du 24 novembre 2005 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LORS DE LA DERNIÈRE COMMISSION MIXTE PARITAIRE
Les patrons proposent deux grilles de salaires
Une fois n'est pas coutume : ce sont 2 grilles de salaires qui ont été soumises aux syndicats de salariés. Une proposition commune de la CPIH, du GNC, du Synhorcat et de l'Umih conditionne la revalorisation de la grille à l'obtention de la baisse de la TVA. Quant à la Fagiht, elle propose sa propre grille de salaires sans condition préalable.
Lors de la mixte
paritaire qui s'est tenue le jeudi 17 novembre, 4 organisations patronales - la CPIH, le
GNC, le Synhorcat et l'Umih - ont proposé aux syndicats de salariés une grille de
salaires qui serait applicable dès la baisse de la TVA. "Cette grille prévoit
une augmentation de l'ordre de 39 % pour l'ensemble des taux de salaires horaires par
rapport à la grille actuelle établie en 1997, ce qui correspond au montant cumulé des
augmentations successives du Smic, précise le front commun des patrons, considérant qu'il
s'agit d'un effort tout à fait significatif qui engage durablement et obligatoirement le
secteur dans la voie de la modernité."
"On est toujours dans la volonté fervente de faire passer cette grille, mais la
volonté ne suffit pas, il nous faut des compensations", insiste Jean-François
Girault, le président de la CPIH.
Les salariés ont condamné unanimement la position patronale de lier la revalorisation
des salaires dans la profession à l'obtention de la baisse de la TVA. "Il n'est
pas possible d'aller plus loin, tant qu'on a pas levé l'hypothèque de la TVA. Mais quel
que soit le résultat, nous serons amenés à entamer des discussions", déclare
Didier Chenet, président du Synhorcat. Alors que les discussions étaient presque closes,
la surprise est venue de la 5e organisation patronale, la Fagiht, qui
représente principalement les entreprises saisonnières des zones montagnardes.
La
Fagiht propose une grille sans condition préalable
Jacques Jond, président de la
Fagiht, a présenté au nom de son organisation son propre projet de réactualisation de
la grille de salaires, mais sans la conditionner au dossier TVA. "Il faut arrêter
de lier la TVA au social. Nous avons une grille de salaires complètement obsolète où
l'on constate que 12 échelons sur les 14 prévus sont périmés par rapport au taux
actuel du Smic. Nous avons donc proposé une grille de salaires sans aucune condition
préalable à sa négociation. Elle démarre au niveau du Smic, et reprend les mêmes
écarts en valeur absolue entre les échelons que ceux définis et signés dans la
convention collective de 1997. Il est vrai que les augmentations que nous proposons dans
cette grille peuvent paraître faibles. Mais il faut rappeler que cela vient s'ajouter aux
nombreux avantages déjà consentis par l'avenant n° 1 du 13 juillet 2004, à savoir une
6e semaine de congés payés, une augmentation du Smic de plus de 15 % avec la
suppression de la déduction de la demi-nourriture dans le salaire de base, des jours
fériés supplémentaires et la mise en place d'un régime de prévoyance. Cette grille de
salaires permettra de doter les CHR d'un référentiel de salaires minimum digne de ce nom."
Une
proposition bien accueillie par les salariés
"Nous avons 2 propositions,
nous acceptons les deux, se réjouit Johanny Ramos, représentant de la CFDT. Nous
sommes prêts à négocier tout de suite la grille de salaires de base de la Fagiht, qui
n'est pas soumise à la condition de la TVA. Mais en cas d'obtention du taux réduit de
TVA pour les restaurateurs, nous discuterons celle proposée par les 4 organisations
patronales à condition qu'elle soit revalorisée de façon conséquente, c'est-à-dire
avec un minimum de 10 % d'augmentation." La CFTC et la CFE-CGC ont rallié cette
position.
"Les 2 propositions patronales sont
quasiment identiques, elles n'apportent rien au salarié, car elles ne font qu'acter de la
réalité des salaires pratiqués", déclare José Castro, secrétaire fédéral
de la FGTA-FO pour le secteur des CHR, même si la proposition de la Fagiht n'est pas
soumise à la condition préalable de l'obtention de la baisse de la TVA. "La
Fagiht nous propose ce que nous réclamons en fait depuis longtemps, précise José
Castro, qui dénonce les 39 % d'augmentation annoncée car cela ne correspond qu'à la
revalorisation minimale obligatoire pour faire évoluer une grille conventionnelle
complètement obsolète et qui est en dessous du Smic."
Quant à la CGT, son représentant Michel Légalité déclare que son organisation serait
prête à signer la proposition de la Fagiht lors de la prochaine mixte paritaire du 19
décembre, si cette organisation patronale maintient sa position. "Il faut
absolument que cette grille soit revalorisée. Cette proposition est un début, on avance
avec ceux qui veulent avancer."
Si la proposition de la Fagiht est susceptible
d'être signée par l'ensemble des organisations syndicales de salariés, il faut encore
voir si le ministère du Travail pourrait étendre un accord signé par une seule
organisation patronale, minoritaire de surcroît. La prochaine mixte paritaire a été
fixée au 19 décembre, soit bien après la réunion d'Ecofin qui aura définitivement
statué sur le sort de la baisse de la TVA en restauration.
Pascale Carbillet zzz74v
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