du 19 janvier 2005 |
VIE PROFESSIONNELLE |
POUR CONTRER L'IMAGE 'VIEILLOTTE' DES LOGIS FRANCE
L'Isère en modernisation
Beaucroissant (38) Avec 65 établissements, soit 1 062 chambres en 2005, les Logis de l'Isère tentent de résister à l'érosion de l'hôtellerie traditionnelle en France. État des lieux lors de leur dernière assemblée générale.
Pierre Fouque, maire de Beaucroissant, Régis Aribert, président des Logis de France Isère, et Jacqueline Roux, présidente nationale des Logis de France. |
C'est à Beaucroissant, village célèbre pour sa foire plusieurs fois centenaire, que les Logis de France avaient choisi d'organiser leur assemblée générale en présence de Jacqueline Roux, présidente nationale. Une promesse de longévité pour Logis de France qu'aura pu apprécier la petite centaine de participants. Car si la vitalité des Logis de l'Isère place l'association départementale en bonne position derrière la Haute-Savoie et la Savoie, le bilan reste préoccupant. En effet, le dernier rapport d'activité (exercice du 1er octobre 2004 au 30 septembre 2005) laisse apparaître une perte finale de 8 membres. Et 3 nouveaux retraits ont été enregistrés depuis octobre. "La forte hausse des cotisations nationales (+ 12 %) engendrée par la mise en place de visites mystère plus fréquentes explique sans doute en partie ces retraits. Et puis il y a bien sûr le facteur âge et prise de retraite de nos adhérents", souligne Agnès Porte, animatrice Isère. Résultat : le département comptait en 2005, 65 établissements contre plus de 120 en 1989 ! La répartition de leurs 'cheminées' reste quant à elle stable avec 17 hôtels 1 cheminée, 34 avec 2 cheminées, 14 avec 3 cheminées et 1 hôtel Logis Vil le 3 cheminées. Mieux, l'audit mené par un cabinet extérieur (Hôtel Action) en 2000 sur l'ensemble des établissements isérois aura encouragé les adhérents à maintenir leur niveau de qualité. Sur les 28 hôtels passés au peigne fin lors des audits mystère de cette année, pas un n'a été recalé ! Et 5 ont même grimpé d'un échelon : Les Voyageurs de Saint-Laurent-du-Pont, l'Hôtel Alpha de Besse-en-Oisans, et Les Terrasses d'Allevard-les-Bains sont passés de 1 à 2 cheminées. Le Col de l'Arc de Lans-en-Vercors et Les Mésanges d'Uriage-les-Bains ont, eux, décroché leur 3e cheminée.
Incontournable internet
Pour autant, le tournant
n'est pas toujours facile à prendre et les Logis véhiculent encore une
image 'vieillotte'. "Certains n'ont encore ni internet ni e-mail, soupire
Agnès Porte. C'est pourtant aujourd'hui incontournable lorsque l'on prend
toute la mesure du chiffre d'affaires généré via internet." En
effet, si le CA de la centrale de réservations Logis de France de l'Isère
a augmenté de 31 % en 1 an (136 220 E en 2005 contre 103 988 E en 2004), le
nombre de réservations grand public effectuées par internet a presque
doublé (2 017 en 2005 contre
1 386 en 2004). Résultat, le CA obtenu via internet atteint 118 400 E en 2005
contre 83 652 E en 2004, soit une augmentation de 42 %. Et l'internet prend une
part de plus en plus grande dans les recettes globales. Mais là n'est évidemment
pas le seul chantier à poursuivre. Jacqueline Roux comme Régis Aribert,
président départemental, ont mis l'accent sur les efforts nécessaires
à effectuer en termes de modernisation des équipements, de qualité
d'accueil, de convivialité, de rapport qualité-prix et de confort. Les
marges de progression des Logis de France en Isère sont en effet encore larges.
L'enquête menée depuis 3 ans par l'observatoire du CDT Isère est
d'ailleurs de ce point de vue très éclairante.
Des taux d'occupation préoccupants
De par leur profil, les
Logis de l'Isère sont davantage implantés en moyenne montagne que dans
les collines du nord Isère et connaissent un meilleur taux d'occupation en
été qu'en hiver, notamment dans les massifs de Belledonne et de l'Oisans.
"Mais par rapport aux résultats des hôtels isérois, le remplissage
des Logis de France est bien inférieur : - 17 points en hiver, et - 9 points
l'été hors juillet et août. À noter d'ailleurs que le seuil
de rentabilité des 50 % de remplissage est rarement atteint", souligne
Karine André, responsable de cet observatoire. Les Logis de l'Isère totalisent
en effet 84 500 nuitées l'hiver pour un taux d'occupation de 36 %, et 139 000
nuitées l'été (soit 1,6 fois plus que l'hiver) pour un taux d'occupation
moyen de 51 %. L'étude souligne la bonne performance des Logis 3 cheminées
l'hiver (41 % de taux d'occupation, soit 5 points de plus que la moyenne des Logis).
"Ce résultat s'explique en partie par le fait qu'un certain nombre de Logis
3 cheminées est situé en stations de sports d'hiver", indique l'observatoire.
La palme revient par contre aux 2 cheminées l'été, en 2005 comme
en 2004. "Toutefois leur activité est en baisse de 6 % tandis que les hôtels
3 cheminées progressent de 8 %", note Karine André.
Nathalie
Ruffier
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L'Hôtellerie Restauration n° 2960 Hebdo 19 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE