du 28 juillet 2005 |
ÉDITO |
Il est temps de réagir
En publiant une étude détaillée (lire L'Hôtellerie Restauration n° 2934 du 21 juillet) sur l'état de notre parc hôtelier, la société Coach Omnium n'a pas fait que des heureux. Bien sûr, comme pour toute enquête de ce genre, il est toujours possible de remettre en cause la méthodologie, de contester l'échantillon, de s'interroger sur la fiabilité des réponses obtenues. Certes. Mais il n'empêche qu'un large faisceau de présomptions indique que tout ne va pas pour le mieux au paradis de l'hôtellerie française.
Et d'abord, la perception par la clientèle d'un certain nombre de maux bien connus qui semblent hélas difficiles à surmonter : vétusté des installations, banalité des prestations, accueil approximatif, absence de sens commercial, la liste est loin d'être exhaustive.
Face à un constat qu'il ne faut bien évidemment pas généraliser, il serait toutefois dangereux de ne pas réagir et de se contenter de stigmatiser les auteurs d'un rapport qui se veut avant tout une alerte à destination de tous les professionnels concernés.
Tous ceux qui ont su se moderniser et soutenir la comparaison avec les concurrents les plus actifs depuis plus de 30 ans, les chaînes intégrées, savent bien que seul l'investissement quasi-permanent permet de "rester dans le marché".
Pour les autres, il est hélas souvent plus tard qu'ils ne le croient, et leur avenir est loin d'être garanti dans un monde qui sera de plus en plus concurrentiel.
Alors que les rachats d'entreprise par des fonds d'investissement donnent le tournis aux observateurs habitués à la quiétude de la petite entreprise, et qu'une compétition mondiale s'annonce de plus en plus féroce sur le marché de l'hébergement, impossible de se contenter de repeindre les salles de bains.
C'est le sens du message de Coach Omnium, dont il faut au moins retenir un chiffre inquiétant : le résultat brut d'exploitation (RBE) qui permet de mesurer la rentabilité d'un établissement s'élève à 55 % en Grèce, à 40 % en Espagne, à 39 % en Italie, à 36 % en Grande-Bretagne, à 35 % en Allemagne et à 28 % en France.
Un vaste sujet
de méditation pour tous ceux que l'avenir de
la profession préoccupe.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration
n° 2935 Hebdo 28 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE