle du restaurant. En général, les fumeurs acceptent de se restreindre le temps du
repas, à quelques râleurs près. Mais de là à interdire totalement de fumer dans tous
les bars, brasseries et autres, je n'y crois pas. zzz32
P. B.
Jean Lavergne
Le Saint-Pierre, Aurillac (15)
Je regrette qu'il n'y ait pas plus de respect mutuel entre fumeurs et non-fumeurs. Une
évolution existe malgré tout en faveur des non-fumeurs ; il devient de moins en moins
concevable, voire acceptable, de fumer pendant les repas. Mais il ne faut pas non plus
'ghettoiser' les fumeurs. En revanche, je vois mal comment faire pour interdire
complètement la cigarette, surtout pour les
bars ou les discothèques.
P. B.
Bretagne
Jacques David
Café Leffe, Rennes (35)
C'est une question très compliquée et l'on est déjà
assez 'embarrassé' comme ça à gérer les fumeurs et non-fumeurs !
La cohabitation n'est déjà pas si évidente et si l'on applique l'interdiction de fumer
dans tous les lieux publics, on va se retrouver au milieu à arbitrer. Ce n'est pas notre
rôle. Et de toute façon je pense que cela va être très difficile à faire appliquer.
O. M.
Alexandre Delaury
Le Nozdei, Rennes (35)
Chez nous environ 80 % de la clientèle fume, dont beaucoup d'amis. On se
voit mal faire la police et interdire aux gens de fumer ! C'est d'autant plus ingérable
lorsque le patron fume, comme c'est le cas pour moi. Plutôt que d'en arriver à cette
extrémité, autant accroître les contrôles sur l'évacuation des fumées, inciter les
professionnels à s'équiper de bonnes VMC. Avec une telle mesure, les bars perdront
encore plus de clients qui resteront chez eux, notamment pour l'apéritif, et sortiront le
plus tard possible.
O. M.
Centre
Thierry
Finet
Piet à Terre,
Châteaumeillant (18)
Je suis contre une éventuelle interdiction car je viens d'investir dans un
salon privatif fumeurs avec une double extraction de fumée. Une grande partie de
l'établissement, dont la véranda, est déjà non-fumeurs. Mais interdire ne sert à rien car il n'y a déjà plus de fumeurs à table, une
discipline s'étant installée. Les fumeurs se lèvent et vont fumer dehors ou dans le
salon, surtout pour les cigares. Chacun mène sa vie comme il l'entend.
On doit s'adapter aux exigences des clients. De plus, il faudra bien prendre des taxes
ailleurs.
J.-J. T.
Alain Chaplin
Auberge du Moulin Fleuri, Veigné (37)
Je serais tout à fait d'accord avec une interdiction totale
car on est sans cesse dérangé par les conflits fumeurs - non-fumeurs. Je reçois
beaucoup d'étrangers et surtout des Américains. Dans leur pays, on ne fume pas au
restaurant et ils ne supportent pas qu'on le fasse ici. Même si j'ai 2 salles, une en bas
avec cheminée pour non-fumeurs, une en haut pour fumeurs, il n'y a aucun cendrier, il
faut les demander. Certains fumeurs sont des irréductibles : ils sont l'objet de remarques de voisins, se sentent mis au pilori et sortent.
Les fumeurs sont très minoritaires, mais on n'est pas là pour faire la police.
L'interdiction supprimera les conflits.
J.-J. T.
Île-de-France
Vassanthy Casimir
L'Ourcine, Paris
Ce n'est pas une décision nécessaire, mais si l'interdiction est globale
et concerne tous les lieux publics, c'est bien. Je pense que les clients fumeurs ne vont
pas être contents au début. Il y aura peut-être une petite baisse de fréquentation au
début, mais ensuite, ils reviendront. Les gens ne vont pas rester terrés chez eux. Pour
tous, sans tabac, ils apprécieront mieux ce qu'ils mangent.
N. L.
Pierre Sueur
Bar Romain, Paris
Il y a 2 mois déjà que c'est appliqué en Italie, un pays latin comme
nous. En France, cela risque d'être difficile à faire respecter. Surtout pour moi qui
ai, à côté du restaurant, une activité bar jusqu'à 2 heures. J'ai une clientèle
composée majoritairement de fumeurs et de bons vivants. Une interdiction de fumer risque
de me porter préjudice. Je ne sais pas comment on va faire. C'est une question qui sera
sans doute évoquée une fois passé le référendum sur l'Europe.
N. L.
Poitou-Charentes - Limousin
René
Maury
Auberge du Cheval Blanc, Saint-Yrieix-la-Perche (87)
On peut envisager l'interdiction totale de fumer
intra-muros, cela ne me gêne pas. Les fumeurs iront sur la terrasse ou dehors entre les
plats. Mais il faut une loi structurée qui nous permette d'afficher cette interdiction et
de rester ferme. J'ai déjà un espace fumeurs de 3 tables (12 convives) dans ma grande
salle de 50 couverts équipée d'un filtreur d'air. Mais les clients sont de plus en plus nombreux à réclamer, dès leur
réservation, des places non-fumeurs, malgré qu'une majorité de gens qui fument
habituellement. Je suis prêt à faire la police à ce sujet, je n'ai pas peur de perdre des clients pour autant, à condition que je puisse me
retrancher derrière une loi et ses conséquences - comme des amendes pour moi - pour
appliquer cette interdiction.
J.-P. G.
Serge Ferron
L'Essille, Bassac (16)
Il faut que les choses soient claires : ou c'est
interdit ou c'est autorisé. Si c'est strictement interdit, il sera facile d'appliquer la
loi en nous retranchant derrière elle, car pour l'instant, nous avons des soirées durant
lesquelles tout le monde est perturbé, du personnel aux clients. Nous avons une
séparation non-fumeurs, mais comment faire lorsque sur 4 convives, l'un d'eux allume une
cigarette à la fin de son repas ? Le faire sortir ? Au risque qu'il ne revienne pas ou
qu'il se brouille avec ses amis ? Et les repas d'affaires ? Lorsque le client qui a signé
un contrat allume un cigare pour boire son cognac, même dans l'espace non-fumeurs, que
dois-je faire ? L'avantage d'une législation interdisant totalement de fumer comme dans
les avions nous permettra d'être stricts et de ne plus vivre le casse-tête que nous
vivons actuellement, avec des salles séparées difficiles à gérer, et des obligations
qui ne sont, de toute manière, que très peu respectées.
J.-P. G.
Rhône-Alpes
Roland Bernard
Groupe Axotel, Lyon (69)
Ce que je regrette, c'est que le manque de civisme de quelques-uns conduise le législateur à
prendre des mesures excessives. C'est dommage, au moment justement où toutes les
campagnes antitabac commencent à donner des résultats. Dans mes restaurants, nous
dressons nos tables sans cendrier depuis 2 ans, et personne aujourd'hui ne nous en
réclame. Le respect des non-fumeurs progresse. Pas besoin d'interdiction
Mais je reconnais qu'il existe une demande réelle pour le 100 % sans tabac. À Lyon,
quelques établissements s'y sont mis et ont d'ailleurs basé toute leur communication
là-dessus, jusque dans leur nom. Et affichent souvent complet.
M. M.
Stéphane Laurier
Restaurant Nouvelle, Saint-Étienne (42)
En tant que fumeur, je trouve que les efforts pour lutter contre les excès
du tabac sont louables, mais une interdiction complète de fumer dans les lieux publics
serait difficilement applicable. À Nouvelle, la salle de restaurant est entièrement
non-fumeurs mais les clients qui le désirent peuvent finir leur repas dans notre salon
fumoir, équipé d'un extracteur d'air, où nous proposons des cigares. Il n'y a aucune
gêne pour les non-fumeurs, et pourtant, la loi nous obligerait à fermer ce fumoir. Comme
souvent, on passe en France d'un extrême à l'autre : alors qu'il suffit aujourd'hui de
mettre un panneau non-fumeurs symbolique sur une table pour être en règle, demain on
voudrait tout interdire
M. M.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2925 Hebdo 19 mai 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE