Wout Bru Le Bistrot d'Eygalières, Chez Bru Eygalières
(13) Le conte de fées continue pour Wout Bru. Huit ans après un premier macaron, il
rejoint le club des 2 étoilés Michelin.
DOMINIQUE FONSÈQUE-NATHAN
Cuisine de saison
Wout Bru tire son chapeau au Michelin,
qui montre désormais que , "sans moyens financiers importants, il est possible
d'obtenir une récompense dès lors que la qualité est au rendez-vous". |
Tout a l'air facile pour Wout Bru. À 23 ans, il est chef de
l'Auberge Provençale à Londres. À 26 ans, il crée un bistrot dans une ancienne
épicerie. Il gagne sa première étoile à 27 ans. En 1999, il achète l'immeuble voisin,
double la capacité d'un restaurant devenu la 'cantine' des personnalités des Alpilles.
Il crée 4 chambres dans les étages. Plébiscité par ses clients -"qui me
poussent à aller plus loin"-, il conquiert son deuxième macaron à 36 ans. Et
ce n'est pas fini. "Ce qui me motive, c'est de progresser." Et peut-être
de prouver quelque chose à son père. "Quoi que tu fasses, il faut que tu le
fasses bien", lui disait-il en le sortant de l'école de sport pour l'inscrire à
l'école hôtelière de Bruges. À la fin de sa 1re année, Wout fait un stage
dans un 2 étoiles breton. "C'était très dur, mais j'ai tenu bon et j'ai appris
à travailler les coquillages et le poisson." L'année suivante, il est aux Mas
des Herbes Blanches à Joucas (84). Il découvre la cuisine à l'huile d'olive. Un choc.
"André
Charial a marqué ma vie"
Avec Suzy - qui a fait également
l'école hôtelière -, il est recruté à l'Oustau de Baumanière aux Baux-de-Provence
(13). Commis, chef de partie puis chef tournant, il apprend ses classiques auprès de
Jean-André Charial, à qui il voue une grande admiration. "Il m'a enseigné la
rigueur, le respect. Il a marqué ma vie. C'est important d'apprendre à faire les jus,
les sauces, les fonds, etc. Si l'on connaît les bases, on peut trouver sa voie. Les
goûts des clients sont établis à partir de la cuisine classique. On ne va pas au
restaurant parce que c'est original, mais parce que c'est classique. Si on réalise un
turbot à la lavande, on le dénature."
Libre de s'exprimer à sa manière depuis plus de 10
ans, Wout Bru hésite à qualifier sa cuisine. "C'est une cuisine de saison. Je
suis fier de vivre dans l'un des rares pays qui respecte les produits saisonniers. Chez
moi, il n'y a pas plus de 3 ou 4 goûts dans un même plat, en rapport les uns avec les
autres. J'utilise beaucoup l'huile d'olive, les cuissons très lentes à basse
température et le sous vide."
Sur les incidences de la 2e étoile, Wout Bru est tranquille. Sa seule
inquiétude est de savoir s'il pourra utiliser la terrasse. "Chez moi, on vient
décontracté. La 2e étoile va amener une clientèle différente qui
s'étonnera de manger à l'extérieur. On reçoit déjà des demandes pour un voiturier,
un hélicoptère. Cela ne nous correspond pas." Au passage, il tire son chapeau
au Michelin. "Il ne juge plus en fonction de la présence ou non de couverts en argent, etc. Il
montre que, sans moyens financiers importants, il est possible d'obtenir une récompense
dès lors que la qualité, la présentation, la carte des vins, etc., sont au
rendez-vous." Dernière inquiétude de Wout Bru : l'obligation de vaincre sa
timidité et de sortir de sa cuisine pour aller au-devant de la clientèle. La rançon du
succès ! < zzz22i
Le Bistrot d'Eygalières
Rue de la République · 13810 Eygalières
Tél. : 04 90 90 60 34 6 - Fax : 04 90 90 60 37
sbru@club-internet.fr
En chiffres
Investissements
600 000 E en 1999
CA 2004
De 1,2 à 1,4 ME
Effectif
12 personnes
Nbre de couverts
65 par jour
Capacité
70 places
Prix moyen
100 E
Prix des menus
65 E et 74 E
Complément d'article 2922mp19
Croustillant de cochon
de lait, gratin de blettes, cèpes poêlés et purée de pommes de terre à l'huile
d'olive
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L'Hôtellerie Restauration
n° 2922 Magazine 28 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION
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