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du 25 août 2005
ÉDITO

Fin d'une époque

c'est devenu un véritable 'marronnier' estival : le bilan de la saison touristique est particulièrement médiocre, voire franchement calamiteux, le cru 2005 est à oublier rapidement, les vacanciers sont fauchés, radins, angoissés par des lendemains qui ne chantent pas, lessivés par les impôts et ne s'intéressent qu'aux plages tunisiennes et aux criques croates. Bref, rien ne va plus pour la première destination touristique mondiale dont on se demande si elle va le rester longtemps. Ajoutons la morosité des Allemands, le blues des Italiens, le cours dissuasif de l'euro pour les Américains sans oublier la légendaire pingrerie des Néerlandais et les trop faibles balbutiements touristiques en provenance de l'Europe de l'Est, et nous obtenons un tableau particulièrement sombre, susceptible de donner des cauchemars au tout nouveau directeur du Tourisme nommé au début de l'été.

Mais il est un peu trop facile, et pour tout dire confortable, de se réfugier derrière des explications conjoncturelles qui ont l'immense avantage d'éviter de se remettre en cause. Et précisément, il est grand temps d'écouter le message envoyé par ces vacanciers qui boudent nos charmantes auberges de campagne, ces baigneurs qui se privent d'apéro à l'heure du berger, ces familles qui s'entassent chez la grand-tante d'Auvergne ou du Berry plutôt que de s'installer pour quelques jours dans un agréable établissement balnéaire, ces touristes qui font la queue au supermarché et oublient le bon petit resto d'en face… Pour des raisons financières, certes, mais qui n'ont pas le caractère conjoncturel, et donc passager, que les doctes observateurs du tourisme s'obstinent à leur accorder.

Car le mal est plus profond : la France connaît en fait un véritable retour non pas vers le futur, mais vers un passé que l'on croyait définitivement révolu en raison de choix des consommateurs qui ressemblent étrangement à ceux des années 1950. Pour ceux qui s'en souviennent, on chargeait la 4CV ou la Dauphine pour une semaine sous la tente au bord de la mer ou au pied des montagnes, alors que l'on consacrait l'essentiel du budget familial au logement, aux 'arts ménagers' et à la merveilleuse automobile. Si ce dernier poste semble toujours privilégié pour des raisons de statut social finement exploité par tous les marchands de voitures (combien de smicards à qui l'on vend sur 48 ou 60 mois des véhicules disproportionnés à leurs revenus ?), la situation peut se comparer pour le logement, aujourd'hui hors de prix, alors que les produits 'technologiques' remplacent la machine à laver dans les choix budgétaires. Alors, il ne reste plus grand-chose pour de belles vacances.

Juste un chiffre : depuis 2 ans, savez-vous quel 'produit' touristique progresse de plus de 20 % par an en chiffre d'affaires ? La bonne vieille caravane, ronde de préférence, qu'on attelle à sa voiture. Comme au bon vieux temps. 
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2939 Hebdo 25 août 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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