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du 2 mars 2006
S'EXPATRIER

JOURNÉE DES FRANÇAIS DE L'ÉTRANGER LE 4 MARS À PARIS

LES EXPATRIÉS À L'HONNEUR AU SÉNAT

À l'occasion de la 1re journée des 'Français de l'étranger', le Sénat met à l'honneur des réussites de Français à l'international. Parmi eux, Jean-François Pelaez et Lionel Richard, tous deux directeurs de la restauration dans des palaces indiens. Focus.

Pour sa première édition, la journée des 'Français de l'étranger' réunira des institutions, des associations et des entreprises au Sénat dans le but d'informer les Français désireux de s'expatrier sur ceux qui ont déjà franchi le pas. Pour le Sénat, à qui la Constitution confie la représentation des Français de l'étranger (art.24), c'est une manière inédite de sensibiliser le public sur la présence française à l'étranger ainsi que sur la représentation politique des Français établis hors de France.
La manifestation est organisée sous forme de journée portes ouvertes permettant à tous ceux qui le veulent de s'informer de manière générale sur l'expatriation et ses conséquences fiscales, sociales et culturelles. De nombreux secteurs d'activité seront représentés, notamment celui des CHR, avec la présence du groupe Accor et du Club Med.
Des responsables du recrutement des 2 groupes expliqueront aux visiteurs quelles sont leurs opportunités d'emploi à l'international (lire l'encadré ci-contre). La journée sera clôturée par un débat dans l'hémicycle du Sénat avec des interventions d'hommes politiques et de Français qui ont réussi à l'étranger. Le tout sera ponctué par des reportages présentant des 'success stories'. Parmi celles-ci, nous avons sélectionné celles de Jean-François Pelaez et Lionel Richard, tous deux directeurs de la restauration en Inde.
Tiphaine Beausseron zzz99

Pour en savoir plus : www.expatries.senat.fr/JFE.html

Recrutement
Le Club Med présente ses opportunités d'emplois à l'international

"En 2005 nous avons effectué 3 700 embauches en France et Europe du Nord*, pour nos Villages de vacances en France et à l'étranger. Plus de 50 % d'entre elles concernaient des postes de service en restauration, bar, réception et cuisine", précise Leslie Delamarre, responsable de la communication recrutement du Club Med.
Le groupe dirigé par Henri Giscard d'Estaing, compte aujourd'hui 60 Villages répartis dans 40 pays dont plus de la moitié à l'étranger. Pas étonnant que le groupe, qui emploie au total 16 000 collaborateurs dont 11 000 saisonniers (GO, gentils organisateurs et GE, gentils employés) partout dans le monde, ait tenu à participer à la 1re journée des Français de l'étranger organisée par le Sénat le 4 mars. "La possibilité, pour des jeunes professionnels de découvrir des cultures culinaires propres à chaque pays à travers leur différente affection partout dans le monde, est une opportunité enrichissante. Elle présente en outre l'avantage d'être un bon complément par rapport à l'enseignement hôtelier souvent limité aux traditions culinaires françaises", complète Thierry Kopferschmitt, responsable du recrutement France et Europe. Et de poursuivre : "Nous pouvons souffrir parfois
d'une réputation pas très 'hôtelière' de sorte que les jeunes professionnels sont nombreux à ne pas penser spontanément à démarrer une carrière chez nous. Pourtant, nous proposons toute une gamme de métiers exigeants des compétences techniques nécessairement acquises en écoles hôtelières, comme c'est le cas pour les réceptionnistes, lingères, assistantes gouvernantes, chef de partie, sous-chef ou chef de cuisine. Certes 100 % des contrats proposés à l'embauche par le Club Med pour les Villages de vacances sont des CDD saisonniers et cela peut être perçu comme un inconvénient. Mais c'est aussi un avantage que de se dire qu'on peut s'expatrier juste le temps d'une ou plusieurs saisons dans un pays étranger." Selon les responsables recrutement du Club Med, un GO change de destination en moyenne tous les 6 mois, et peut alterner la montagne l'hiver et les destinations balnéaires l'été, contrairement aux GE qui occupent des postes moins qualifiés, et sont recrutés parmi les professionnels locaux. Mais que l'on soit GO ou GE, les valeurs humaines avec lesquelles le Club Med souhaite conquérir les jeunes professionnels sont identiques : professionnalisme, ouverture d'esprit, sens du service, gentillesse et capacité à travailler dans une équipe multiculturelle.

* (Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne, Susse, Autriche)

www.clubmed-jobs.com


Success stories à New Delhi

Parmi les 2,2 millions de Français établis hors de France, il est impossible de chiffrer la proportion de ceux qui travaillent dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, mais on peut dire sans trop de risque que l'hôtellerie-restauration est certainement l'un des secteurs d'activité où l'on s'expatrie le plus. Si certains choisissent de partir uniquement dans l'optique de perfectionner leur maîtrise de l'anglais avant d'embrayer une belle carrière dans l'Hexagone, d'autres, conquis par l'expérience en terre étrangère, choisissent d'y faire leur vie, souvent avec succès professionnel à la clé. En témoignent les parcours exemplaires de Jean-François Pelaez et Lionel Richard, actuellement en poste en Inde, un pays qui attire encore peu de Français.
Un reportage réalisé par l'AFP TV leur sera consacré et sera diffusé le 4 mars dans l'Hemicycle du Sénat. Voici leur portrait en avant-première.


Jean-François Peleaz
: "Aujourd'hui, il y a de belles carrières à faire en Asie, car le savoir-faire français bénéficie d'une excellente réputation."

Jean-François Pelaez, responsable du département culinaire Hôtel Oberoï : "Nos salaires sont souvent parmi les plus élevés""
À L'Hôtel Oberoï de New Delhi, l'un des plus prestigieux de la capitale indienne, Jean-François Pelaez, 40 ans, assume la fonction de responsable du département culinaire. Dans ce luxueux palace membre de la chaîne The Leading Hotels of the World, il assure la gestion et les menus de 6 restaurants, un room-service, un service banquet, un coffee-shop avec service de vente à emporter. Le tout mobilise près de 150 cuisiniers, et génère un chiffre d'affaires annuel d'environ 22 millions de dollars. Sacré poste, pourrait-on résumer ! Comment y est-il parvenu ? À force de travail bien sûr (il a travaillé en France pendant 10 ans aux côtés des plus grands : Michel Bras, Roger Vergé, Joël Robuchon, Jacques Cagna…), mais aussi grâce à une grande faculté d'adaptation développée au fil de ses expériences à l'étranger. Car avant d'arriver en Inde, Jean-François Pelaez a beaucoup voyagé : chef executif dans un resort des Bahamas, au Four Seasons de Mexico, ou encore au Nigeria à l'occasion de l'ouverture d'un Méridien en 1994. Cet ancien de l'école hôtelière de Saint-Quentin-en-Yvelines, a pris goût à l'univers des hôtels de luxe, et a su se démarquer par ses compétences techniques et sa capacité d'adaptation à différentes cultures dans la gestion des hommes et des budgets. Il faut dire que l'homme originaire de Béziers peut de targuer d'être quadrilingue (français, anglais, espagnol et italien). Atout indiscutable et rare ! "Aujourd'hui, il faut que les jeunes comprennent qu'il y a de belles carrières à faire en Asie, car le savoir-faire français bénéficie d'une excellente réputation, et qu'il y a encore peu de chefs français. Mais ils doivent à tout prix savoir parler anglais. Ils doivent aussi avoir en tête que l'expatriation n'est pas chose facile. Certes, on gagne souvent bien sa vie - d'ailleurs, les salaires des chefs executifs d'hôtels de luxe sont souvent parmi les plus élevés -, mais on travaille souvent 6 jours sur 7, 12 heures par jour, éloigné de sa famille et de sa culture. Ce n'est pas toujours évident", prévient le chef.

Hôtel Oberoï
DR Zakir Hussain Marg
New Delhii
110003 India
www.oberoidelhi.com


Lionel Richard s'est d'abord expatrié en Suisse.

Lionel Richard, à la tête de 5 restaurants du palace Imperial : "Je ne rentrerai pas en France"
L'envie de partir travailler à l'étranger démange ce diplômé de l'école hôtelière de Tain-l'Hermitage, après une solide formation pratique acquise chez Georges Blanc (3 étoiles Michelin à Vonnas) et chez Jean-Paul Lacombe (2 étoiles Michelin à Lyon). "Un cabinet de recrutement m'a alors suggéré de commencer par un pays non loin de la France, et m'a proposé une place en Suisse", raconte ce Lyonnais d'origine. C'est ainsi qu'il débute sa vie d'expatrié comme directeur adjoint de la restauration au Lausanne Palace & Spa, puis à Genève, comme directeur de la restauration à La Réserve Hôtel & Spa. 3 ans plus tard, l'envie d'horizons lointains resurgit. Il hésite alors entre les États-Unis et l'Asie. Et c'est l'opportunité d'un poste de directeur des restaurants de l'hôtel The Imperial, un palace indépendant aux allures de palais de Maharajah, qui le mène jusqu'à New Delhi. Ce n'est pas tant l'idée d'y gagner en salaire qui le motive (hormis les avantages en nature tels que voiture, téléphone et logement de fonction, billets d'avion annuels, assurance santé… il n'y gagne que légèrement, comparé à son ancien salaire suisse) que l'attrait du challenge. Il signe alors un contrat de 2 ans, et débarque à l'hôtel, à la tête de 5 restaurants et 2 bars. Sur les 750 employés du palace, ils ne sont que 5 expatriés : 2 Français, 1 Italien, 1 Allemand et 1 Suisse. "Malgré ce choc culturel, tout ne fut pas trop déstabilisant, car l'univers hôtelier m'était déjà familier", précise Lionel. "À l'issue de mon contrat, dans 6 mois, je ne sais pas encore ce que je ferai. Mais ce qui est sûr, c'est que je ne rentrerai pas en France", avoue-t-il.

The Imperial
Janpath
New Delhi
110001 India
www.theimperialindia.com zzz18p

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L'Hôtellerie Restauration n° 2966 Hebdo 2 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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