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du 27 octobre 2005
CONJONCTURE

ALPES DU SUD

Les Jeux Olympiques de Turin se préparent déjà

Plus de la moitié des stations des Alpes du Sud ont fermé avec un mois d'avance. 400 établissements restaurants et hôtels sont concernés. Entre fatalisme et adaptation de nouvelles activités, les saisonniers investissent pour accueillir les jeux olympiques de Turin en février 2006.

Au pays de l’or blanc, l’année 2005 restera une année noire : dans les alpes du Sud, l’un des sept massifs montagneux du pays, comptant soixante-dix stations de ski, l’enneigement a été si mauvais que la moitié des établissements hôteliers a dû fermer fin mars au lieu de fin avril. "Nous avons perdu un mois de chiffre d’affaires et enregistrerons certainement une petite baisse de fréquentation l’an prochain par répercussion. Ce manque de neige s’était produit il y a une dizaine d’années", expose Alain Vidal, le président de l’Umih des Alpes de Haute Provence (04). Mais, à ce point, cela ne s’était pas vu depuis cinquante ans. " Le sujet ne date pas d’hier et il est grand temps que nous engagions un travail avec le comité départemental du tourisme, le conseil général, sur le développement d’un tourisme familial proposant d’avantage d’activités hors ski." À Super Sauze (04), Joëlle Couttolenc dirige l’Hôtel Soleil des Neiges : "Notre taux d’occupation moyen est de 50-60° %, ce qui n’est pas attractif pour des grands projets hôteliers, les grands groupes investissant sur des stations à 75° % de taux d’occupation. Le projet d’un hôtel sur Barcelonnette est pour l’instant retardé mais au-delà de la météo, nous sommes de plus en plus concurrencés par la mondialisation du tourisme et les destinations à prix cassés.

Des investissements humanistes
Ce tourisme familial se développe dans le département mitoyen, les Hautes Alpes, où l’on dénombre trente-cinq stations de sports d’hiver. La neige y est plus abondante. Malgré cela, "les stations les moins performantes sur le plan du domaine skiable ont été les premières à adopter de nouvelles activités, les stations pointues sur le plan sportif ont suivi. Les mentalités ont changé et lorsque le phénomène climatique revient, tous les cinq ou sept ans, plutôt que de faire leurs valises ou de ne pas venir, 30 à 50° % de nos clients viennent séjourner pour se ressourcer, passer du temps en famille, explique André Rolland, président de l’Umih des Hautes-Alpes (05). Les nouvelles structures hôtelières sont plus humaines, éloignées des grands immeubles et plus proches de la tradition montagnarde et des projets comme celui de Quazar peut faire du bien à l’hôtellerie, quand on se réfère au succès dans le Gers de la Ferme aux Étoiles, par exemple." Saint-Didier, Saint-Etienne, Super Dévoluy et la Joue du Loup se redynamisent. La Joue du Loup vient d’accueillir son premier hôtel, un 3 étoiles au pied des pistes, Le refuge de l’Eterlou, de nouvelles résidences touristiques et dix-sept nouveaux commerces Place des Boutiques. Dévoluy poursuit ses programmes immobiliers les Chaumettes, Mona Lisa et les Chalets Margot alors que sur l’ensemble des Alpes du Sud, depuis trois ans sévit une bulle spéculative qui fait grimper les sapins jusqu’au ciel pour un immobilier de montagne très recherché par les programmes de défiscalisation.

L’or blanc des JO de Turin
Au nord-est du département à la frontière italienne, Montgenèvre et les stations alentours, Puy Saint-Vincent, Serre-Chevalier, la Grave la Meije ont consenti des efforts financiers pour des canons à neige et pour rénover l’hôtellerie depuis deux ans. Dans dix mois, Turin accueille les vingtièmes Jeux Olympiques d’hiver. À Briançon, Accor inaugurera bientôt son nouvel établissement de jeux. Luc Humbert, créateur de Briançon Matériel Hôtelier, se veut rassurant :°"Cette saison, beaucoup de week-end sont été ratés faute de neige. Les professionnels n’auront pas fait de bénéfices, tout juste auront-ils joint les deux bouts mais beaucoup de programmes de rénovation sont en œuvre et Briançon sera en juillet ville d’étape du Tour de France." zzz70 948k4

Quazar : le nouveau tourisme scientifique
Le projet de tourisme scientifique, pole de matière grise dans le Buëch, près de Gap à l’ouest du département des Hautes-Alpes, est une initiative unique au monde visant à développer un parc de découverte de la physique moderne à partir de l’observatoire radioastronomique de Bure. Il serait à mi-chemin du synchrotron de Grenoble et du Tokamak de Cadarache. Ce projet adjoindra à la porte Ouest de Gap un pôle qui équilibrera celui des sports d'été et d'hiver, à Serre-Ponçon et à l'Est du département et redynamiserait des stations qui, selon les années, ont la nostalgie du ski de Pâques. Les Hautes-Alpes, ou la tête et les jambes.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2948 Hebdo 27 octobre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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