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	du 1er décembre 2005	SÉCURITÉ

Paris (III^e) En ouvrant le Murano il y a un peu plus d'un an, Jérôme Foucaud faisait le pari d'un lieu unique dédié à l'art de vivre 'façon XXI^e siècle'. Subtil mélange de luxe et de haute technologie, l'ouverture des portes des chambres s'effectue par empreinte digitale. Le succès est tel auprès de la clientèle que l'expérience est d'ores et déjà renouvelée dans le tout nouveau The Cube qui vient d'ouvrir ses portes à Paris.
Nelly Rioux

Au Murano Urban Resort

Des chambres qui s'ouvrent au doigt…

Situé au coeur de l'un des plus anciens quartiers de Paris, le Murano Urban Resort est une nouvelle escale internationale et luxueuse. Façade, décor, scénographie, accueil… on entre au Murano comme dans une nouvelle dimension ! "L'idée avec ce palace 'nouvelle génération', c'est de faire vivre une aventure à nos clients. Et c'est pour aller dans ce sens que je voulais installer un contrôle d'accès aux chambres avec empreintes digitales", explique Jérôme Foucaud qui dirige l'établissement depuis son ouverture. Les 52 chambres (dont 9 suites) en sont toutes équipées. Le succès a été immédiat. Les clients adorent ! Et c'est sans arrière-pensée qu'ils tendent le doigt pour enregistrer leur identité. "Je viens également d'équiper les 41 chambres de The Cube, qui vient juste d'ouvrir dans le XVIII^e arrondissement", confirme Jérôme Foucaud.

Le système BiomHotel
Pour mettre en place cette technologie, le Murano a fait appel à la société Zalix qui a développé le système BiomHotel, constitué de lecteurs biométriques à reconnaissance par empreinte digitale, et d'un logiciel de gestion des droits et accès aux chambres. Le lecteur biométrique est positionné sur le mur près de la porte d'entrée. Les portes des chambres du Murano sont équipées d'une serrure à gâche électrique, mais d'autres systèmes peuvent également être installés (serrures à piston, serrures motorisées à béquille contrôlées…). Pour accéder à la chambre, le client pose le doigt sur le lecteur et la porte s'ouvre. À la date et à l'heure de départ prévues, les empreintes sont supprimées du lecteur et le client ne peut plus accéder à sa chambre. Au Murano, lors du check in, on accompagne le client jusqu'à sa chambre, et c'est là que l'enregistrement s'effectue, directement sur le lecteur (le client doit enregistrer 3 fois le doigt de son choix pour 's'enrôler'). Bien entendu, si plusieurs personnes occupent la chambre, celles-ci sont également enregistrées. Les empreintes du personnel autorisé à accéder à la chambre (femmes de chambre, gouvernantes, etc.) sont également enrôlées. Le câblage du réseau est mixte : une connexion en bus RS-485/422 relie tous les lecteurs d'un étage ou d'une partie d'un étage, et une liaison ethernet va vers une armoire de raccordement de chaque étage vers le serveur. Une liaison wifi est également possible si on le souhaite.
Le logiciel permet de transférer des empreintes d'une chambre à l'autre (on n'est pas obligé de réenregistrer le client s'il souhaite changer de chambre par exemple). BiomHotel gère également tous les historiques d'accès, et le lecteur peut être désactivé lorsqu'une chambre est en travaux et nécessite par exemple des ouvertures fréquentes par différentes personnes. Au front desk, il est également possible de visualiser les portes des chambres schématiquement au travers de codes couleurs auxquels on a attribué des fonctions : chambre vide, chambre avec personnel à l'intérieur, chambre faite (la femme de chambre en sortant met un doigt précis pour signifier cette information), chambre louée, etc.

Une des 52 chambres du Murano. Le client pose le doigt sur le lecteur biométrique, et la porte s'ouvre. Finies les clés et autres cartes pour accéder à sa chambre.

Une sécurité accrue
Le système BiomHotel est conçu pour offrir un maximum de sécurité et de disponibilité de fonctionnement. Tous les lecteurs de porte, bien que reliés en réseau, possèdent une autonomie de fonctionnement. Cette
fonctionnalité présente 2 avantages importants. Le premier, c'est que chaque ouverture de porte est décidée localement par le lecteur de la chambre qui libère ou non l'accès en fonction des empreintes enregistrées et des droits d'accès associés. Ceci assure une rapidité de fonctionnement quel que soit le nombre de chambres dans l'établissement car le serveur central n'est pas interrogé à chaque accès. Le 2^e avantage, c'est qu'en cas de coupure de communication avec l'ordinateur central ou en cas d'indisponibilité de celui-ci, chaque lecteur continue d'assurer le contrôle d'accès de la chambre. Il est donc en mesure de permettre l'accès de la chambre aux personnes autorisées (clients ou personnel). Enfin, tous les accès à la chambre génèrent une trace dans l'historique des transactions indiquant le numéro de la chambre, la personne qui est entrée, la date, l'heure.

La position de la Cnil
Aujourd'hui, BiomHotel n'est pas encore interfacé avec le PMS du Murano (logiciel IDPMS d'Hotel Concept) mais le projet est en cours. Cependant, lorsque l'on opte pour une solution faisant appel à la biométrie, il est très important de ne stocker aucune information sans l'autorisation du client. Et lorsqu'il y a stockage de données, il faut alors privilégier les supports individuels et ne pas effectuer d'enregistrement dans une base de données. C'est en tout cas ce que recommande la Cnil (Commission nationale informatique et liberté) venue un beau jour en délégation au Murano pour contrôler le système BiomHotel.
"Ils n'ont pu que constater que les empreintes n'étaient pas stockées dans une base de données, explique Jérôme Foucaud. Lorsque le client s'en va, les empreintes sont automatiquement détruites."
Depuis 2004, il est nécessaire d'effectuer une demande d'autorisation auprès de la Cnil avant de mettre en place un système biométrique.
Les avis émis par la Cnil restent cependant assez subtils et mieux vaut bien étudier le dossier avant de se lancer. Elle fait par exemple des distinctions entre les différents procédés biométriques. Par exemple, la Cnil a donné un avis défavorable à la mise en oeuvre par un collège du sud de la France d'un système de contrôle d'accès à la cantine scolaire reposant sur l'enregistrement dans une base de données des empreintes digitales des élèves. En revanche, un dispositif similaire présenté par un autre collège de la même région, reposant cette fois sur la reconnaissance du contour de la main, a reçu un avis favorable. La Cnil a autorisé au mois de juin l'utilisation d'une carte de fidélité comprenant un système de reconnaissance de l'empreinte digitale des voyageurs de l'aéroport de Nice-Côte d'Azur. Elle a considéré que ce système ne présentait pas de risques dans la mesure où l'empreinte digitale des personnes est exclusivement stockée sur la carte de fidélité, et qu'il n'y a aucun caractère obligatoire. Bref, les personnes concernées par un dispositif biométrique doivent être clairement informées de sa mise en oeuvre, de son caractère obligatoire ou facultatif, des destinataires, des informations et des modalités d'exercice de leurs droits d'accès et de rectification.
Mais quels que soient les freins pouvant être évoqués, la biométrie séduit beaucoup aujourd'hui, car elle offre un confort total et une grande sécurité aux clients comme aux exploitants. C'est la fin des clés qui se perdent ou même des vieilles générations de serrures à carte que de nombreux clients ne savent toujours pas faire fonctionner. Les coûts restent encore supérieurs à ceux des contrôles d'accès traditionnels mais plus pour longtemps. Alors, prêts pour le futur ? < zzz36v zzz42x

Murano Urban Resort
13 boulevard du Temple
75003 Paris
Tél. : 01 42 71 20 00 - Fax : 01 42 71 21 01

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L'Hôtellerie Restauration n° 2953 Magazine 1er décembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE