du 7 juillet 2005 |
L'ÉVÉNEMENT |
NOUVELLE STRATÉGIE DU RÉSEAU DE DISTRIBUTION D'INBEV FRANCE
VEUT EN FAIRE PLUS
Lille (59) Le réseau de distribution d'InBev France s'appelle désormais CaféIn. Un nom volontairement 'décroché' qui marque aussi le début d'une nouvelle stratégie CHR. La filiale française du brasseur veut remettre le consommateur au coeur de l'activité et jouer les 'Monsieur plus'. Entretien avec Frédéric Boucher, directeur général de CaféIn.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
C'est à Sorgues, lors de l'inauguration de son nouvel entrepôt, que la société a dévoilé son nouveau nom, CaféIn. Une inauguration à laquelle ont participé (de gauche à droite) Daniel Boutin, responsable de site CaféIn Provence, Jean-Pierre Franzil, directeur CaféIn Provence, Jean de Azevedo, directeur régional Sud CaféIn et Frédéric Boucher, directeur général CaféIn. |
L'Hôtellerie
Restauration : Lorsqu'on
interroge InBev sur la distribution en France, le brasseur pointe du doigt une situation
monopolistique qui freinerait en partie, selon lui, le marché de la bière. Comment vous
situez-vous dans ce contexte ?
Frédéric Boucher : Nous
sommes adossés au premier brasseur mondial, ce qui est une chance extraordinaire compte
tenu de la diversité et de la qualité des bières qu'il produit. En tant que
distributeur, en France, nous ne détenons toutefois que 10 % du marché, et pour
cause. Nous sommes un 'intervenant décroché'. Avec une volonté très forte d'exister.
CaféIn vient bien sûr en réaction à la situation monopolistique, et nous voulons
préparer l'avenir. Un arrêté ministériel vient d'obliger la remise sur le marché de
certains entrepôts, et on ne peut pas imaginer qu'il n'y ait pas d'autres évolutions au
plan national. Avec CaféIn, on veut dépasser l'agglomération d'entrepôts.
Quels sont
vos atouts ?
CaféIn n'est pas un brasseur, c'est un lien entre tous les
fournisseurs, les cafetiers et les consommateurs. Un lien dynamique, à valeur ajoutée.
Notre réflexion nous conduit aujourd'hui à un constat : il est urgent que la filière
remette le consommateur au centre de ses préoccupations. Tout le monde s'accorde à
parler de l'accueil, des prix de vente
Chez nous, nous avons engagé un plan de
formation de nos 250 commerciaux. Cette force de vente, tendue vers le client, ne doit pas
seulement prendre la commande ou présenter un tarif. Il faut qu'elle ait un discours
constructif sur les ventes additionnelles, qu'elle soit en mesure d'apporter ou de trouver
avec le cafetier des réponses à ses questions orientées vers le consommateur. Ce plan
porte sur 3 ans et concerne nos 55 dépôts logistiques. Nous voulons influer sur cet
univers de la même façon que l'ont fait, par exemple, les opticiens, en s'interrogeant
sur les attentes du consommateur. Quand un consommateur entre dans l'établissement, que
veut-il ? C'est par là qu'il faut commencer. Nous voulons clairement contribuer à
dynamiser la fréquentation des CHR avec des solutions concrètes.
Et
quelles sont-elles, ces solutions ?
En matière de distribution, nous sommes challenger, ça ne
nous dérange pas de bousculer le marché. Nous voulons faire bouger les choses et ouvrir
une nouvelle voie en parlant autrement et en instaurant un nouveau dialogue avec les CHR.
Nous allons par exemple mettre en place un test autour du prix avec 80 clients répartis
un peu partout en France. Ils vont baisser de manière significative leur tarif. À titre
d'exemple, une Stella Artois 25 cl vendue 2,20 E passera à 1,80/1,90 E pendant 6 mois.
Cette opération est très importante, car elle va nous permettre de savoir si c'est
vraiment le prix de vente qui est prohibitif pour le consommateur. InBev a créé un
dynamisme en développant le segment des spécialités avec les bières d'Abbaye (Leffe),
blanche (Hoegaarden) ou encore aromatisées (Kriek) et en lançant le nouveau segment des
malternatives avec Boomerang. Aujourd'hui, cette volonté d'innover est non seulement
renforcée par la création de CaféIn, mais aussi par le lancement d'InBev Académie, un
véhicule de formation itinérant à destination des cafetiers. Depuis le début de cette
opération, 4 500 cafetiers et serveurs ont été formés à l'accueil et à
l'augmentation du chiffre d'affaires. Et par le développement de points de vente de qualité avec les franchises de
bars à thème de Bar & Co.
Vous
revendiquez la volonté d'être le meilleur, à défaut d'être le plus important. C'est
quoi être le meilleur dans ce secteur ?
CaféIn veut être le meilleur distributeur pour le
cafetier. Être le meilleur, c'est lui assurer la meilleure rentabilité, lui apporter les
meilleurs produits, les meilleures marques et le meilleur service. Et peu importe si ce
sont de gros ou de petits établissements. Le principe gagnant/gagnant n'est pas seulement
un concept. On veut dépasser la relation contractuelle avec le professionnel, qui
n'apparaît que comme une relation de contraintes alors que ce doit être une relation de
valeurs.
Pourquoi ce
nom, CaféIn ?
Il fallait un nom qui résume ce que nous sommes et notre
action. Dans CaféIn, il y a 'café'. On s'adresse directement à nos clients. Il y a
'In', par ces temps de langage moderne, c'est ce qui est tendance, par opposition à
'out'. Et 'In' comme Inbev. ça fait référence à cet alcaloïde qui est dans le café
et le thé et qui est un stimulant. On souligne notre côté dérangeant, en créant une
spirale de dynamisme. On est optimiste, contrairement à la morosité ambiante. Et nous
voulons, par des principes simples, dont nous avons vérifié l'intérêt, devenir en
quelque sorte le fil rouge de la profession. L'écriture du logo est aussi manuscrite pour
rappeler le rôle du bistrot, l'échange social qu'il représente. zzz48v
CaféIn
est le nouveau nom d'Interbrew Distribution
Espace international
299 bd de Leeds
59777 Euralill
N° azur : 0 810 15 10 15
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L'Hôtellerie Restauration n° 2932 Hebdo 7 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE