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du 26 janvier 2006
VIE PROFESSIONNELLE

FACE À LA PÉNURIE DE MAIN-D'OEUVRE

LES ENTREPRISES PRÉFÈRENT LE BON VIEUX 'CDI'

Dans l'hôtellerie-restauration, à l'instar du bâtiment, le besoin de main-d'oeuvre est quasi permanent, en particulier en Île-de-France. Ce début d'année nous donne l'occasion de faire le point sur le marché du travail dans le secteur. Quels contrats sont proposés le plus souvent aux demandeurs d'emploi ? Quels postes sont les plus recherchés ? Et enfin, le contrat nouvelles embauches (CNE), instauré il y a 5 mois, a-t-il été adopté par les entreprises de moins de 20 salariés ? Éléments de réponse.

L'ANPE de Nanterre-Parc (92) est l'une des rares agences franciliennes qui a fait de l'hôtellerie-restauration son cheval de bataille. Installée en léger retrait des tours de La Défense, elle rayonne sur un territoire de 5 communes (Nanterre, Puteaux, Suresnes, Courbevoie et La Garenne-Colombes) et sur un bassin économique riche de 1 600 entreprises, ce qui lui confère un potentiel d'offres d'emploi important.
Sans dévoiler de chiffres, l'ANPE locale certifie avoir enregistré davantage d'offres en 2005 qu'en 2004. Une augmentation qui, selon Jean-Marc Sorin, conseiller ANPE, serait due essentiellement "à notre activité vers les entreprises. Nous allons les chercher !", insiste-t-il. Aller à la rencontre des employeurs, mettre en place des partenariats avec eux et leur proposer des profils de qualité, en adéquation avec la technicité des postes à pourvoir, telle est la mission quotidienne, rue de Craïova.

Le CDI monnaie courante
En ce début d'année, on compte ici quelque 790 inscrits, de tous âges. Des demandeurs d'emploi qui sont en grande majorité "des gens motivés, qui recherchent activement un emploi, et qui, dès lors, en trouvent régulièrement", atteste Jean-Marc Sorin, qu'il s'agisse de postes d'aide-cuisinier, de cuisinier, d'employé polyvalent ou de serveur. En termes de contrats proposés, la donnée est encourageante. "Aujourd'hui, j'ai quand même une majorité de CDI", se félicite le conseiller, qui précise que cette offre émane principalement de la restauration collective et de sociétés telles que Sodexho ou Score Services.
Des embauches directes en CDI, des CDD au parfum pérenne ou des missions d'un jour ou plus, en extras, voici en ordre d'importance les contrats proposés sur le bassin de La Défense. Mais qu'en est-il donc du contrat nouvelles embauches, le CNE, entré en vigueur au 1er septembre 2005 ? A-t-il trouvé sa place ? La réponse de Jean-Marc Sorin est sans ambiguïté : "C'est un contrat que nous sommes prêts à vendre, mais les entreprises ne sont pas demandeuses à ce jour." Même son de cloche à l'ANPE de Versailles (78). Là-bas aussi, "les offres ont augmenté en 2005 de 10 % en un an, et 2006 démarre fort", témoigne Bernard Jazay. Et pourtant, la hausse ne doit rien au CNE. "À ma connaissance, un seul a été signé jusqu'à maintenant", confie le conseiller pour l'emploi, qui précise tout de même que la personne qui en a bénéficié "était motivée, et contente".
Dans tous les cas, le secteur de l'hôtellerie-restauration a besoin de bras. "Les offres sont en légère hausse", confirme-t-on
encore à l'agence d'intérim Adaptel à Paris. "Nous avons du mal à trouver du personnel, et surtout du bon", ajoute pour sa part le responsable de l'Inter-Hôtel Wilson à Saint-Denis (93). Et même lorsqu'on ne recherche apparemment pas, on ne voit aucun inconvénient à agrandir les équipes… Illustration dans une pizzeria de Levallois-Perret (92). "Il n'y a pas de besoin spécial. Le personnel travaille ici depuis près de 15 ans en moyenne, ça tourne bien comme ça", raconte Paolo, employé. Néanmoins, au fil de la conversation, il admet que "si la TVA descendait à 5,5 %, mes patrons seraient sans doute prêts à embaucher un aide-cuisinier et un serveur".
Louis-Cyril Tharaux zzz54r

Farid Faked s'est lancé avec détermination dans la cuisine

Farid Faked, 17 ans, de Nanterre (92), a arrêté ses études en juin dernier. Après une 3e générale, il a choisi de se lancer sur le marché du travail. Avec une seule idée en tête : faire de la cuisine - l'une de ses passions - son métier.
Farid n'a pas perdu de temps. Sitôt l'été, il s'est engagé dans une formation courte d'aide-cuisinier, une semaine pour acquérir des bases et pouvoir prétendre à un emploi. Résultat, il redouble de motivation et décroche un 1er contrat, 3 mois à assister son chef aux entrées et aux desserts, puis un 2nd, de 2 mois, en tant que plongeur.
Au chômage depuis décembre, et après "un mois de recherches quotidiennes en agence d'intérim", le jeune homme a franchi pour la première fois la porte de l'ANPE. Le contact s'est avéré encourageant. "Ils s'occupent bien de nous ici, et j'ai déjà vu quelques offres qui pourraient m'intéresser, confie-t-il. Maintenant, il faut que je me dépêche d'appeler les employeurs, pour ne pas que la place me passe sous le nez…" Confiant et déterminé, Farid Faked compte bien tout mettre en oeuvre pour trouver
rapidement un poste stable, autrement dit, un CDI, et cela d'ici à l'été. Interrogé en aparté sur le contrat nouvelles embauches, Farid donne volontiers son avis : "Le CNE, c'est bien si on ne trouve rien d'autre, mais d'un autre côté, si l'employeur peut nous licencier sans raison pendant 2 ans, ça n'est pas très rassurant."

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L'Hôtellerie Restauration n° 2961 Hebdo 26 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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