du 12 janvier 2005 |
VINS |
LES SOMMELIERS DE PROVENCE-NICE-CÔTE D'AZUR-CORSE ONT ÉLU LEUR NOUVEAU PRÉSIDENT
DIDIER CRATO SUCCÈDE À BRIGITTE LELOUP
Professeur au lycée Paul Augier de Nice, Didier Crato vient d'être élu à la tête de l'Association des sommeliers de Provence-Nice-Côte d'Azur-Corse. Celui-ci veut maintenir les deux grands axes de la politique engagée par Brigitte Leloup : la formation des jeunes et l'information aux professionnels. Rencontre.
"Nous sommes actuellement 80 adhérents, et je me suis fixé l'objectif de 100. Il faut fédérer notre profession", affirme Didier Crato. |
L'Hôtellerie Restauration :
Comment voyez-vous votre rôle de président et l'avenir de votre association ?
Didier Crato : Je vais poursuivre l'élan qui a été donné
par Brigitte Leloup. J'ai été secrétaire du bureau à ses côtés durant 6 ans, et nous
avions l'habitude d'oeuvre conjointement. La formation des jeunes et l'information auprès
des professionnels restent la priorité. Dans cet esprit, nous organisons des cours chaque
semaine avec des vignerons, des oenologues, mais aussi sur d'autres boissons, comme la
bière, le cidre
Nous travaillons par exemple régulièrement sur le thème de la
caféologie avec Malongo. Les sommeliers sont très demandeurs de ce type de réunion.
Même s'il n'est pas toujours facile de trouver le bon créneau horaire. On essaie d'aller
dans les vignobles, en particulier à l'occasion du nouveau millésime. L'association est
très présente et très active à la fête des vins de Bandol notamment. Nous organisons
depuis quelque temps des déplacements communs avec l'Association des sommeliers de
Marseille-Provence, qui est présidée par Gisèle Marguin, ou encore avec l'Association
de Monaco, présidée par Bruno Scavo. Et nous proposons des cours pour le grand public,
qui plaisent énormément. Nous sommes actuellement 80 adhérents, et je me suis fixé
l'objectif de 100. Il faut fédérer notre profession. C'est à mes yeux le seul moyen
pour la dynamiser, pour lui permettre de s'adapter aux attentes de la clientèle qui
évoluent.
On m'a
dit que les sommeliers corses allaient prendre leur autonomie. Quelle en est la raison ?
C'est tout simplement un problème de transport. En fait, il n'est pas facile pour les
sommeliers corses de venir pour seulement 1 ou 2 heures de dégustation. Ceci va se mettre
en place à partir du comité d'administration de l'UDSF de Reims, prévu début avril.
Sachant que le principe ne pourra être voté que lors de la prochaine assemblée
générale qui aura lieu, elle, en octobre.
Selon
vous, le métier de sommelier est-il
suffisamment reconnu ?
Non. Il faut mettre davantage en valeur le rôle du
sommelier qui est un rouage essentiel dans un restaurant. C'est celui qui permet de faire
augmenter de manière immédiate le chiffre d'affaires. C'est un prescripteur, à qui il
faut donner la place qu'il mérite.
Cette fois,
c'est au professeur que je m'adresse. Comment percevez-vous les nouvelles générations ?
Au sein du lycée, j'ai la chance d'avoir régulièrement des élèves étrangers.
Actuellement, j'en ai deux de nationalité chinoise et un qui vient du Mexique. C'est
très enrichissant comme expérience, car cela montre la dimension du métier à
l'international. En 2000, j'ai eu un élève mexicain qui est devenu Meilleur sommelier du
Mexique et qui a représenté son pays lors du dernier mondial. En formation, on est sur
des cessions de 10 à 12 élèves. C'est une bonne fourchette qui permet à la fois la
complicité et l'émulation. Cela dit, je constate une réelle pénurie de sommeliers sur
la Côte d'Azur. J'ai beaucoup de demandes d'embauche. J'envoie mes élèves en stage en
mai dans les établissements et la plupart du temps ils font la saison d'été au même
endroit. Ensuite, je les dirige vers les pays anglo-saxons pour qu'ils perfectionnent leur
apprentissage de la langue. C'est impératif pour leur avenir professionnel. Je les
prépare aussi aux différents concours, comme le trophée des vins de Bordeaux, le concours des Vins de Loire, le
Chapoutier qui sont des passages essentiels pour les élèves. Ils vont également
vendanger à Bellet, qui est le vignoble niçois. Notamment au Château de Bellet et au
Château de Crémat. Ensuite, ils peuvent suivre l'évolution du vin au cours de l'année
et jusqu'à sa commercialisation. Tout ça est concret et c'est ce qui les séduit.
Le vin, sur
la Côte d'Azur, tient-il promesse ?
En restauration, nous avons une belle clientèle étrangère et c'est très profitable au
marché. Les vins de la Provence ont également fait d'énormes progrès ces dernières
années, et on arrive à avoir une très grande qualité. Je pense que nous devons
absolument mettre en avant les rosés, qui ne sont plus ces petits vins qu'on buvait sous
la tonnelle pendant une partie de boules. Nous avons sans doute les plus grands rosés du
monde. Ce sont des vins de gastronomie et les 9 appellations provençales qui en
produisent offrent une palette de personnalités et de caractères tous plus intéressants
les uns que les autres. zzz76v
Association
des sommeliers de Provence-Nice-Côte d'Azur-Corse
Lycée hôtelier Paul Augier de Nice
163 bd René Cassin
06203 Nice Cedex 3
sommeliersdenice@aol.com
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L'Hôtellerie Restauration n° 2959 Hebdo 12 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE