du 16 mars 2006 |
JURIDIQUE |
EN DIRECT DE BRUXELLES
Les dernières mesures concernant les CHR
Dans son dernier bulletin paru en mars 2006, l'Hotrec fait le point sur les différents sujets en discussion ou débattus au sein de la Commission (projets, recommandations ou résolutions) et intéressant de près ou de loin le secteur de l'hôtellerie-restauration. Extraits.
Les dernières
nouvelles concernant la TVA
Le 14 février, le conseil
des ministres des Finances (Ecofin) a adopté une directive, applicable jusqu'en
2010, précisant les secteurs qui vont pouvoir bénéficier des taux
réduits de TVA dans toute la Communauté européenne. Parmi les secteurs
concernés : le bâtiment et la rénovation, mais aussi la coiffure…
mais pas la restauration.
En effet, tant que ce dernier
secteur n'aura pas été intégré comme un très grand pourvoyeur
de main-d'oeuvre, il n'y a que très peu de chances que les taux de TVA soient
revus avant 2010. Malgré tout, un rapport sur l'impact d'un taux réduit
de TVA - notamment en termes de créations d'emplois et de croissance - sera
rendu public le 30 juin 2007. La saga continue donc, précise l'Hotrec.
Le taux de TVA à payer
sera celui du pays où la prestation est réalisée
Autre proposition reprise
par la directive 334 (Com. 2005), et directement liée à l'hôtellerie
et la restauration : la question du paiement du taux de TVA. Il a été
précisé que le taux retenu serait celui du pays où le bien a été
consommé (ou la prestation effectuée). À titre d'exemple, si un
traiteur prépare un repas dans un pays x pour un banquet se situant dans un
pays y, il paiera la TVA en vigueur dans le pays y. Une disposition qui ne manquera
pas d'intéresser les frontaliers, entre autres…
Enfin, parmi les projets de
taxes en cours de discussion ou sur le point d'être appliqués, 2 sujets
sont à l'ordre du jour pour les restaurateurs : la taxe sur les alcools,
qui devrait être réévaluée pendant l'été 2006, et
la taxe prélevée par la France sur les billets d'avion et devant servir
à aider les pays en voie de développement.
Ces 2 décisions sont considérées,
par l'Hotrec, d'un oeil critique, car l'association y voit surtout un moyen de surtaxer
les entreprises pour des actions qui relèvent plutôt du domaine de l'État.
Le libre marché des biens
et des services
Dans cette perspective,
l'Hotrec souligne le fait que les pays ne sont pas tous assujettis aux mêmes
réglementations en matière de normes et de classification notamment. C'est
la raison pour laquelle l'Hotrec précise qu'au sein de l'association a été
mis en place un groupe de travail dédié à la classification et
à la comparaison des normes dans les différents pays. Pour l'Hotrec,
étant donné les différences entre les États concernant la
qualité de services, il est urgent de ne pas standardiser l'hôtellerie
en Europe.
De son côté, l'Europe
a mis en place un groupe de travail sur la norme ISO (International Organisation
for Standardisation), qui a été approuvée par la Commission en janvier
2005. La première réunion de ce comité se tiendra les 27 et 28 mars
à Tunis. Un programme de travail sera alors défini à cette occasion.
Une très grande vigilance est apportée à ce dossier par l'Hotrec
dans la mesure où les résultats peuvent aboutir à la mise en place
d'une uniformisation des standards de qualité, au détriment du consommateur.
Les droits d'auteur sur les
télévisions
De nouveaux débats
autour des droits d'auteur sont en cours, depuis la saisine par la Cour européenne
de justice d'une demande à l'encontre des hôtels espagnols Raphaël.
La question importante est de
savoir si la retransmission est
considérée comme étant du domaine public, ou bien si la chambre d'hôtel
est considérée comme faisant partie du domaine privé, auquel cas,
libre de tout droit. Bien évidemment, c'est cette version que soutient et soutiendra
l'Hotrec.
La retransmission des musiques
à l'hôtel
Dans une recommandation
du 18 octobre 2005 relative à la retransmission des droits d'auteur à
l'intérieur des établissements, la Commission trace le cadre dans lequel
doit s'inscrire le prélèvement des droits d'auteur dans le cas de retransmission
de musique en direct. Pour sa part, l'Hotrec souhaite également que soient
abordés les droits de licence pour les musiques différées. De nouvelles
dispositions seront prises à cet égard et une information ultérieure
sera réalisée par l'Hotrec.
Pas d'accord sur le temps
de travail
Pas d'accord entre les pays
membres sur la durée du temps de travail pendant la séance de travail
du 8 et 9 décembre 2005. La question était de savoir si les employés
pouvaient ou non travailler plus de 48 heures par semaine, durée du travail
généralement admise, en disposant de plusieurs contrats de travail. Aucun
compromis n'a été trouvé. En revanche, cette question sera de nouveau
à l'ordre du jour cette année.
Les échanges d'employés
entre les pays
L'ouverture de l'Europe
a facilité les échanges au niveau de l'Europe et notamment dans le secteur
des CHR. Ainsi, l'Irlande a accueilli 160 000 ressortissants venus des nouveaux
pays de l'Europe des 20, dont 7 000 dans les restaurants ; en Suède, ce sont
10 000 ressortissants qui ont trouvé du travail dans tous les secteurs ; et
en Grande-Bretagne, 300 000 dont plus d'un quart dans l'hébergement.
Dans ce cadre, considérant
que l'arrivée de travailleurs des nouveaux pays pouvait compenser les problèmes
démographiques liés au vieillissement de la population dans certains pays,
la Commission européenne a proposé de planifier les échanges au travers
d'un plan global qui a été rendu public le 21 décembre 2005 avec
pour objectif d'aller jusqu'en 2011. 4 directives doivent voir le jour, et permettront
de préciser les conditions de résidence de ses travailleurs :
2007 : une directive pour les travailleurs hautement qualifiés.
2008 : une directive pour les saisonniers.
2009 : une directive pour les délocalisés.
2009 : une directive pour les stagiaires.
Parmi les objectifs : un permis
commun de travail et de résidence, avec une durée minimum de 1 an pouvant
atteindre 4 à 5 ans.
Définir la loi applicable
en matière de contrats commerciaux
Élaborées en
1980, certaines clauses du Traité de Rome ont été revues lors de
la réunion de la Commission du 15 décembre 2005. Il a été décidé
d'alléger les contrats commerciaux entre les sociétés. Globalement,
les 2 parties choisissent d'un commun accord quelle autorité sera saisie en
cas de conflit soit national, soit international. Si le choix n'a pas été
fait, c'est la loi en vigueur dans le pays de résidence du fournisseur de services
qui sera appliquée.
Seront
donc concernés tous les contrats entre prestataires, voyagistes, hôteliers
et restaurateurs, notamment dans le cas de litiges avec d'éventuels clients.
Renforcement de la législation
en matière d'hygiène
Depuis le 1er
janvier 2006, de nouveaux textes sur les risques de contamination et les mesures
de prévention en matière d'hygiène alimentaire ont été
mis en place. Ces textes viennent renforcer les textes du 15 novembre approuvés
par la Commission. En réalité, il s'agit pour les restaurateurs d'appliquer
les principes de l'HACCP (Hazard Analyses Critical Control Point).
Ces principes, relativement
contraignants, pourront cependant être assouplis pour les petites entreprises.
Heureusement, déclare l'Hotrec, qui précise que les petites entreprises
représentent 95 % du secteur.
Lutte contre le tabagisme
La lutte contre le tabagisme
s'étend un peu partout en Europe. Ainsi, en Espagne d'ici à juin 2006,
30 % seulement des surfaces dans les restaurants de plus de 100 m2 seront réservés
aux fumeurs.
En Belgique, par ailleurs, à
partir de 2007, tous les restaurants devront avoir une salle spéciale réservée
aux fumeurs. Actuellement, un rapport est en cours permettant de mieux spécifier
les espaces réservés afin de limiter, notamment, le tabagisme passif.
Lutte contre l'alcoolisme
Les réflexions continuent.
Plusieurs textes ont été produits par l'Europe afin de mettre en garde
les jeunes, notamment, sur ces dangers.
Néanmoins, les pays membres
gardent toute latitude pour prendre les initiatives qui s'imposent. Pour l'Hotrec,
le dialogue et la concertation doivent s'imposer avec tous les acteurs, sachant
que dans l'hôtellerie et la restauration, la question se pose de façon
tout aussi cruciale.
Une nouvelle politique européenne
pour le tourisme
Dans son allocution à
Malte, le commissaire européen Günter Verheugen a présenté les
grandes lignes de la nouvelle politique européenne en matière de tourisme.
Il a également précisé
les limites du champ de compétences de la Communauté européenne,
en précisant que la nouvelle stratégie reposait essentiellement sur une
meilleure coopération entre les secteurs publics et privés et les employés.
Néanmoins, quelques lignes directrices de sa politique méritent d'être
signalées :
Pas de nouvelles réglementations en matière touristique.
Pas de mise à disposition de nouveaux instruments financiers.
Coordination des actions de la Communauté européenne.
Développement des actions destinées à promouvoir l'Europe comme
destination touristique.
Pour l'Hotrec, qui n'a eu de
cesse de réclamer des textes moins contraignants, et surtout des orientations
réglementaires de manière à laisser les pays ou les entreprises
libres dans le choix de gérer leur développement, ce texte est une bouffée
d'oxygène. À suivre de près.
Source : l'Hotrec
zzz74
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2968 Hebdo 16 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE