du 26 janvier 2006 |
L'ÉVÉNEMENT |
JOURNÉE NOIRE POUR LA RESTAURATION FRANÇAISE
L'EUROPE ENTERRE 'POUR L'INSTANT' LA BAISSE DE LA TVA
Bruxelles ne voulant pas donner à la France l'autorisation de réduire le taux de TVA pour les restaurateurs français, le Premier ministre propose aux élus de la profession de travailler ensemble afin de trouver des solutions concrètes sur les autres dossiers sensibles du secteur. Rendez-vous est pris dans un mois.
Par Pascale Carbillet
Alors
que les 25 ministres des Finances européens étaient encore en train de
négocier à Bruxelles le mardi 24 janvier sur le délicat sujet des
taux réduit de TVA, Dominique de Villepin invitait les représentants des
organisations patronales à Matignon pour les tenir informés de l'évolution
du dossier.
Ce sont tous les présidents des différentes
organisations patronales de la profession qui ont été conviés mardi
à 17 h à Matignon. André Daguin, président de l'Umih (Union
des métiers et des industries de l'hôtellerie), Jacques Belin pour le
GNC (Groupement national des chaînes), Jean-François Girault pour la
CPIH (Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie),
Jacques Jond pour la Fagiht (Fédération autonome générale de
l'industrie hôtelière touristique), Didier Chenet pour le Synhorcat (Syndicat
national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs) et Gérard
Plomion pour le SNRPO (Syndicat national de la restauration publique organisée).
Le dossier TVA est dans l'impasse
Attitude courageuse du Premier ministre qui devait
annoncer que le dossier TVA pour la restauration était dans l'impasse pour
l'instant. Même si, précisait-il aussitôt, le gouvernement français
maintenait sa demande et la pression au niveau européen. Mais qu'en l'état
actuel des choses, il n'y avait plus d'espoir de voir ce dossier aboutir.
Dominique de Villepin proposait alors
de travailler sur les autres dossiers majeurs de la profession qui ont été
un peu occultés du fait de cette revendication majeure pour la profession sur
la TVA. C'est pour cette raison que Léon Bertrand, ministre du Tourisme, et
Renaud Dutreil, ministre des PME, ont été conviés à participer
à cette réunion.
Rendez-vous a été pris dans un mois avec les élus de la profession
afin de pouvoir faire avancer ces dossiers en proposant des mesures concrètes.
En attendant, Léon Bertrand et Renaud Dutreil ont été invités
à participer aux débats du conseil d'administration extraordinaire de
l'Umih qui se tiendra le 7 février prochain.
Ce sont donc des présidents dépités
qui sont sortis de cette réunion qui aura duré plus d'une heure trente.
"Un, la TVA, c'est foutu. Deux, rendez-vous dans un mois. D'ici là, on
se tait et on travaille", a déclaré André Daguin à l'issue
de cette réunion. Pas sûr que cette ligne de conduite soit suivie par
tous. Jean-François Girault, à l'instar de ses troupes, était
très remonté et déclarait dans la journée que faute d'une TVA
à taux réduit, il ne restait plus qu'une solution pour la profession
: "Augmenter les prix et prendre les mesures qui s'imposent."
La sixième semaine sur
la sellette
Quant au Synhorcat, il maintient
son recours devant le Conseil d'État afin de voir annuler l'accord du 13
juillet 2004 qui a notamment instauré la 6e semaine de congés
payés. Son président, Didier Chenet, déclarait que de toutes les
façons, seul un nouveau plan d'allégement de charges permettrait de
financer cette mesure difficilement supportable pour les entreprises du secteur.
La Fagiht insiste sur le fait que si la TVA est un combat majeur et essentiel au
fil des années, il a occulté d'autres problèmes tout aussi cruciaux
pour la profession.
Alors que les élus quittaient
Matignon, on apprenait que Bruxelles n'était même pas parvenu à
conclure un accord pour prolonger la fameuse annexe K qui permet aux activités
à forte densité de main-d'oeuvre de bénéficier du taux réduit
de TVA. Ce qui veut dire que non seulement les restaurateurs n'ont pas obtenu gain
de cause, mais aussi le secteur du bâtiment, contrairement à ce qui
avait été annoncé. Les ministres des Finances ont d'ailleurs décidé
d'une réunion exceptionnelle très rapidement afin de régler ce problème.
Thierry Breton a annoncé qu'il avait demandé une étude complète
et détaillée sur l'impact de la baisse de la TVA en restauration pour
2007, afin de pouvoir mieux défendre le dossier auprès de ses partenaires.
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La
CPIH à Jacques Chirac : la sage décision de la subsidiarité
À
la suite du refus du conseil Ecofin de la baisse de la TVA,
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L'Hôtellerie Restauration n° 2961 Hebdo 26 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE