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du 27 octobre 2005
CONJONCTURE

EN AUGMENTATION DE 16 % ENTRE 1998 ET 2004 EN FRANCE

Le court séjour, phénomène de mode ou phénomène de société ?

Dans le cadre du salon du Mit International 2005, la Direction du tourisme a présenté un ensemble de conférences sur le thème du court séjour dans le cadre des 'Rendez-vous de la Stratégie'. Ces courts séjours, qui ne dépassent pas 3 nuitées, enregistrent en effet une croissance insolente, alors que parallèlement on annonce surtout des chiffres en stagnation pour les vacances en général.

Ce phénomène est une résultante de plusieurs facteurs conjugués. La première correspond à l'évolution de tendances de type sociétal, avec un raccourcissement des vacances d'été, un fractionnement des séjours, l'utilisation massive d'internet, et le raccourcissement des décisions de départ.
La deuxième est de nature plus économique, avec le développement des lignes low costs, réduisant ainsi le coût des transports, et la multiplication d'offres de courts séjours, souvent liées à l'événementiel qui sont autant de phénomènes qui poussent à partir le plus possible.

L'Île-de-France, première destination réceptrice
Pourtant, toutes les destinations ne sont pas logées à la même enseigne. Le court séjour (indépendamment des phénomènes de résidences secondaires) est avant tout un phénomène urbain. Ainsi, l'Île-de-France reste la championne des séjours de courtes durées et représente un quart des courts séjours tous confondus en France, loin derrière Rhône-Alpes. Par ailleurs, le pratiquant 'court séjour' est très typé. Outre les retraités, qui ont le temps et actuellement un peu d'argent, ce sont les jeunes adultes, cadres, et professions libérales qui en sont les plus gros consommateurs. Les 25-49 ans réalisent plus de la moitié des courts séjours, et les cadres supérieurs et professions intermédiaires en consomment le plus (56,6 % des courts séjours en France), ainsi que les personnes sans enfants (66,4 % du total).

L'hôtellerie pas toujours utilisée
En revanche, les courts séjours ne profitent pas toujours au secteur marchand. Ainsi, le mode d'hébergement le plus répandu en France reste l'hébergement chez les parents et amis. En Île-de-France, cela représente environ 69 % des séjours. Il faut dire également que courts séjours ne rime pas toujours avec une nuitée passée à l'extérieur. D'ailleurs, ces courts séjours-là, appelés aussi séjours 'excursionnistes', sont plutôt liés à des déplacements d'affaires. En revanche, la progression la plus spectaculaire de ces dernières années est l'accroissement des séjours d'une nuit, notamment pour des déplacements personnels, notamment chez les 25-34 ans, avec + 5,3 points par rapport à 1998.

Un phénomène urbain
L'augmentation des courts séjours en France ne profite pas également à tout le monde. Le court séjour en effet est d'abord un phénomène urbain pour les Français. L' Île-de-France, qui reste la région leader, en est un bon exemple. Pour les autres régions, le phénomène est lié plutôt à des destinations et à des villes desservies par le TGV. Le phénomène événementiel accentue d'ailleurs ce phénomène 'tourisme urbain' (Lille 2004, les marchés de Noël à Strasbourg, etc.).
D'ailleurs, dans les motivations de séjours, si la promenade reste l'une des activités la plus pratiquée (23,5 %), la visite des musées et monuments ainsi que la participation à une manifestation culturelle représentent 17,5 % du total des activités pratiquées.  

Paris sera toujours Paris
Pour les étrangers aussi, le séjour de courte durée est un phénomène urbain. Ainsi, les Britanniques, qui représentent la première clientèle de l'Île-de-France, passent la majorité de leurs courts séjours dans les villes sous forme de 'city breaks', prenant comme prétexte toutes les occasions : fêtes familiales comprenant anniversaires, shopping, bonnes affaires, etc. Pour eux, Paris sera toujours Paris, symbole de la 'romance' et des week-ends romantiques. C'est ce que doivent également penser nos amis Hollandais qui sont 48 % à avoir effectué un court séjour en 2004 à Paris. L'effet Thalys y est certainement pour quelque chose.

Des moyens de transport de plus en plus rapides
Enfin, l'augmentation de ces courts séjours n'est pas sans avoir un lien avec le développement des low costs. En 2004, l'aéroport de Beauvais (60), entre autres, a augmenté son trafic de 47 % et ce sont maintenant plus de 6 villes britanniques qui sont desservies.
Le phénomène TGV et les prix promotionnels pratiqués par les grandes lignes internationales (Thalys, Eurostar…) ne sont pas non plus étrangers à cette évolution. Le court séjour n'est donc plus lié à des séjours pris à moins 100 km de chez soi, mais bien au-delà. Cette évolution a bien été comprise par certains tour-opérateurs et agences de voyages, qui, conscients de ces nouvelles tendances et indépendamment des offres promotionnelles faites sur le net, se spécialisent dans le court séjour en espérant que la multiplication des offres corresponde bien à la nouvelle demande.
Agathe Roumanov zzz70

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L'Hôtellerie Restauration n° 2948 Hebdo 27 octobre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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