du 6 janvier 2005 |
TALENT |
Freestyle À 25 ans, Sébastien Oguic fait partie des stars montantes du flair, ce mélange détonant qui fait du bar un lieu de spectacle et de gourmandise
SYLVIE SOUBES
Sébastien Oguic
Chorégraphie de bar
Dans la série petits boulots, pour gagner son pain
tout en se familiarisant avec la langue de Shakespeare : le bar, à Londres. Si le
raccourci fait grincer des dents certains - professionnalisme oblige - il a au moins le
mérite de déclencher des vocations. Sébastien Oguic confirme : "J'avais un
bagage commercial et je voulais améliorer mon anglais.
En Angleterre, j'ai trouvé un job dans un bar, et c'est comme ça que j'ai découvert le
monde des cocktails et du flair." Tout simplement.De retour en France, il retrouve sa filière initiale. Très vite, cependant, la
nostalgie du bar le prend. Il s'achète - incontournable - le DVD du film Cocktail,
avec Tom Cruise. Le soir, il prend ses marques au FBI, le premier établissement de Paris
à se consacrer au freestyle (l'autre nom du flair). L'équipe propose des stages. Le
client passe à l'acte. "J'ai fait une formation avec eux et j'ai acheté plein de
bouquins. Ensuite, eh bien, j'ai cherché à travailler dans des établissements qui
alliaient cocktails et flair. Au FBI d'abord, puis au Planet Hollywood sur les
Champs-Élysées
" Sébastien intègre ensuite une troupe de showmen : "On
tournait dans différents établissements, et on présentait un spectacle de bar de 20
minutes."
L'aventure dure quelques mois. Sébastien songe aux compétitions organisées dans les
bars londoniens. Le top, à ses yeux. Il voudrait s'y frotter. Une rencontre avec Laurent
Gréco, créateur de la société Bar Academy - que les lecteurs de L'Hôtellerie
Restauration connaissent bien -,
lui ouvre l'horizon voulu. Bar Academy organise différentes prestations, répondant aux
besoins des alcooliers, des sociétés, pour des soirées privées,
événementielles
Chaque fois, flair et élaborations de boissons sont au programme.
"L'intérêt est que l'on sert, on fait notre métier de barman tout en s'adonnant
réellement au flair. Il ne faut jamais perdre de vue que notre objectif est de servir une
boisson à un client", sourit Sébastien.
Ce 'service' demande un paquet d'heures d'exercice
hors comptoir. "Le flair est quelque chose de sportif, qui se partage. On ne peut
pas l'apprendre seul. Les bases aujourd'hui sont connues, et il faut les maîtriser si
l'on veut ensuite créer son style personnel." Le lancement de bouteille
s'apprend, tout comme une recette. "J'ajouterai 'tout comme le service'. Il
faut savoir s'adapter au type et au nombre de clients. S'il y a beaucoup de débit, il ne
faut pas chercher à durer. Une jetée de bouteille peut suffire à séduire et à donner
l'ambiance." Ça s'appelle le speed flair. Sébastien s'entraîne actuellement 3
à 5 heures par jour et participe environ tous les mois à une compétition européenne.
À suivre. < zzz26o
TECHNIQUE FLAIR ! Les meilleurs jonglent avec trois bouteilles, ou deux bouteilles et un shaker, ou deux shakers et une bouteille Ensuite, ils créent leur style, s'aident de tout ce qui compose l'univers du bar. Il faut que ce soit esthétique au regard, que les mouvements soient fluides et jamais anodins. Le flair se travaille en musique. Les plus aguerris réalisent de véritables chorégraphies autour d'un cocktail, aussi bon à voir qu'à boire |
En images, deux séries de figures réalisées par Sébastien Oguic.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2906 Magazine 6 janvier 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE