du 26 mai 2005 |
LA PAGE DU CHEF |
CONSERVATION ET TRAÇABILITÉ
Stéphane Raimbault engage un ingénieur agroalimentaire
La Napoule (06) C'est une première dans le monde de la gastronomie en France : Stéphane Raimbault, double étoilé Michelin à L'Oasis, a engagé un ingénieur agroalimentaire à temps plein, chargé de suivre les produits, leur mode de conservation et leur traçabilité.
Fabienne Cacciatore, ingénieur agroalimentaire, procède, en compagnie de Stéphane Raimbault, à la vérification des aliments qui arrivent au restaurant. |
"Ma décision est la conséquence de la pression
sur les restaurateurs en matière de législation. Depuis 10 ans, on a l'impression que
l'on ajoute une nouvelle réglementation dans le domaine de la sécurité alimentaire
toutes les 5 minutes, tant et si bien que l'on a un sentiment de culpabilité de ne pas
bien faire notre travail", souligne Stéphane Raimbault.
Fabienne Cacciatore, ingénieur agroalimentaire, en
est à sa première expérience dans le monde de la gastronomie. Elle a 3 tâches
essentielles au quotidien : contrôler la réception des marchandises avec un relevé des
températures, surveiller la chaîne du froid pour une parfaite conservation des aliments
et s'assurer d'une hygiène sans faille dans les cuisines et parties attenantes. "Et,
après chaque service, elle fait le gendarme si nécessaire", affirme Stéphane
Raimbault.
Fabienne Cacciatore, qui exerçait auparavant dans une PME spécialisée dans les produits
biologiques dans la région de Dijon, estime avoir été bien accueillie par les
cuisiniers de L'Oasis. "J'interviens de préférence le matin, quand ils sont plus décontractés. Je leur dis
non seulement ce qu'ils devraient
faire, mais aussi pourquoi. La qualité d'écoute est supérieure à ce que j'imaginais,
les cuisiniers sont très impliqués. Et s'ils sont bons dans leur façon de cuisiner, ils
le sont aussi dans celle de s'occuper de leurs frigos", ajoute-t-elle.
Stéphane Raimbault estime que l'embauche d'un
ingénieur permet à L'Oasis d'être "plus pointue" dans un secteur que
(faute de temps) beaucoup de restaurateurs sont contraints de négliger. "Comme
tous les chefs patrons, j'ai mille choses à faire au quotidien entre le marché, la
cuisine, l'administration et le reste. Fabienne a aussi mille choses à réaliser, mais
uniquement au sein du secteur hygiène et sécurité alimentaire. Il y a en moyenne de 10
à 15 cuisiniers à L'Oasis avec des arrivées et des départs, ce qui fait qu'elle
dispense une formation continue."
Stéphane Raimbault est persuadé que les
restaurateurs seront amenés à l'imiter. "Face à une réglementation européenne
de plus en plus draconienne, ils n'auront pas le choix", dit-il. Mais que les
cuisiniers se rassurent : il y avait 108 candidats pour le poste d'ingénieur à pourvoir
à L'Oasis.
Bernard Degioanni zzz44s
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L'Hôtellerie Restauration n° 2926 Hebdo 26 mai 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE