du 26 janvier 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LES RÉACTIONS APRÈS LE NON À LA BAISSE DE TVA : ENTRE COLÈRE, TRISTESSE ET DÉCEPTION
Philippe
Quintana,
pdt
Umih 44
Jacques a dit, Jacques a promis,
Jacques a menti ! Je suis déçu, c'est une évidence, un peu dégoûté et inquiet
quant au fonctionnement de notre démocratie… Et je me demande si nous ne nous
sommes pas trompés de combat en intégrant toutes les restaurations. Ne
fallait-il pas cibler sur le code Ape 553A, à savoir la restauration
indépendante, celle qui représente la France à l'étranger et qui a le plus
besoin de cette baisse de la TVA ?
O. M.
Franck
Gomez,
pdt Umih Vaucluse
Je suis très ennuyé de constater que le
président de la République ne tient pas ses promesses. Il nous a tout fait
croire, mais on doit bien reconnaître qu'il n'a plus l'oreille de l'Europe. En
fait, dès que cette baisse n'est pas apparue au budget national, on pouvait
imaginer que nous n'avions pas les meilleurs avocats. Mais nous sommes des gens
d'espoir, et il faut encore y croire car il nous la faut !
J.
B.
Didier Müller,
pdt de l'Umih 63, directeur
de la Taverne de Maître Kanter à Clermont-Ferrand
Je ressens beaucoup de tristesse. Des entreprises ne vont
pas pouvoir résister ; elles attendaient cette baisse comme une bouée
de sauvetage. Beaucoup de tristesse aussi vis-à-vis des employés, car
les augmentations de salaire sont remises aux calendes grecques et la 6e
semaine de congé est menacée.
P.
B.
Roland Bernard,
pdt
de l'Umih 69
Je ne suis pas étonné du refus
de l'Union européenne. Le combat de M. Daguin est légitime, mais il aurait fallu
prôner une exception culturelle française dans le domaine de la restauration.
Une fois de plus, ce sont les petits restaurateurs qui paieront et c'est
regrettable.
A.
H.
Daniel Labarrère,
restaurant L'Ambroisie à
Tarbes (65)
C'est la honte ! Je soupçonne le
gouvernement français d'un accord préalable avec l'Allemagne, sachant qu'il ne
pourrait pas tenir ses promesses. C'est une démarche voulue et réfléchie. Nous
ne faisons plus confiance à ce gouvernement. La profession a toujours soutenu la
droite, mais comment continuer à soutenir des amis qui vous trahissent ?
J.-M.
A.
Pierre Alfonsi,
pdt
de la FIH 13
Je suis déçu. Il n'est pas normal que le président
de la République, affirme quelque chose depuis 3 ans, et ne respecte pas ses
promesses. La baisse de la TVA est vitale pour la restauration. Elle crée
des emplois. Elle permet d'investir, de mieux rémunérer nos salariés
et de rétablir notre qualité de services. La baisse de la TVA a créé
des emplois dans le bâtiment, pourquoi ne le serait-elle pas dans notre secteur.
On nous traite comme des mendiants et des voyous. La convention collective doit
être remise en question.
D. F.-N.
zzz74v
Jacques
Mestre,
pdt Umih 34
Arrêtez de nous balader ! Bien sûr André Daguin
a fait le maximum. Maintenant il ne reste qu'une seule issue possible, c'est la
subsidiarité. Elle existe, il n'y a qu'à l'appliquer. Car c'est la survie
de nos entreprises qui est en question. Certains saisonniers vont retarder leur
ouverture pour économiser sur le personnel, d'autres ouverts à
l'année préfèrent augmenter le
nombre de jours de fermeture. En Languedoc-Roussillon, c'est le tourisme qui va
aussi en pâtir. L'authenticité, le terroir qu'ils viennent chercher, ils ne le
trouveront plus puisque beaucoup vont se contenter d'acheter à l'étranger des
produits moins chers qu'ils n'auront qu'à finaliser.
J. B.
Philippe Labbé,
pdt du directoire de Courtepaille
La TVA dans la restauration est une question
de fiscalité locale à l'échelle européenne ! Les péripéties
de ce dossier m'amènent à penser qu'il est impossible d'obtenir l'harmonisation
fiscale européenne avec un mode de décision à l'unanimité,
et qu'il est anormal de devoir obtenir un aval de l'Europe sur une TVA qui ne génère
aucune concurrence déloyale entre pays membres. De plus, le refus persistant
d'autres états membres contribue à générer un esprit de nationalisme
et un rejet de la Communauté européenne. Par ailleurs, il est totalement
contradictoire de maintenir
la TVA à taux réduit sur le bâtiment par crainte des effets sur
la destruction d'emplois, et ne pas accorder la baisse de la TVA sur la restauration
en raison de doutes sur la création d'emplois. La baisse de la TVA dans le
bâtiment en 1999 avait créé 68 000 postes, c'est un fait statistique
qui accrédite totalement l'estimation d'une création de 40 000 emplois
dans la restauration. Ce refus est une catastrophe à l'horizon 2007, en cas
de non-maintien des aides Sarkozy, car la restauration sera le secteur professionnel
qui aura enregistré en 3 ans la plus forte hausse de ses coûts de main-d'oeuvre.
L. A.
Christian Navet,
pdt
de l'Upih (Union patronale des cafetiers, hôteliers, restaurateurs, discothécaires
d'Île-de-France)
Beaucoup
d'adhérents nous ont appelés pour nous signifier leur déception et
leur colère. D'abord par rapport à la promesse du gouvernement, les
gens s'interrogent. Qui dirige la France ? Il existe la subsidiarité, et on
veut que l'État français prenne ses responsabilités. C'est une
équité. C'est un élan qu'on aurait dû avoir, tout ce qu'on avait
donné comme espoir à la profession est fauché en l'espace de quelques minutes.
Les instances gouvernementales privilégient une politique qui ne prend pas en
considération les difficultés et les spécificités professionnelles et humaines
que nous rencontrons. C'est grave.
Sy.
S.
Hubert Boivin,
pdt des cafetiers, restaurateurs
et métiers de nuit des Alpes-Maritimes
Si
la TVA ne baisse pas, nous saurons nous rappeler au bon souvenir des hommes politiques
qui dirigent actuellement la France lors des prochaines échéances électorales.
Aujourd'hui, en Europe, on est malheureusement contraint de demander l'avis de son
voisin et de s'y conformer. Or, en ce qui concerne la TVA dans la restauration,
si le président de la République avait la volonté de respecter ses engagements, il pourrait le faire. La France
peut unilatéralement décider d'appliquer une TVA à 5,5 % dans la
restauration puisque c'est une mesure qui ne gêne en rien nos voisins européens.
Tous les ministres français qui nous ont reçus au
cours des derniers mois nous ont dit : "Vous aurez la TVA à 5,5 %."
Ils ont donc menti. D'où notre colère et notre détermination à
obtenir l'abaissement de la TVA.
B. D.
Jean-Claude
Vrinat,
propriétaire du restaurant Taillevent,
Paris
Moi, je n'ai jamais cru à cette baisse. Les promesses n'engagent
que ceux qui y croient. On nous a amusés avec des mesures irréalisables.
Pourquoi ne pas alors accorder cette baisse à d'autres secteurs d'activité
? Je pense qu'il faudrait s'intéresser aux charges sociales de toute l'économie
et non agir en brandissant des 'mesurettes'. Nous sommes au pied du mur. Il faut
prendre des mesures qui soient valables pour l'ensemble des secteurs économiques
de la France, réfléchir sur le problème des retraites et de la Sécurité sociale
en déficit par exemple.
L.
A.
Roger Sengel,
pdt
du GHRD du Bas-Rhin
Le débat autour de la TVA n'est pas européen mais français.
Qu'on arrête de nous faire croire le contraire. L'État français est
souverain pour définir ses taxes. C'est clair, le maintien de la TVA peut mener
à la catastrophe pour la profession.
JBP
Jean Brouilly,
pdt
des restaurateurs de l'Umih 69
Sincèrement, j'étais sceptique sur l'aboutissement de
notre demande, même s'il est vrai que la TVA représente la charge la
plus lourde dans nos entreprises. C'est regrettable : nous aurions non seulement
pu être soulagés nous-mêmes, mais surtout en faire profiter nos
clients.
A.
H.
Michel Blanchet,
pdt des Maîtres cuisiniers de France
On est catastrophé. On nous a imposé
des contraintes de jours fériés supplémentaires sans finalement de contrepartie
de baisse de la TVA. Les promesses des élus sont décevantes. Ramener la TVA à
5,5 % aurait engendré un bien-être pour la profession. Beaucoup d'entreprises
sont sur la corde raide. J'espère malgré tout que ce n'est pas terminé. Il
fallait peut-être que les syndicats s'engagent à prendre en parallèle d'autres
actions de façon à ne pas tout perdre : reconsidérer la refonte du CAP, faire
des propositions sur l'âge des jeunes qui entrent en apprentissage. On est
perdant sur toute la ligne.
L.
A.
Jean-Paul Durand,
pdt Umih 21
Les belles promesses de Chirac n'ont pas été tenues.
Mon sentiment, c'est la colère, le dépit et la honte pour le gouvernement.
Quand les charges sociales et les taxes sur l'essence augmentent,
on ne demande pas la permission à l'Europe.
Sensimédia
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L'Hôtellerie Restauration n° 2961 Hebdo 26 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE