du 1er décembre 2005 |
CONJONCTURE |
Malgré les conflits sociaux de la SNCM, qui en avant et après-saison ont coulé les espérances de gagner les parts de marché pressenties, la fréquentation touristique 2005 a permis à la Corse d'enrayer la baisse de croissance amorcée l'an dernier. Encore fragile dans son rapport qualité/prix, la destination, dont l'évolution des séjours entre les mois d'avril et de septembre est estimée à + 1 %, résiste finalement plutôt bien à la concurrence.
Antoine Giorgi, président de l'Agence du tourisme de la Corse (ATC). |
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Si l'objectif de début d'année qui
consistait à éviter un effet de cycle a été atteint, c'est grâce à une
rationalisation des coûts, des politiques de prix plus agressives et des actions
promotionnelles accrues", observe Antoine Giorgi, président de l'Agence du
tourisme de la Corse (ATC). C'est aussi grâce aux 52,69 ME programmés ou engagés sur la
période 2000-2006 au titre des aides contractuelles (État, Région, Europe), qui ont
permis notamment de moderniser plus de 40 % du parc hôtelier insulaire, de créer 18
établissements, soit environ 830 nouveaux lits sur une offre d'hébergement de 120 000
lits, et mettre en place 8 territoires de projets. Autant d'efforts institutionnels et
professionnels pour redresser la barre et affirmer une certaine compétitivité, servie
par une offre de produits et de services qui s'est améliorée, aujourd'hui récompensés.
Le bilan 2005 en atteste : au 2e trimestre, jugé mauvais par l'ensemble des
acteurs touristiques, les taux d'occupation du secteur marchand sont sensiblement les
mêmes qu'en 2004, voire en hausse pour le mois de juin : + 7 points dans l'hôtellerie et
+ 4 points dans les campings. Sur la période estivale, qui attire toujours en priorité
les clientèles française et italienne, la hausse de 2 % des flux de passagers se traduit
par une amélioration de l'activité des entreprises de 5 points en juillet et de 4 points
en août. Confortés par un "bon" mois de septembre, enregistrant une
progression de 5 % des trafics aériens et maritimes, ces résultats favorables peuvent
laisser confiant pour la saison prochaine.
"Nous allons bien sûr poursuivre les actions engagées pour démarcher les pays
émergeants, balayer l'image désastreuse laissée par les conflits sociaux, renforcer les
partenariats avec les tour-opérateurs et les transporteurs, construire notre label
qualité ou encore enrichir notre portail visit-corsica.com confie Antoine Giorgi,
mais pour asseoir durablement la destination, il faut maintenant passer la vitesse
supérieure, en favorisant les investissements structurants lourds." Et le
président de l'ATC d'évoquer la création d'une quinzaine d'hôtels de 100 chambres, de
parcours de golf, d'infrastructures nautiques, de loisirs et de bien-être, voire
l'ouverture de liaisons aériennes low cost, comme les principaux axes de la politique
touristique régionale de demain.
Dominique Faux
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L'Hôtellerie Restauration n° 2953 Hebdo 1er décembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE