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du 29 septembre 2005
ÉDITO

Désinformation

Qui manipule qui ? Difficile de répondre précisément à la question à propos des négociations salariales dans la profession, mais une chose est sûre : ce sont toujours les employeurs qui font les frais de l'opération aux yeux d'une opinion aussi ignare, semble-t-il, que celles et ceux chargés - théoriquement - de l'informer.
Et il est vrai qu'après la polémique lancée au début de l'été depuis les officines du ministère du Travail dont le citoyen est en droit d'attendre un minimum d'impartialité et de compétence, le dossier devient de plus en plus inextricable, avec la bénédiction de bureaucrates inféodés à des syndicats qui n'ont de représentatifs que le nom.

On comprend d'autant plus la colère d'André Daguin qui a conduit, en 2004, une difficile et courageuse négociation qui a abouti, malgré les réticences d'une partie de la profession qu'on aurait cru plus ouverte, à réévaluer le Smic de la profession de 11 % en contrepartie d'allégements de charges censés compenser le maintien de la TVA à 19,6 % sur la restauration.
Cerise sur le gâteau, si l'on ose dire, M. le ministre du Travail, dûment "conseillé" par les apparatchiks de ses services, "en remet une couche" avant l'été en découvrant que la Convention collective des CHR date de 1997, ce qui d'ailleurs ne semblait pas gêner grand monde (hormis son obsolescence monétaire), n'hésitant pas à montrer du doigt l'ensemble d'une corporation qui n'en demandait pas tant. Et malgré une interview accordée la semaine dernière à notre journal dans laquelle il rappelle qu'il n'a jamais mis en cause le respect des minima salariaux par les entreprises, M. Larcher semble débordé par une polémique inutile qui ne peut que crisper le dialogue social. Exactement le contraire du but recherché, à moins que les jusqu'au-boutistes qui ne représentent qu'eux-mêmes tentent à cette occasion de se faire une santé sur le dos de la profession.

Encore une fois, faut-il rappeler que dans le numéro spécial de L'Hôtellerie Restauration consacré aux salaires (n° du 23 juin dernier), la rémunération brute moyenne du secteur s'élève à 1 608 E, ce qui n'a rien de scandaleux, comme on peut le lire par ailleurs.

Alors, il n'est plus possible de laisser dire que la profession aurait récolté le beurre et l'argent du beurre avec les allégements de charge dont elle a bénéficié l'an dernier, alors qu'opportunément, le projet de loi de Finances pour 2006 ne prévoit pas de baisse de la TVA pour la restauration.
Trop, c'est trop, alors que nul n'a intérêt à attiser les divisions et susciter des conflits imaginaires.
L. H.
zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2944 Hebdo 29 septembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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