du 2 juin 2005 |
DÉTENTE ET SPA |
Avec un espace marin de 1 300 m2 Les clients redécouvrent le charme des bains, massages et autres enveloppements à travers les spas notamment. Une vague dont profite largement cet établissement Relais & Châteaux haut de gamme, niché à la Pointe de Pen-Lan.
CLAIRE COSSON
Le Domaine de Rochevilaine chouchoute ses clients
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Il y avait finalement pas mal de monde ce jour-là
au Relais & Châteaux Domaine de Rochevilaine, en Bretagne Sud. Pourtant, ce jour ne
correspondait pas aux vacances des Parisiens. N'empêche
Les couples et les familles
défilaient à la réception de cet hôtel 4 étoiles. Et tous ceux qui réglaient leur
note affichaient une forme resplendissante. "Je reviendrai l'année prochaine à
cette période. Une semaine passée chez vous, et je me sens vraiment retapée",
confiait même une cliente à une jeune réceptionniste. Il y a de quoi, en effet, avoir
la pêche après un séjour au Domaine de Rochevilaine.
D'abord, parce que la beauté du site est unique en
son genre. À vous couper le souffle ! À la pointe de Pen-Lan, vous en prenez plein les
poumons, mais aussi plein les yeux. Et pour cause. L'établissement bénéficie de 300
mètres de façade maritime privée, plongeant directement sur l'Atlantique. Posé sur des
rochers battus par l'océan, le lieu a en outre - ce qui ne gâche rien à l'affaire
- des allures de hameau moyenâgeux avec ces manoirs anciens du XVe et XVIe
siècles qui abritent 35 chambres de charme. Sans oublier une fabuleuse collection
d'ex-voto, accrochés aux murs ou servant de support aux poutres. Un bonheur en somme pour
les amoureux des vielles pierres ! Côté table, Patrice Caillault, le chef, la rend fort
agréable, cuisinant à merveille les produits régionaux telles les huîtres de Pénerf,
les grosses langoustines du Guilvi.
Un bonheur en somme pour les amoureux des
vielles pierres ! Côté table, Patrice Caillault, le chef, la rend fort agréable,
cuisinant à merveille les produits régionaux telles les huîtres de Pénerf, les grosses
langoustines du Guilvinec
En dépit de tous ces atouts indiscutables et reconnus,
l'actuel propriétaire, Bertrand Jaquet, refuse de se voiler la face : "Je pense
que la viabilité de la maison serait aujourd'hui compromise si nous n'avions pas
développé une activité spa. D'autant que nous n'aurions peut-être pas pu réaliser
certains travaux sans ce centre de profit."
Ouverture à l'année
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. À
l'arrivée de Bertrand Jaquet en 1997, dans ce petit coin sauvage morbihannais - la
propriété appartient alors au docteur Jean-Pierre Liégois -, le taux d'occupation de
l'exploitation atteint tout juste la barre des 50 %. Les recettes globales s'élèvent à
2,21 millions d'euros. Sept ans plus tard, la donne a complètement changé. Pour
commencer, l'affaire fonctionne 365 jours/365 alors qu'elle était saisonnière
auparavant. S'agissant du chiffre d'affaires, il a quasiment triplé pour s'établir à
5,83 millions d'euros sur l'exercice 2004. "La fréquentation frôle maintenant
les 85 %, avec un prix moyen chambre de 229 euros TTC", précise le maître des
lieux.
Des performances impressionnantes en ces temps de morosité.
Alors, quoi ! Quelle est donc la recette de Bertrand Jaquet ? "C'est un cocktail
constitué d'une multitude d'ingrédients comme le site, le confort, la cuisine
",
énumère l'intéressé, le sourire aux lèvres. Et d'ajouter : "C'est aussi la
présence du premier spa marin de France, qui perpétue dans un vaste espace de 1 300 m2
le principe séculaire de la balnéation antique." Eh oui, avec le concours du
docteur Liégeois, médecin très attentif aux thérapies naturelles, le nouveau
propriétaire de ce Relais & Châteaux a choisi de surfer sur la vague du bien-être.
Une vague que notre homme a d'ailleurs relativement bien 'prise'. La preuve : le spa,
baptisé Aqua Phénicia, en mémoire des Phéniciens qui séjournèrent dans ce petit
paradis du Morbihan, affiche un compte d'exploitation assez flatteur. "Fort d'un
chiffre d'affaires de 706 852 E HT, le spa dégage un résultat avant impôts de
122 500 E", indique Bertrand
Jaquet.
Véritable proue de navire, le Domaine de Rochevilaine est un site magique, posé à flanc de rocher. Un endroit qui ne pourrait voir le jour aujourd'hui, sous peine de violer la loi littorale. |
Se jeter dans l'eau du bain
Le tout en acceptant une clientèle
extérieure réduite (pas plus de 20 %) et en employant 10 salariés à temps plein, dont
3 esthéticiennes, 2 kinésithérapeutes, 3 assistantes de relaxation et 2 assistantes de
direction. Apparemment donc, le 'jeu' en valait la chandelle. Et ce, même si
l'investissement de départ (en 1996) a été assez conséquent : 1,8 million d'euros.
"La rentabilité d'un spa est certes difficilement comparable à celle d'une
chambre d'hôtel. Toutefois, il ne faut pas omettre que ce type de produit a des
retombées financières sur l'ensemble de l'entreprise", affirme Bertrand Jaquet.
En attendant, pour parvenir à un tel résultat, celui qui
fut autrefois à la tête du réseau France Accueil n'a pas hésité à 'se jeter' dans
l'eau du bain. "Il n'est pas question de jouer les amateurs quand on veut cajoler
des clients. Le spa constitue effectivement un outil de séduction, mais il doit être
conçu avec attention", raconte-t-il. Autrement dit, ce quinqua a fait plus d'une
fois trempette, testant un grand nombre de centres de thalassothérapie et se formant à
différentes méthodes de soins.
Mieux encore. Ce fils de chimiste s'est rendu sous d'autres horizons afin d'enrichir ses
connaissances en matière de bien-être. Démarche qui le conduit en Israël, sur les
rivages de la mer Morte ainsi qu'en Jordanie. "Au cours de ces déplacements, j'ai
rencontré des petits fournisseurs locaux. Ils m'approvisionnent aujourd'hui en produits
naturels comme le sel et la boue. Bien sûr, tout arrive par avion et est analysé par des
laboratoires", souligne Bertrand Jaquet.
Autre rencontre déterminante, celle avec l'herboriste René Noël. Passionné par l'art
de vivre des Phéniciens, ce dernier remet au goût du jour le massage-drainage aux huiles
de Mélilot de lavande et de romarin. Le tout effectué sur une table phénicienne en
pierre chauffée, tapissée d'herbes aromatiques et d'huiles essentielles. Un soin
désormais exclusif au Domaine de Rochevilaine que les clients plébiscitent. "Tout
comme le soin Nopal, massage effectué avec les avant-bras avec de l'extrait de cactus, ou
bien encore le soin Nomade, à base d'argile et d'huile d'argane", détaille
Bertrand Jaquet.
À l'entendre s'exprimer ainsi, il est clair que notre hôtelier en connaît maintenant un
rayon question bien-être. Idem pour l'esthétique puisque le spa est aussi doté d'un
institut Maria Galland. "Je n'invente rien, mais je me tiens informé sur toutes
les nouveautés liées au secteur. C'est indispensable parce que les clients sont
exigeants en matière de bien-être et aiment les approches originales",
témoigne l'actuel propriétaire du Domaine de Rochevilaine. D'ici à ce que le nombre de
soins du spa Aqua Phénicia (21 886 vendus en 2004) progresse encore, il n'y a qu'un
'bain' auquel Bertrand Jaquet se soumettra volontiers. < zzz37
Exemple de prix
Douches à jets : 30 euros
Endermologie (traitement anticellulite) : 30
euros
La table phénicienne : 63 euros
Le soin Nopal (massage profond à la boue de cactus) : 65 euros
Cryoalgothérapie (jambes lourdes) : 30 euros
LE SPA MARIN AQUA PHÉNICIA Superficie : 1 300 m2 Collaborateurs : 10 personnes à temps plein Horaires du spa : De 9 heures à 13 heures et de 14 heures à 19 heures tous les jours de la semaine Accès : Libre à l'espace aquatique pour les résidents de l'hôtel et pour les personnes de l'extérieur en soins Coût total : 1,8 million d'euros |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2927 Magazine 2 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE