du 3 novembre 2005 |
JURIDIQUE |
SÉCURITÉ AU TRAVAIL
Comment limiter l'absentéisme chez vos femmes de chambre
Le mal de dos et les troubles musculo-squelettiques sont l'une des premières causes d'absentéisme chez les femmes de chambre. Pistes d'action pour limiter ces risques.
Les troubles
musculo-squelettiques (TMS) sont des pathologies d'origine professionnelle qui affectent
les muscles, les tendons et les nerfs des membres et de la colonne vertébrale. Parmi ces
TMS, les atteintes du rachis lombaire liées à la manutention sont la première cause
d'absentéisme chez les femmes de chambre. Viennent ensuite les atteintes des membres
supérieurs.
Lorsqu'elles font les lits, nettoient les salles de bains, le carrelage, les bras sont
souvent en extension, le dos, les avant-bras, les poignets et les mains sont sollicités.
Le dépoussiérage mobilise les avant-bras et les poignets. Pour les espaces en hauteur,
les bras sont en extension. Le passage de l'aspirateur sollicite les épaules, et le dos
est courbé.
Ces gestes et postures exposent à
des risques de TMS. La répétitivité, la rapidité d'exécution, la force exercée et le
stress relatif aux exigences de qualité et de production aggravent ces risques. En tant
qu'employeur, vous devez prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et
protéger la santé de vos salariées.
Vous devez donc prendre les mesures pour prévenir
les risques de TMS et de lombalgies dans votre établissement.
Pour vous aider, nous vous proposons quelques préconisations qui ne correspondent pas
nécessairement à votre établissement, mais que vous pourrez adapter. Le but est
essentiellement de vous proposer une méthode de réflexion et des exemples concrets de
mesures de prévention à mettre en oeuvre.
Les questions à se poser
Le mobilier est-il facile à nettoyer, comporte-t-il des surfaces brillantes ? L'ameublement comporte-t-il des angles aigus recueillant la poussière ? Les tissus sont-ils difficiles d'entretien ? Les chambres sont-elles équipées de centrales d'aspiration ? Les étagères dans les chambres sont-elles en hauteur ? Les lits sont bas ? Chacun travaille seul ? |
Des
pistes d'action Limiter les surfaces brillantes. Choisir un ameublement comportant le moins d'angles aigus possible. Choisir des tissus faciles d'entretien. Pensez à installer des centrales d'aspiration lors des prochains travaux de rénovation. Installez des étagères facilement accessibles. Pensez à des outils de travail permettant d'atteindre sans peine les éléments situés en hauteur. Pensez à des lits à hauteur ajustable. Envisager un travail en binôme pour faire les lits. |
Malgré
les formations Prape (Prévention des risques liés à l'activité physique et ergonomie),
déjà mises en place par nombre d'entre vous, l'absentéisme et le nombre d'accidents du
travail ne diminuent pas.
Les salariées ont l'esprit trop occupé à ce
qu'elles font pour penser aux postures apprises, et les espaces ne permettent pas toujours
de les reproduire.
Les TMS de la colonne vertébrale et ceux des membres supérieurs peuvent être reconnus
comme maladie professionnelle.
Les arrêts de travail vous privent de vos salariées et augmentent votre cotisation
accidents du travail lorsqu'ils ont pour origine un accident du travail ou une maladie
professionnelle.
Pour vous aider, n'hésitez pas à faire appel à votre Comité d'hygiène, sécurité et
conditions de travail (CHSCT), ou
s'il n'y en a pas dans votre établissement, au médecin du travail, au service
prévention de votre Cram (Caisse régionale d'assurance maladie), ou l'INRS (Institut
national de recherche et de sécurité).
Carole Gayet, information juridique : INRS www.inrs.fr
Pour
aller plus loin
Le regard d'une femme de chambre sur son
travail, Femmes toutes mains. DV0319 et VS0319 (films).
Prêt gratuit pour les établissements du régime général
de la Sécurité sociale et les établissements d'enseignement technique (hors organismes
de formation privée). À demander à la Caisse régionale d'assurance maladie.
Achat : s'adresser à l'inrs
Tél. : 03 83 50 20 08
Que dit le Code du travail ?
L'employeur doit prendre
les mesures nécessaires pour assurer la santé et la sécurité de ses salariés, qu'ils
soient en contrat à durée indéterminée, intérimaires ou extras.
Il doit notamment procéder à l'évaluation des risques
pour la santé et la sécurité de ses salariés (art. L.230-2). L'employeur établit et
met à jour un document unique répertoriant les risques ainsi identifiés (art. R.230-1).
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L'Hôtellerie Restauration n° 2949 Hebdo 3 novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE