du 16 mars 2006 |
ÉDITO |
Faux problème
L'agitation et le tumulte qui accompagnent les actuelles tentatives de réforme de notre droit du travail ne risquent-ils pas de masquer l'essentiel, à savoir la reprise significative des recrutements dans le pays ? Pour un employeur actuel et futur, le problème fondamental reste d'abord celui d'appréhender clairement les complexités d'un Code du travail construit au fil des décennies sans jamais avoir subi le moindre allégement. Ce véritable millefeuille législatif et réglementaire fait sans doute le bonheur des avocats spécialisés dans les contentieux prud'homaux, mais ne facilite certainement pas l'indispensable souplesse et fluidité du marché du travail, comme ont su le faire nos voisins dirigés par des gouvernements estampillés 'de gauche' qui connaissent actuellement de significatives baisses du chômage. D'ailleurs - et il n'est pas de notre propos de prendre ici une option politique -, la candidate socialiste favorite des sondages pour la prochaine élection présidentielle n'a pas manqué de dire haut et fort tout le bien qu'elle pense des actions menées par ses amis Tony Blair et José Luis Zapatero, dont les résultats pour l'emploi sont éloquents.
Au-delà des idéologies, tout un chacun, qui prend
la peine de réfléchir sans arrière-pensée aux moyens de
vaincre ce fléau qui ronge notre société, sait très bien que
les expérimentations doivent aller dans le sens d'une 'flexibilité' bien
comprise qui n'est pas un gros mot destiné à animer les défilés
protestataires.
Pour les employeurs soucieux avant tout - c'est leur rôle
- d'assurer le développement de leurs entreprises au mieux des intérêts,
parfois difficiles à concilier, de leurs clients, leurs investisseurs et
leurs salariés, il est urgent de définir des règles simples, faciles
à appréhender et à mettre en oeuvre sans convoquer un aréopage
de juristes patentés, garanties d'une pérennité suffisante pour ne
pas être remises en cause lors du prochain remaniement ministériel.
Car il est temps, alors que le flot habituel de slogans, invectives
et autres anathèmes déferle sur le monde économique, de proclamer
haut et fort le rôle indispensable des entreprises qui ne sont pas forcément
dirigées par de machiavéliques affairistes.
En particulier les petites et moyennes entreprises, objet de toutes les sollicitudes verbales de nos excellences, et dont la profession est composée dans son immense majorité, ont l'opportunité de valoriser leur vocation à la fois de stabilisateur de l'emploi en ces périodes d'incertitude conjoncturelle et mettre en relief leur rôle d'animateur du territoire.
Encore faut-il que les politiques aient le courage de ne pas
céder aux sirènes d'une opinion peu éclairée, et de
poursuivre sans faiblesse les réformes profitables à tous, et d'abord aux
centaines de milliers de chercheurs d'emploi et aux entreprises comme celles de
l'hôtellerie et de la restauration qui peinent à recruter.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2968 Hebdo 16 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE