du 02 mars 2006 |
COURRIER DES LECTEURS |
Congés payés d'un salarié partiellement à temps plein
J'ai prévu de faire un contrat à durée indéterminée à une plongeuse à mi-temps sur une période de 6 mois et à plein-temps sur les 6 mois restants. Comment prendre en compte les congés payés ? (Lydie sur le sujet interactif tous les modèles de contrat de travail)
Les travailleurs
à temps partiel ont le même droit au congé que les salariés
à temps plein. Ils ont droit à 5 semaines de congés légaux
et les 6 jours conventionnels comme les autres salariés.
C'est simplement au niveau du montant de l'indemnité de congés
payés que le statut de temps partiel aura une incidence. Pour déterminer le montant de l'indemnité
de congés payés, la loi a prévu 2 modes de calcul :
La règle du maintien du salaire, qui assure au salarié
une indemnité minimale qui doit être égale au salaire qu'il aurait
perçu s'il avait travaillé pendant sa période de congé.
La règle dite du 10e qui consiste à calculer
le montant de l'indemnité de congé sur la base de la rémunération moyenne acquise par le salarié
pendant la période de référence. L'indemnité est égale au dixième
de la rémunération totale perçue par le salarié.
C'est la solution la plus avantageuse pour le salarié qui doit être retenue. De prime abord, il semblerait que dans le cas de votre salariée
qui travaille la moitié du temps à temps partiel et l'autre à temps complet, il faudrait appliquer la règle du 10e pour prendre
en compte le salaire réellement perçu par cette salariée. Mais ce n'est pas tout à fait vrai, il faut aussi prendre
en compte le moment où elle part en congés, afin de voir si elle est en période à temps plein ou partiel.
Lorsqu'un salarié travaille au cours de l'année de référence
pour partie en temps partiel et pour l'autre partie à temps plein, l'horaire
à retenir pour le calcul de son indemnité de congés est celui qui
aurait dû être effectué s'il avait travaillé. Il s'agit donc
de son nouvel horaire. Si le salarié a travaillé à temps partiel dans
les semaines précédent son départ en vacances, et qu'il aurait continué
à travailler sur cette base de temps partiel s'il n'était pas parti
en congé : la règle du maintien du salaire, en raison de son nouvel horaire
à temps partiel, lui est défavorable. Il faudra donc appliquer la règle
du dixième, c'est-à-dire calculer son indemnité
de congés payés par référence à l'ensemble de sa rémunération
perçue dans l'année. En revanche, si la salariée a commencé à travailler à temps plein avant son départ
en congé, le salaire qu'elle aurait perçu si elle avait travaillé
sera maintenu. Donc dans ce cas, on applique la règle du maintien du salaire.
Règle qui est beaucoup plus avantageuse dans
ce cas, que l'application
du calcul de son indemnité par l'application de la formule du dixième.
Cette position a été donnée par les services ministériels
dans une réponse ministérielle n° 41402, JO Ass. Nat. Du 2 mars 1981,
p. 930) qui précisait : "Si un salarié occupé à temps partiel
prend ou reprend un emploi à temps plein au moment des vacances, il doit
incontestablement bénéficier de la règle préférentielle
de calcul. Il n'est pas sans intérêt de souligner que cette accession
ou ce retour au temps plein au moment des congés ne dépend pas de la volonté
du salarié, mais de celle de l'employeur. Il y a lieu de rappeler que, dans l'hypothèse où l'intéressé,
normalement occupé à temps partiel, se trouve provisoirement employé
à temps plein au moment des congés (pour pallier l'absence de personnel,
par exemple), cet horaire temporaire et occasionnel n'entrerait pas en compte pour la détermination de son indemnité de
congé. La jurisprudence a décidé, en effet, que dans un tel cas, c'est l'horaire habituel seul qui
doit être pris en considération. Il convient d'observer que les articles
L.212-4-2 et suivants du code du travail (…) sur le travail à temps
partiel ne modifient en rien les dispositions susvisées concernant le calcul
de l'indemnité de congé et n'ont aucune incidence
en ce domaine."
zzz60o
Un hôtel peut-il être entièrement non-fumeurs ?
Propriétaire d'un petit hôtel familial dans le Doubs, nous sommes dans le souci permanent de créer un cadre agréable pour l'accueil de nos clients. À ce propos, j'aurai une question concernant la gestion des espaces fumeurs/non-fumeurs dans notre hôtel. Sommes-nous obligés de mettre à la disposition de nos clients des chambres fumeurs, alors que l'odeur de la cigarette reste longtemps dans les tissus et que j'ai énormément de mal à récupérer une chambre non-fumeurs digne de ce nom ? En tant que non-fumeurs nous aimerions pouvoir proposer uniquement des chambres non-fumeurs. Qu'en dit la législation ? (S. P. par courriel)
Vous
avez tout à fait le droit de déclarer votre établissement entièrement non-fumeurs.
Les textes sont clairs et posent le principe de l'interdiction de fumer dans les tous les lieux fermés et couverts accueillants
du public ou qui constituent des lieux de travail, sauf dans les endroits réservés aux fumeurs. Les restaurants,
les cafés mais aussi les hôtels qui ont vocation à recevoir du public sont donc concernés.
Cette interdiction a été instaurée par la loi Evin
de 1992 qui depuis a été codifiée dans le Code de la santé publique et qui prévoit à l'article L.3511-7 : "Il est interdit de fumer dans
les lieux affectés à un usage collectif, notamment scolaire, et dans les moyens de
transport collectif, sauf dans les emplacements expressément réservés
aux fumeurs".
À titre d'exception, le texte prévoit
la possibilité pour le responsable de
l'établissement de mettre des emplacements à la disposition des fumeurs
à la condition qu'ils soient aérés et ventilés ceci afin d'assurer
la protection des non-fumeurs. Mais il s'agit d'une possibilité et non d'une
obligation.
En conséquence, la loi n'impose pas de prévoir des emplacements
fumeurs, d'autant plus qu'elle précise que si vous n'avez pas la possibilité
de réserver des emplacements fumeurs, l'établissement doit être
déclaré totalement non-fumeurs. Sachez que de plus en plus de vos collègues
optent pour cette solution de déclarer tout leur établissement non-fumeurs.
zzz66h
Comment payer les heures supplémentaires
Nous sommes à 39 heures par semaine, soit 169 heures par mois dans notre corporation. Notre équipe fait 41 heures par semaine soit 177,67 par mois. À combien sont payées les heures supplémentaires entre 169 et 177,67 à 15 % ou 25 % ? (R. B. par courriel)
Attention
! Ne sont considérées comme des heures supplémentaires
toutes les heures de travail effectuées par un salarié à la demande de l'employeur au-delà de la durée légale ou de la durée conventionnelle hebdomadaire de travail.
Les heures supplémentaires se calculent dans le cadre de la semaine civile et non pas
au mois. La semaine civile débute le lundi à 0 heure et se termine
le dimanche à 24 heures.
Donc dans votre cas, ce sont les heures effectuées au-delà
de 39 heures qui sont considérées comme des heures supplémentaires
et doivent être payées en conséquence.
Ce qui signifie que l'on ne peut pas compenser les heures
effectuées une semaine par les heures en moins qui sont faites la semaine
suivante, sauf, bien sûr, si le temps de travail est aménagé
selon certains dispositifs d'aménagement du temps de travail.
En effet, l'article 4 de l'avenant n° 1 du 13 juillet 2004
à la convention collective des CHR du 30 avril 1997 rappelle que les
heures supplémentaires ne se calculent pas dans le cadre de la semaine civile en cas d'aménagement du temps de travail prévu par l'article
10, c'est-à-dire en cas de modulation, d'organisation sous
forme de cycle ou d'aménagement du temps
de travail sous forme de journée ou de demi-journée de repos.
Les heures supplémentaires doivent être payées
à un taux majoré, mais il est aussi prévu qu'à l'intérieur
d'une période de 3 mois (ou de 13 semaines), le paiement des heures supplémentaires peut être remplacé
par un repos compensateur de remplacement.
Mais sachez en outre que la grande innovation de l'avenant
n° 1 du 13 juillet 2004 est de permettre une majoration des 4 premières
heures au taux de 15 %. Les 4 suivantes sont majorées à 25 %, et les autres à 50 %.
Donc en faisant effectuer 41 heures par semaine à vos salariés,
vous devez donc leur compter chaque semaine deux heures supplémentaires au
taux de 15 % ou leur faire récupérer
ces deux heures par un repos compensateur de remplacement de 115 %. Ce qui veut
dire concrètement que si votre salarié effectue 2 heures supplémentaires,
vous devez lui faire récupérer 2 h 18 min (1 heure majorée
à 15 % est égale à un repos de 1 h 09).
Pour en savoir plus sur la réglementation des heures supplémentaires,
cliquez ici
Rubrique animée par Pascale Carbillet.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2966 Hebdo 02 Mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE